Voeux au personnel municipal

… »Alors oui, Vénissieux peut être fière d’être elle-même, fière tout autant d’avancer à contre-courant de la pensée unique, que de rester fidèle à nos propres valeurs, à notre propre histoire, et au pacte républicain progressiste, un et indivisible. »…

Trophée de l’innovation pour son réseau de chaleur urbain.

Quatrième fleur pour Vénissieux, et rares sont les villes populaires parmi les 226 communes élues en France, à se voir attribuer un tel prix.

Fin 2013, un jury national, là encore, décerne à Vénissieux le trophée de la “Ville ludique et sportive”.

Ces récompenses, ce sont les vôtres, ce sont les nôtres, c’est le fruit de notre engagement commun, à servir l’intérêt général. Ces récompenses n’ont en fait qu’un vainqueur : les Vénissians de toutes les générations, de tous les quartiers.

Votre travail, vos compétences, votre professionnalisme, vos missions, ont été mis à l’honneur. Ces marques de reconnaissance s’inscrivent dans la lignée de l’enquête de satisfaction des habitants, qui, eux aussi, ont salué votre investissement et votre sens de l’écoute. Vous donnez une belle image des services publics de proximité, une belle image de notre ville, une belle image de Vénissieux au sein de l’agglomération.

Ce n’est pas un éloge facile que je vous adresse, mais un remerciement sincère et profond, au nom de toute l’équipe municipale, qui sait pouvoir compter sur des agents mobilisés, compétents et dévoués.

2015 aura été une année dure, tragique. Le pacte républicain, dont nous sommes les garants, a été attaqué de façon barbare, en janvier puis en novembre dernier. Pas plus que nous avons oublié Yassine Zobiri, chacun de nous a gardé en tête que des fonctionnaires, et notamment une policière municipale à Montrouge, ont perdu la vie, dans l’exercice de leur fonction.

Personne n’oubliera non plus l’action des forces de sécurité publique, la protection civile et les professionnels de santé, au cours de cette longue nuit terrible du 13 novembre. L’efficacité des services publics, à Paris comme à Vénissieux, elle est dans ce don de soi pour aider les autres, ce don de soi pour servir l’intérêt général.

Le sens profond de la grande marche républicaine du 11 janvier, le message qui en découlait, était de défendre la liberté d’expression bien sûr, mais aussi de se donner les moyens du vivre ensemble, de le renforcer, comme rempart au fanatisme religieux, et aux amalgames entretenues par l’extrême droite.

Ce message, je l’ai retenu, nous l’avons retenu.

Que serait le vivre ensemble, sans l’éducation des enfants ? Notre réponse en 2016 : le prochain groupe scolaire Flora Tristan. Que serait le vivre ensemble, sans la culture populaire, ce qui rapproche, ce qui nous interroge, ce qui nous enrichit et nous construit ? Notre réponse en 2016 : l’ouverture d’un nouvel équipement culturel d’ouverture au monde, ici sonore, Bizarre !

Que serait le vivre ensemble, sans défendre la laïcité, sans s’attaquer à toutes les formes de discrimination, sociale, territoriale, par le sport, par le maillage associatif, par la citoyenneté ? Notre réponse en 2016, comme depuis toujours, ici à Vénissieux : c’est la force de nos services publics de proximité, c’est vous, c’est nous, c’est notre détermination politique à ne pas céder un centimètre, sur ces enjeux cruciaux, que le libéralisme ne cesse de balayer du revers d’une main.

Nos actes entrent en résonance avec nos paroles, c’est cela que les Vénissians ressentent et apprécient. Ils l’apprécient où ? Sur le terrain, dans tous les quartiers sans exclusive ! Ils l’apprécient quand ? Au quotidien ! Et les passeurs, les acteurs, les représentants et les garants de cette démocratie de proximité, c’est chacun de vous, dans chaque service, avec cette diversité de métiers, de compétences, ce potentiel humain inégalable, qu’est la fonction publique.

Soyons fiers de ce que nous sommes, soyez fiers de ce que vous faites pour les Vénissians, car nous sommes, ici dans notre ville, cohérents. Beaucoup parlent de vivre ensemble d’un côté, et font tout de l’autre, pour affaiblir les services publics ! Où est la cohérence, et n’est-ce pas là trahir l’esprit du 11 janvier, mais aussi et tout simplement la parole politique ?

Quand je vois que certaines municipalités de droite et d’extrême droite, profitent de l’austérité pour régler des comptes, avec le milieu culturel ou associatif, quand j’entends les mêmes parler de la gabegie des services publics, de coûts au lieu d’investissements humains, tenir des propos méprisants et blessants pour les fonctionnaires, j’ai envie de leur dire : comment osez-vous, dès lors, parler de vivre ensemble ? Comment osez-vous ensuite redouter le délitement social de notre société, de nos quartiers, et en aggraver, par des politiques de l’argent roi, les effets et les conséquences ?

