Repas de fin d’année offert aux personnes âgées et retraités de Vénissieux

Le 15 décembre 2014

C’est un moment unique, un moment attachant, car c’est un moment qui nous réunit, qui nous rassemble, année après année. Dans une société qui isole, qui divise, qui sépare, qui exclut, être ensemble, c’est réconfortant et rassurant.

Oui, le lien social, cela existe. Oui, le respect de nos aînés, de leur cadre de vie, cela enrichit, cela épanouit.

C’est un moment unique, un moment attachant, car c’est un moment qui nous réunit, qui nous rassemble, année après année. Dans une société qui isole, qui divise, qui sépare, qui exclut, être ensemble, c’est réconfortant et rassurant.

Oui, le lien social, cela existe. Oui, le respect de nos aînés, de leur cadre de vie, cela enrichit, cela épanouit.

Ici à Vénissieux, toutes les générations, toutes les cultures occupent une place singulière, à part entière, toutes ont droit de cité. Nous ne voulons pas d’une ville qui divise, une ville faite de segments de population, comme il y a des parts de marchés, non, nous voulons une ville du trait d’union, de passerelles, une ville qui tend la main, une ville ouverte sur la richesse et la diversité de chacun de ses habitants. Etre Vénissian, c’est appartenir à cette grande famille, que l’on ait deux ans, ou que l’on en ait 80 ! C’est appartenir à une longue histoire de solidarité et de luttes, que les générations précédentes ont écrites, et que nous poursuivons, après en avoir tiré les leçons.

Voilà pourquoi je suis très attachée à la place centrale qu’occupent nos aînés au cœur de la cité, mais aussi dans notre mémoire collective. Les écouter, c’est attribuer des racines à notre territoire. Les aider, c’est donner un sens à notre quotidien et à notre citoyenneté. Les comprendre, c’est se donner les moyens de construire notre présent, et de se projeter dans l’avenir. Personne ne peut dessiner des lendemains sans connaître le passé, à l’échelle d’une ville comme à l’échelle d’un pays.

Toutes ces notions, que je qualifie de primordiales, se croisent à l’occasion de ces repas des retraités, auxquels notre ville tient tant, auxquels nous tenons tant. Il y a de la reconnaissance, il y a un profond sentiment de respect, il y a du lien entre les générations, il y a tout simplement de la chaleur humaine, un sentiment de solitude qui s’interrompt.

Aimé Césaire disait : « Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente  ». Comment lui donner tort quand la France d’aujourd’hui ne cesse d’exclure la jeunesse du marché du travail, et d’aggraver les difficultés quotidiennes des personnes âgées. Cette France-là ne fait plus société, ou pas assez. Cette France-là ne partage plus, ou pas assez. Attaquées, érodées depuis plus de 30 ans, les politiques de solidarité sont sacrifiées au profit du libéralisme, de l’individualisme, de l’égoïsme.
Les systèmes de retraites par répartition sont mis à mal systématiquement, depuis que les réformes Juppé-Raffarin-Fillon-Ayrault se succèdent. Toujours la même logique : épargner les revenus du capital, ponctionner les revenus du travail. L’âge légal du départ à la retraite est repoussé, les pensions rabotées, puis gelées, le pouvoir d’achat des retraités s’effondre, pour la plus grande majorité.

Parallèlement, l’accès aux soins devient difficile (forfait hospitalier, déremboursement, augmentation de la TVA des mutuelles), il n’est plus aujourd’hui garanti, il n’est plus, de fait, un droit universel. En moyenne, les personnes âgées consacrent 90€ par mois pour la santé, soit 5,8% de leurs revenus. Au rythme actuel, en 2020, les dépenses santé pour les retraités devraient représenter 10% de leurs pensions. Le résultat de ces politiques dévastatrices, il est là, sous nos yeux : Aujourd’hui, 50% des retraités vit avec tout juste le smic et un million d’entre eux, principalement des femmes, se retrouve avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté. Aujourd’hui, près de 55% des ménages touchés par la précarité énergétique ont plus de 60 ans.

Aujourd’hui, comment vit-on avec en moyenne 1256 euros de pension et alors que 4,8 millions de retraités sont au minimum contributif (soit 687 euros par mois !) ? Cette situation est révoltante, scandaleuse, injustifiable. Comment une société comme la nôtre peut-elle laisser ses aînés dans un tel dénuement ? Peut-on imaginer pire ingratitude, pire indifférence, pire renoncement ? Il ne s’agit pas de vivre dans le luxe, mais de vivre dans la dignité, un droit pourtant constitutionnel. Je sais que pour beaucoup, ce minimum d’une vie digne n’est pas assuré. Se chauffer attendra. Se soigner sera repoussé. Acheter une alimentation saine n’est plus de mise. Venir en aide à ses enfants, à ses petits-enfants n’est plus possible. Vivre, ou plutôt survivre, voilà le lot de nombreux retraités, et plus particulièrement des femmes retraitées aux pensions plus faibles encore que la moyenne. C’est contre ce sentiment d’impuissance chronique, et d’injustice profonde, que notre ville se bat depuis des décennies.

