Cet après-midi nous avons donné le top départ de la semaine bleue. Un rendez-vous devenu au fil du temps incontournable, pour nos séniors. Nos services publics de proximité sont là pour servir toutes les générations de Vénissians. Mais ils sont là aussi pour innover, chercher, anticiper et faire en sorte que nos aînés vivent mieux dans leur ville, ici à Vénissieux.
Il nous faut apprendre de toute crise. La pandémie de la Covid 19 ne nous a pas ouvert les yeux, mais confirmé ce que nous savions déjà et ce à quoi la ville de Vénissieux s’attelle : rompre l’isolement des personnes âgées. Coupés de leur famille, de leurs proches ou voisins, beaucoup de nos aînés ont vécu les périodes de confinement comme un véritable traumatisme.
Cette crise nous a ainsi montré combien le contact humain est irremplaçable. Dans notre quotidien comme lors de ces manifestations qui nous tiennent à cœur, la semaine Bleue, les repas de Noël et autres rendez-vous si vénissians.
Etre ensemble, c’est s’écouter, échanger, partager les joies et les peines, se serrer les coudes, s’aider et répondre à des attentes, s’accorder du temps. La semaine Bleue est ce point de rencontre inégalable, entre nous, entre les générations, entre nos politiques de proximité et vos besoins, vos préoccupations.
La place de nos aînés dans notre société comme dans nos villes est un sujet majeur.
Et il prendra de plus en plus d’importance, j’en suis convaincue. Il y a un mot autour duquel toutes les politiques publiques doivent s’articuler : la dignité. Vivre dignement, cela veut dire quoi ? Cela signifie avoir une pension de retraite décente après des années de travail au service du bien collectif. Cela signifie s’alimenter de façon suffisante, se chauffer quand il fait froid, se soigner quand on est malade, se sentir entouré quand des difficultés se présentent. Ces minimas dont je parle sont contrés par la réalité des faits.
En France, le taux de pauvreté des plus âgés est dans l’ensemble de 8 %, mais il s’élève à 13 % parmi les seniors en perte d’autonomie. Année après année, toutes les formes de précarité (pension, alimentation, énergétique) augmentent et s’enracinent dans notre pays.
La solidarité nationale ne joue plus son rôle et chaque réforme des retraites creuse des inégalités de plus en plus profondes. La prochaine que veut imposer Emmanuel Macron ne coupera pas à la règle, nous le savons tous et nous nous y opposons. Car aujourd’hui plus d’un million de seniors, soit 8% de la population, vivent avec moins de 1.000 euros par mois. Comment vit-on avec moins de 1000€ ? C’est impossible et c’est inacceptable.
La dignité de la personne, voilà ce que nous demandons, voilà ce vers quoi les politiques nationales doivent tendre.
La thématique 2022 de cette Semaine Bleue s’adresse ainsi à chacun de nous : « Changeons notre regard sur les aînés, brisons les idées reçues ».
Car c’est aussi en nous que des solutions pour aider les personnes âgées existent. Dans notre façon d’écouter, d’accompagner, d’interroger notre représentation des retraités et de se questionner sur leur place dans la vie de cité.
Dans une volonté de poursuivre le dynamisme insufflé ces dernières années, le CCAS a pu compter sur le tissu associatif dense du territoire en élargissant son réseau de partenaires. Cette année encore, le programme est riche et varié.
Je tiens à remercier tous les agents, tous les hommes et femmes des associations et tous nos partenaires impliqués dans cette belle semaine consacrée à nos aînés. C’est un rendez-vous important, à la fois convivial et de sensibilisation, de prévention et d’information, qui nous permet de faire le point, d’échanger et d’avancer tous ensemble dans le bon sens.
Je le disais en introduction, le sentiment d’isolement qu’éprouvent les personnes âgées est de plus en plus marqué.
