Nouveaux délégués de quartier

Le 1er mars – Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD , à l’occasion de l’installation et de la présentation des nouveaux délégués de quartier, mardi 28 février 2012.

Le 1er mars

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD , à l’occasion de l’installation et de la présentation des nouveaux délégués de quartier, mardi 28 février 2012.

Notre démocratie a besoin d’un nouveau souffle, et ce nouveau souffle ne peut provenir que de notre engagement citoyen, de notre degré d’implication pour changer les choses, de notre volonté d’agir sur le monde qui nous entoure. Que ce soit en bas de chez nous, dans notre quartier, ou au cœur même de nos institutions républicaines, européennes, afin de remettre la main sur ce qui nous appartient : l’espace public, l’espace des débats, des idées et l’espace politique.

A l’heure où les marchés gouvernent, à l’heure où la finance tente de mettre à genoux les Etats et leur souveraineté, votre engagement, à quelque échelon que ce soit, montre votre attachement à la démocratie citoyenne, à la démocratie de proximité. Je sais qu’en temps de crise, entre les obligations familiales et le travail, il n’est pas si facile d’accorder du temps à la vie de son quartier, à l’avenir de sa ville. C’est la raison pour laquelle je tiens tout particulièrement à remercier les 116 délégués de quartier, investis pour un mandat de trois ans. 73 d’entre vous font d’ailleurs leurs premiers pas, apportant un véritable renouveau, dans les 13 conseils de quartier que compte notre ville. Cet intérêt pour la démocratie de proximité vénissiane a été illustré par le nombre de candidatures, lors des élections de décembre dernier, en hausse par rapport aux élections de 2009, signe encourageant là encore. Un bémol malgré tout : la participation de la population à cette 5ème élection des délégués, au suffrage universel, n’a pas été assez élevée, chacun ici en conviendra.

Elle est, je le crois, le reflet de la crise morale que traverse notre pays, une forme de désarroi, de résignation, exprimée par des hommes et des femmes en prise avec des difficultés quotidiennes, avec un pouvoir d’achat qui s’effondre, avec la peur de perdre leur activité. C’est dire l’importance de la démocratie de proximité, à un moment justement où il faut réveiller la citoyenneté, où il faut renforcer l’intérêt général et le vivre ensemble. Si l’on ne s’empare pas des leviers de l’action démocratique, d’autres s’en chargeront à notre place, mais pour défendre leur propre intérêt…

Dans son pacte communal, Vénissieux a toujours incité ses habitants à venir participer, et à s’investir dans les projets de notre ville. C’est la raison pour laquelle nous avons créé en 1989 les conseils de quartier, bien avant la loi Vaillant qui date de 2002. L’ensemble de l’équipe municipale, dont bien évidemment les deux adjointes, Edith Chagnard-Peillard et Chaïneze Kabouya-Benhayoun, tout le monde a conscience du rôle considérable joué par les conseils de quartier, dans le développement, je dirais même l’essor de Vénissieux.

A mes yeux, vous êtes bien plus qu’une interface entre la municipalité et les habitants, vous êtes des aiguillons, vous êtes un rouage essentiel du vivre-ensemble et du lien social, qui font l’identité de notre commune. Cette fierté d’être Vénissian à part entière, c’est-à-dire d’agir pour l’avenir de notre ville, vous l’avez exprimée clairement en devenant délégués. Je l’ai ressentie également lors du Grand Rendez-Vous 2011, à l’automne dernier, ou encore dans les outils que nous avons mis à disposition des Vénissians, comme la commission de développement humain durable, à l’origine de l’Agenda 21, qui a suscité un vif intérêt, et une forte participation des habitants.

Ce sillon que nous avons creusé ensemble depuis 1989, nous allons encore l’agrandir, avec la mise en place, dès la rentrée prochaine, d’un conseil municipal enfants. Il faut agir vite, et dès le plus jeune âge, pour rapprocher la République de ses concitoyens, pour créer des assemblées au plus près des réalités quotidiennes des Vénissians, pour sortir de la technocratie et des centres de pouvoir éloignés de tout, et surtout des citoyens !

On ne construit pas une ville sans ses habitants, encore moins au-dessus d’eux, mais à leur contact, en étant à leur écoute, et c’est justement ce qui fait la force des conseils de quartier, dans lesquels vous avez été élus. Il s’y joue une interaction politique entre le programme, le budget et les grandes lignes du contrat communal et les échanges, les points de vue, les idées des habitants. Non seulement les conseils de quartier sont un outil pour trouver des solutions de proximité, à tel ou tel problème dans tel ou tel quartier, mais ils doivent aussi être une force de propositions, de concertation, pour améliorer le cadre de vie de chacun d’entre nous. Ces rôles vous sont aussi dévolus.

La mise en place de vos conseils de quartier intervient dans un contexte de crise économique et sociale profonde. En fabriquant du lien social, les conseils contribuent aussi, à leur façon, à la lutte contre la précarité, à la lutte contre l’isolement et le repli. A cette crise s’ajoute une attaque sans précédent du gouvernement contre les collectivités locales. Asphyxie financière, volonté de mettre au pas les municipalités, en muselant leur autonomie à travers la réforme des collectivités, les conseils de quartier sont l’occasion de montrer que la démocratie de proximité, à laquelle nous tenons tous, est tout aussi vitale que précieuse, pour redonner la parole aux habitants, pour les associer au développement de leur ville, pour renforcer la citoyenneté.

A plus d’un titre, votre engagement et votre dévouement sont exemplaires. Au nom de l’équipe municipale, je tiens donc à vous adresser mes remerciements, et vous souhaite une mandature riche de débats, d’échanges et de propositions.

Je vous remercie.

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