Vendredi 18 octobre 2013
Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de la 16ème édition de la semaine du goût «Saveurs en Rhône-Alpes»
L’accès à une alimentation équilibrée, saine, est devenu un enjeu de santé publique. La crise, l’envolée des prix, même des produits de première nécessité, aggravent la situation pour de nombreux enfants, et pour les familles populaires. Un pouvoir d’achat en berne, cela signifie une alimentation à minima.
Qu’on ne se cache pas la vérité : pour de nombreux et jeunes vénissians, le repas qu’ils mangent à la cantine est bien souvent le plus équilibré de leur journée. Il y a là un réel enjeu de société auquel la ville de Vénissieux a répondu en privilégiant l’intérêt général, et en gardant notre service public de restauration. Toutes les villes n’ont pas fait ce choix, mais à l’aune de cette crise alimentaire, le fait de ne pas avoir externalisé la préparation des repas, pour nos cantines et pour les personnes âgées, est gage de qualité et de contrôle des produits, pour le plus grand nombre. La régie de restauration scolaire et sociale, c’est en moyenne 4 000 repas servis chaque jour, c’est 20% de produits bio auprès d’une agriculture de proximité, et c’est la garantie, avec le concours d’une diététicienne, d’un véritable équilibre nutritionnel et d’un apprentissage au goût.
Ce succès, et j’emploie le mot succès dans le sens où la qualité et l’exigence profitent à la population vénissiane, est symbolisé par le label Norme ISO 9001, décerné à la Régie de Restauration année après année.
La 16ème édition de la semaine du goût à Vénissieux, est un élément précieux du dispositif global mis en place par la ville, en matière de pédagogie et d’actions sanitaires et nutritionnelles. Plus de 1 600 enfants, des écoles maternelles et élémentaires, participent à la semaine du goût. Les centres sociaux, les personnes âgées des Résidences et l’Office Municipal des retraités, le lycée Hélène Boucher, le secours populaire : un public de plus en plus large, et de plus en plus conquis, vient découvrir ou redécouvrir des produits de qualité, des produits d’horizons et de cultures divers, des produits de proximité, d’une agriculture bio ou raisonnée.
Je remercie bien évidemment tous les participants présents, qui donnent à cette semaine du goût une ampleur, une image et un impact encore inimaginables il y a à peine 15 ans. Associations, artisans, producteurs, professionnels de l’agroalimentaire ou de la restauration, tout le monde accorde du temps et de l’énergie à l’organisation, et au bon déroulement de cette manifestation, à laquelle les Vénissians sont attachés.
Cette année, le thème saveurs en Rhône-Alpes donne une connotation régionale à cette nouvelle édition, et on comprend mieux pourquoi Lyon fait figure de capitale gastronomique. Cette semaine du goût est l’occasion, notamment auprès des enfants et des familles, d’aborder les questions sanitaires, mais aussi d’éducation et d’initiation aux différentes saveurs, de découvrir d’autres modes de consommation et de production.
Depuis 2010, l’Atelier Santé Ville développe différents axes de travail sur la prévention de l’obésité, le parcours de santé En MouVement a d’ailleurs été récompensé par l’Agence pour l’éducation par le sport. Vénissieux vient par ailleurs d’adhérer au programme national nutrition santé. C’est une question prioritaire, mais à travers le goût, les saveurs et l’alimentation, se joue aussi la notion du vivre-ensemble. A titre d’exemple, les habitués du centre social du moulin-à-vent, dont on a fêté les 30 ans, souhaitaient disposer d’une cuisine, c’est désormais chose faite dans le cadre de la rénovation réalisée. Cette demande n’est pas anecdotique, elle symbolise tout ce qui se passe autour de l’alimentation. C’est un lieu d’échanges, c’est un lieu de découvertes des différentes cultures, c’est un lieu qui brise les frontières géographiques, c’est un lieu où l’on va naturellement à la découverte de l’autre. Enfin, c’est un lieu où l’on prend son temps, ce temps du vivre ensemble, si essentiel et si fragile, dans nos sociétés individualistes, dans nos sociétés de consommation effrénée.
Nous devons veiller, là aussi, à ce que le temps du repas reste avant tout le temps du partage et de la découverte. Merci à tous ceux qui s’impliquent avec générosité et compétence dans cette traditionnelle semaine du goût, et je vous souhaite une excellente dégustation. Cela aussi, ça n’attend pas.
Je vous remercie.