A ce sujet, les effets de la pandémie ont été terribles et dévastateurs. Rien de pire que de se sentir coupé du monde, coupé de sa famille, de ses proches. La réaction de notre ville a été rapide et efficace. Les visites de courtoisie décidées fin 2020 ont débuté en 2021 avec 15 personnes différentes visitées par les deux premiers services civiques déployés par le CCAS. Après la fin de leur mission, un service civique plus qualifié a été recruté. Elle a visité 19 personnes différentes au cours de sa mission. Les visites ont consisté à rompre l’isolement des personnes âgées (jeux, temps en extérieur, discussions…) sans pour autant empiéter sur les missions de professionnels dédiés à l’accompagnement à domicile.
La cellule de veille sanitaire et sociale s’est quant à elle mise en place en avril 2021 conformément aux engagements du plan de mandat. L’objectif de cette cellule est de mieux coordonner entre partenaires les situations problématiques des personnes âgées en difficulté pour lesquelles le CCAS est saisi en leur proposant une solution adaptée.
12 situations sont remontées par les partenaires, les élus, les conseils de quartier en 2021 et ont fait l’objet d’un accompagnement et d’une coordination entre partenaires pilotée par le CCAS.
D’une façon générale, malgré les périodes de confinement et les précautions sanitaires, nos services de maintien à domicile ont prouvé toute leur utilité pendant la période de crise sanitaire.
Les dispositifs, vous les connaissez : les services de soins infirmiers à domicile, d’aide et d’accompagnement à domicile avec plus de 14 000 interventions, de portage de repas à domicile avec plus de 24 000 repas livrés en 2021.
En matière de santé, à la fin du mois de janvier 2021, l’accueil de jour médicalisé a ouvert ses portes Résidence Ludovic Bonin pour les patients atteints d’Alzheimer, mais aussi pour soulager un tant soit peu les aidants. Une montée en charge progressive s’est faite du service.
Un psychologue, un ergothérapeute et une psychomotricienne mis à disposition par la Solidage par convention ont accompagné le service dans le projet de soins et d’activités.
Car si Vénissieux reste une ville jeune, gardons-nous de toute mauvaise lecture : concernant les seniors, on peut distinguer les 60/74 ans dont la population reste stable depuis 1999. Et les personnes de plus de 75 ans, dont le nombre a plus que doublé sur la même période.
Les besoins de ce public en terme d’accès aux soins, de services à la personne doivent être pensés au regard de cette évolution. Ces besoins vont se développer dans les années à venir, à nous de les anticiper. Des réflexions sont également à engager, en lien notamment avec la Métropole, l’Agence Régionale de Santé (ARS), la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé de Vénissieux (CTPS) et les acteurs du logement.
Il s’agit de mesures d’accompagnement aux sorties d’hôpital et de la coordination sur la vulnérabilité des personnes âgées, de la sécurisation et l’adaptation des logements, du soutien aux aidants, de l’expérimentation de solutions coopératives d’habitat partagé. Je ne vais pas lister toutes les actions que nous entreprenons en matière de logements adaptés, d’accès aux droits avec l’expérimentation du dispositif zéro non-recours au Moulin-à-Vent.
En novembre, nous lancerons le forum « Rendez-vous avec ma santé » que nous allons organiser les mardi 22 et mercredi 23 novembre, salle Joliot-Curie.
Ce temps fort s’inscrit dans la continuité du travail de la Ville en matière de prévention, de sensibilisation et d’accès aux soins et à la santé. Nous avons voulu élargir cette thématique à un public plus large, la globaliser car les inégalités là encore se creusent entre ceux qui peuvent se soigner et ceux qui en reportent la nécessité.
Nos services publics de proximité sont là pour servir toutes les générations de Vénissians. Mais ils sont là aussi pour innover, chercher, anticiper et faire en sorte que nos aînés vivent mieux dans leur ville, ici à Vénissieux.
C’est la solidarité nationale qui fera la dignité de chacun et c’est à l’échelle de nos communes que son quotidien s’améliorera. Nos aînés le méritent au plus haut point.
Je vous souhaite une excellente Semaine Bleue et je vous remercie.