Vénissieux, notre ville, notre bien commun, ne s’est jamais résignée, n’a jamais courbé l’échine. Son histoire a toujours nourri ses projets : renforcer le vivre ensemble pour toutes les générations, lutter contre les injustices sociales, faire avancer et gagner les idées progressistes. La jeunesse est notre priorité, nos aînés aussi.

Les politiques à l’égard du 3ème âge, que Vénissieux défend et met en œuvre, visent à fédérer, à rassembler, à accorder une place à chacun dans la vie sociale, culturelle, associative de notre commune. Ces repas de fin d’année, ou le choix d’un colis, en sont un marqueur fort, fruit d’une détermination à ne laisser personne seule, au quotidien, comme en cette veille des fêtes de fin d’année. Plus de 4 850 colis ont été distribués grace au bénévolat des membres de l’Office municipal des retraités, et vous êtes quelque 1 200 personnes inscrites à ces repas.
Ce rendez-vous annuel n’est pas que ponctuel, il montre un attachement et une fidélité de votre part à la ville de Vénissieux. Dans le panel de nos actions municipales, il y a le caractère festif comme aujourd’hui, mais il y a aussi une ambition forte d’agir au quotidien, d’anticiper et d’innnover.

Cette année, un deuxième EHPAD a ouvert ses portes sur notre territoire : 84 places d’hébergements, dont 14 d’accueil Alzheimer, viennent compléter, en nombre de lits, la Solidage et ses 80 places. La question de la dépendance est une question de société qui se présente à nous. Vénissieux y répond déjà, mais le gouvernement devra ouvrir le débat sans ambiguïté : les financements doivent passer par la solidarité nationale, sous peine de créer de nouvelles inégalités entre les familles.

Cette année encore, nous avons finalisé le projet « Lecture pour tous », en partenariat avec la Médiathèque. Il permettra l’accès à la lecture, par le portage de livres à domicile. C’est une dimension à la laquelle je tiens : le 3ème âge ouvre aussi le temps des curiosités, des épanouissements que l’on n’a pas eu l’opportunité d’assouvir, dans les périodes d’activités. Je ne considère pas les retraités et personnes âgées comme une catégorie de la population à part, je les considère comme des acteurs de la vie de notre commune. Nos équipements publics culturels (notre cinéma, le théâtre, la médiathèque, les ateliers d’arts plastiques, l’école de musique), nos équipements sportifs, vous permettent d’accéder, à des prix préférentiels, aux passions qui vous animent. L’Office Municipal des Retraités remplit parfaitement son rôle, en animant, en proposant des activités ou des sorties. La ville verse 30 000 euros de subvention pour le secteur animations, met à disposition les Foyers du temps libre, ainsi que des animateurs, et un directeur.

Et puis bien sûr, grâce à notre budget 3ème âge de presque 3 millions d’euros, nous portons une attention particulière à la restauration, à nos résidences et foyers, objets de travaux de rénovation, à améliorer toujours et encore le cadre et les conditions de vie des personnes âgées. Sans oublier l’autonomie, l’un des piliers fondateurs de notre politique. En 2013, 223 personnes ont bénéficié d’aides à domicile. 114 personnes profitent du portage de repas. Le nombre de repas livrés est en forte augmentation : plus de 16 000 en 2010, plus de 24 500 en 2013 et près de 14 000 déjà pour la seule période de janvier à juillet 2014. 16 personnes sont inscrites à l’accueil de jour et 77 patients ont bénéficié depuis le début de l’année de soins infirmiers à domicile. Ces chiffres ne représentent pas autre chose que la force, la qualité et la présence de nos services publics de proximité. Ils sont essentiels pour rapprocher les habitants, rassembler les générations, et relier les territoires. Voilà pourquoi nous nous opposons aux politiques d’austérité, imposées désormais aux collectivités locales, et qui pénalisent doublement les habitants. 7 millions d’euros en moins pour le budget de notre ville d’ici 2017, ce n’est pas une mince affaire. A ces logiques comptables et contre-productives, notre ville se bat pour le vivre ensemble, pour replacer au cœur de la société, au cœur de la cité, l’humain, rien que l’humain.

Ce moment, que j’apprécie tous les ans, y participe à sa façon, et c’est ce message d’espoir et de rassemblement, que je tenais avant tout à vous adresser en cette fin d’année.

Je vous souhaite, avec un peu d’avance, de très heureuses et chaleureuses fêtes, et je vous remercie.

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