Alors oui, Vénissieux peut être fière d’être elle-même, fière tout autant d’avancer à contre-courant de la pensée unique, que de rester fidèle à nos propres valeurs, à notre propre histoire, et au pacte républicain progressiste, un et indivisible.

Il n’y a pas de politique sans volonté. Alors en 2016, continuons d’avancer, de creuser notre sillon pour l’émancipation de l’enfant, pour le quotidien et le cadre de vie des familles, pour le respect et l’attention portés à nos aînés. Continuons d’avancer ensemble, et continuons de faire avancer Vénissieux. Sans peur, sans relâche, avec le sentiment et la garantie du travail bien fait, avec l’intérêt général comme cap, comme horizon, comme défi aussi.

Ce qui nous porte ne doit pas cacher, non plus, ce qui nous inquiète. La fonction publique, et la territoriale plus particulièrement, à Vénissieux comme dans l’ensemble des collectivités locales, encaisse les coups, année après année, des politiques nationales et de Bruxelles. Non seulement j’entends l’ensemble de ces préoccupations, mais je les comprends.

Il y a déjà la question du pouvoir d’achat, bien réelle. Je rappellerai que depuis 2010, l’Etat a gelé le point d’indice des fonctionnaires, provoquant pour la grande majorité d’entre eux, un véritable décrochage du pouvoir d’achat. De juillet 2010 à juillet 2015, la hausse des prix aura été de l’ordre de 5,8%.

Les fonctionnaires ont donc perdu 5,8% par rapport à une situation, où l’indice aurait été indexé sur les prix. Ça n’est pas rien, à l’heure où les charges de la vie courante n’en finissent pas d’augmenter et de peser, très lourdement, sur le budget des familles. Le gouvernement a laissé entendre que le rendez-vous salarial, prévu avec les syndicats de la fonction publique en février 2016, pourrait être l’occasion de revaloriser le point d’indice. Il serait temps, ai-je envie d’ajouter, oui, il serait temps de valoriser la fonction publique, temps de lui adresser une marque de reconnaissance, alors qu’elle fait tout ce qui est en son pouvoir, pour limiter les effets de la crise auprès des Français.

L’autre source d’inquiétude est liée à son statut et à son avenir. Elle est double. Dans le cadre de la réorganisation territoriale, dans un premier temps. Avec la naissance de la Métropole et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, avec le transfert de certaines compétences, et une aire géographique et démographique de plus en plus vaste, quelles seront les conditions de travail des agents, comment les missions de service public vont-elles s’adapter à des territoires différents, à des quartiers aux origines et au passé singulier, tout en assurant la continuité territoriale ?

Vénissieux, en tout cas, jouera son rôle au cœur de la Métropole, pour plus de citoyenneté, plus de démocratie et pour défendre, je peux vous le garantir, le rôle des communes et la vocation de nos services publics de proximité.

Enfin bien sûr, il y a devant nous les politiques d’austérité, que le gouvernement a imposées au forceps à l’ensemble des collectivités, mais plus particulièrement aux communes. Le budget de Vénissieux va perdre 7 millions d’euros d’ici 2017. C’est colossal, et c’est du jamais vu. Je comprends les inquiétudes des agents au sujet de leurs missions, de leurs conditions de travail, des économies que chaque service met en place.

Je veux également les rassurer. Nous avons choisi la voie de la mutualisation de certaines missions, là où elles ne pénalisent pas les habitants, et là où elles sont possibles.

Il n’est pas question de mettre en place des services publics de proximité a minima, pas question non plus de dégrader les conditions de travail des agents. Bref, nous ne sommes pas du tout dans l’esprit de la droite libérale et de Bruxelles, d’une saignée des effectifs, sans discernement aucun, à l’image de ce qu’a endurée l’Education Nationale, dans les années 2000.

Nous sommes dans une logique d’efforts partagés, mais réalistes, d’efforts répartis entre nos dépenses de fonctionnement, d’investissement, entre l’augmentation de nos taux de fiscalité locale, et de la baisse de 5% de l’enveloppe globale des subventions, aux associations et régies. Notre majorité a toujours dénoncé et jugé contre-productives, ces mesures d’austérité, l’Etat nous les impose en force, nous devons y faire face, sans reculer sur ce qui nous anime : la tolérance, le respect, la solidarité et l’esprit de progrès, pour tous les Vénissians.

Après une année 2015 brutale et glaçante, gardons l’envie, gardons l’énergie, gardons nos sourires aussi, gardons cette volonté d’ouvrir et d’offrir des possibles, et restons unis pour faire vivre la République, et faire avancer Vénissieux. Bravo à chacun de vous, bravo de valoriser notre ville, de la rendre, d’une année à l’autre, plus humaine, plus attractive et plus ouverte sur le monde qui nous entoure.

Au nom de l’équipe municipale, et au nom de tous les Vénissians, je vous souhaite à tous et à toutes, à vos familles et à vos proches, une excellente année 2016.

Je vous remercie.

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