Vernissage de l’exposition des Ateliers poster et photomontage du Centre de soins ambulatoires de Vénissieux/Saint-Fons

Ici il n’est pas question de compétition mais de construction de soi, de sensibilités et d’émotions à partager. Dans notre société, où les crises s’entremêlent, la culture ne doit pas faire les frais des cures d’austérité : c’est là que se joue l’émancipation humaine et le lien qui unit les personnes. La réduction du budget national de la culture, de 4,3% cette année est un non sens, car c’est aussi avec la culture que l’on combat les inégalités sociales.

Mardi 18 juin 2013.

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD à  l’occasion du vernissage de l’exposition des Ateliers poster et  photomontage du Centre de soins ambulatoires de Vénissieux/Saint-Fons, le vendredi 14 juin.

Je tiens à remercier les artistes amateurs pour leurs sensibilités qu’ils nous font partager, et tous ceux qui ont participé à ce beau projet.

Cette exposition, présente sur notre ville du 14 au 24 juin, rejoindra ensuite la ville de Saint Fons, avec qui nous développons depuis maintenant treize ans, un partenariat autour du Conseil local de santé mentale.

Tout ce qui touche à l’épanouissement des personnes nous tient particulièrement à cœur, parce que c’est ce qui guide l’action municipale.

Cette exposition est aussi le fruit d’un travail collectif, initié par le centre de soins ambulatoires de Vénissieux autour d’une équipe de personnels soignants, d’artistes, tous mobilisés dans un but précis : accompagner des personnes dans la vie quotidienne, et développer la relation aux autres.

Dans notre ville, où de plus en plus de personnes sont fragilisées par la crise, nous avons développé, depuis plusieurs années, des outils de proximité : le Point Accueil Écoute Jeunes, et le Point Accueil Écoute Familles, pour accueillir, écouter et sensibiliser les enfants les jeunes et les familles.

Ce sont les infirmières scolaires qui font un travail remarquable de détection, d’orientation et d’accompagnement. L’atelier santé ville qui mène des actions de prévention, de sensibilisation auprès des Vénissians.

Le 13 mai dernier, la Ville a d’ailleurs obtenu le trophée des collectivités, délivré par l’Agence pour l’éducation par le sport, pour l’initiative contre le surpoids des enfants réalisée par l’atelier santé ville.

C’est en actionnant tous les leviers que nous pourrons lutter contre cette société qui brise, exclut et divise. L’art et la culture y contribuent.

L’expression artistique est un formidable outil pour se confronter à soi-même, et s’ouvrir aux autres.

Voyager en son fort intérieur, c’est s’ouvrir des horizons insoupçonnés, c’est mieux se connaître, pour mieux affronter le monde qui nous entoure.

Dans notre société inondée d’images formatées, du tout-tout de suite, l’expression artistique c’est le temps qui retrouve son rythme pour, à la fois, porter et poser un regard sur soi.

Ici il n’est pas question de compétition mais de construction de soi, de sensibilités et d’émotions à partager. Dans notre société, où les crises s’entremêlent, la culture ne doit pas faire les frais des cures d’austérité : c’est là que se joue l’émancipation humaine et le lien qui unit les personnes. La réduction du budget national de la culture, de 4,3% cette année est un non sens, car c’est aussi avec la culture que l’on combat les inégalités sociales.

A Vénissieux, nous avons fait le choix de développer, et démocratiser l’expression artistique. Nous voulons offrir la possibilité à la population, de s’exprimer, de s’initier, de découvrir la peinture, la sculpture, la musique ou l’écriture. Ce cheminement, cette quête artistique, nous la retrouvons dans nos ateliers d’arts plastiques Henri Matisse. Chacun y a sa place, sans distinction sociale ni discrimination. Ce qui compte c’est le travail, ce que l’on cherche à exprimer et ce que l’on produit. Tous les travaux y sont réalisés dans la bonne humeur, la convivialité et l’échange créatif, dans un esprit de groupe et de cohésion. C’est une chance, pour les Vénissians, de posséder ce lieu privilégié d’expression.

La richesse et la diversité de l’expression culturelle vénissiane fait la fierté des Vénissians.

Elle est le résultat d’une volonté politique forte pour que chaque Vénissian puisse, grâce à des tarifs sociaux, accéder à la culture, s’ouvrir à toute forme culturelle : médiathèque et bibliothèques de quartier, école de musique, théâtre, cinéma. Notre ville consacre 9% de son budget à la culture. C’est un choix que nous assumons pleinement, même si les budgets des collectivités sont de plus en plus contraints. Il ne faut pas oublier que le principal soutien à la création culturelle repose essentiellement sur les collectivités territoriales. La question qui doit tous nous interpeller est bien jusqu’à quand les villes pourront-elles continuer à soutenir, sans l’aide de l’État, le monde de la création ?

Poutant l’échelon communal, premier maillon de notre République, est ce lien indispensable avec les habitants, qui permet de mener des actions de proximité, en collant au plus près de ce que vivent les habitants. C’est bien dans les villes que se construit, chaque jour, le vivre ensemble.

Je vous remercie.

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