Pas de participation à l’exécutif dans la nouvelle métropole

En avril dernier, nous vous avions informé de notre choix de ne pas participer à l’exécutif du Grand Lyon, en raison de l’absence de visibilité de la nouvelle métropole, notamment sur les compétences et les moyens absorbés ou répartis aux communes. Nous vous faisions également part de notre inquiétude concernant la baisse des aides du gouvernement aux collectivités et ses conséquences pour nos politiques de proximité.

Monsieur le Président,

En avril dernier, nous vous avions informé de notre choix de ne pas participer à l’exécutif du Grand Lyon, en raison de l’absence de visibilité de la nouvelle métropole, notamment sur les compétences et les moyens absorbés ou répartis aux communes. Nous vous faisions également part de notre inquiétude concernant la baisse des aides du gouvernement aux collectivités et ses conséquences pour nos politiques de proximité.

Aujourd’hui, vous nous proposez d’intégrer l’exécutif de la nouvelle métropole qui est devenue collectivité de plein droit au 1er janvier 2015. Cette nouvelle collectivité territoriale, la plus puissante après le Grand Paris, continue d’interpeller et questionner sur le rôle et la place des communes et l’éloignement des citoyens des centres de décisions qui les concernent directement.

La métropole telle qu’elle se présente actuellement confirme nos inquiétudes. C’est d’ailleurs la première fois qu’une collectivité de plein droit présente un exécutif d’alliance gauche- droite. C’est à notre sens incompatible avec un projet ambitieux, audacieux et résolument à gauche pour tous les métropolitains.

Les questionnements et inquiétudes d’avril dernier sont toujours d’actualité. La situation et les méthodes de travail se sont mêmes dégradées.

L’austérité imposée aux collectivités et à la métropole prédomine. A l’échelle de l’agglomération, la perte de dotations de l’Etat se chiffre à 140 millions pour le Grand Lyon entre 2011 et 2017. Pour les communes les baisses de dotations atteignent des niveaux insupportables, une diminution de 7 millions d’euros de la dotation globale de fonctionnement pour Vénissieux à l’horizon 2017, alors que nos contraintes ne cessent de s’amplifier, à l’image de la réforme des rythmes scolaires.

Les premiers effets de cette austérité se font déjà sentir pour nos communes, notamment pour notre ville et ses habitants. Ainsi, l’enveloppe des travaux de voirie du Grand Lyon 2015 pour Vénissieux est en baisse de 15 % par rapport 2014. Nous ne pouvons accepter que nos habitants, déjà fortement impactés par les politiques d’austérité soient doublement pénalisés.

Qu’en sera t-il également demain des grands projets d’agglomération utiles et nécessaires aux habitants ? Y aura-t-il concertation ? Nous en doutons quand on voit comment le projet de la Préfabrique de l’Opéra de Lyon a été traité. Le maire n’a pas été consulté alors que le projet était engagé, et il n’y a pas eu de rencontre avec les partenaires financiers qui avaient pourtant validé le projet. Cela pose d’ailleurs la question de la transparence sur les choix opérés pour les projets d’agglomération, et comment ils sont partagés.

Le transfert aux communes des compétences de la police de circulation incombant à la métropole est un exemple de décision unilatérale qui ne peut nous satisfaire. Alors qu’une concertation avait été engagée avec les communes concernées, la décision du Grand Lyon nous est imposée, avec un montant de l’acte, sur la base de 12 € par arrêté transmis, bien inférieur aux coûts engagés par les communes.

Concernant les modalités d’exercice de la compétence réseau de chaleur, alors que les enjeux sont de taille, notamment parce que la précarité énergétique touche de plus en plus de foyers, nous avons eu connaissance de l’existence d’une convention de transfert de gestion mi-novembre, après une rencontre avec la vice-présidente à l’énergie ; convention qu’il a fallu travailler dans l’urgence et la précipitation en moins d’un mois pour un dossier aussi sensible.

Vous comprendrez, dans ces conditions,  que nous maintenions notre choix de ne pas participer à l’exécutif.

Dans un contexte où les difficultés sociales de nos populations sont de plus en plus fortes, la nouvelle organisation territoriale doit s’attacher à développer tous nos territoires, notamment les plus fragiles, et répondre aux besoins et aspirations de la population. C’est le sens de notre action, au sein de la métropole, pour notre ville, les Vénissians, et les habitants de l’agglomération.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations les meilleures.

 

 

 

 

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