Etre fier de ce que vous avez fait, et de ce qui vous reste à faire. Etre fier de mettre vos compétences au service des Vénissians, au service de l’humain, des enfants, des personnes âgées ou en difficulté, des familles, des jeunes, de tous les habitants. Etre fier d’agir dans tous les quartiers, d’incarner et de porter l’intérêt général au plus près des populations, d’aider, d’accompagner, d’améliorer le cadre de vie de chacun. Fier d’appartenir à cette grande famille des services publics de proximité, ô combien utile, compétente et précieuse.
Fier de tordre le cou aux clichés et discours démagogiques qui m’insupportent au plus haut point, comme quoi les services publics coûteraient trop cher, comme quoi les fonctionnaires seraient des privilégiés, comme s’il n’y avait plus que la logique du profit immédiat pour seul horizon. Oui, l’arrogance du libéralisme me révolte, quand je vois les métiers et missions que vous remplissez, quand je vois les carrières entières que vous effectuez dans nos collectivités territoriales, je dis stop aux mots blessants et méprisants. S’il y a une chose que vous méritez par-dessus tout, c’est la reconnaissance et l’estime. Soyez-en sûrs, vous avez la mienne et celle de l’équipe municipale, conscientes de pouvoir compter sur des hommes et des femmes dévoués, professionnels et compétents. Vous recevez aussi celle qui compte le plus, la reconnaissance des Vénissians, qui s’est lue à travers les dernières enquêtes de satisfaction. Œuvrer pour la petite enfance, pour la jeunesse, pour la culture et le sport pour tous, pour nos aînés, pour le cadre de vie, partout l’intérêt général prévaut.
Au sujet du droit à la tranquillité, permettez-moi d’ouvrir une parenthèse : la perte de l’un des nôtres, Yassine Zobiri, est encore dans nos mémoires, et je sais que notre émotion collective reste vive dans tous nos services. Toutes vos missions, certaines à risques, comme l’actualité tragique nous l’a lourdement rappelé, bâtissent une ville plus solidaire et plus humaine. Je ne parle pas là d’un concept, mais de vous, de votre travail quotidien, de vos tâches, de votre conscience professionnelle. La seule question qui compte à mes yeux, c’est à quoi ressembleraient nos villes, nos territoires, notre société sans vous ? C’est cette question que les politiques libérales ne veulent pas entendre, mais je vais vous donner un début de réponse. Sans les services publics de proximité, les Vénissians se sentiraient plus seuls, plus fragiles et plus démunis encore, face à la crise.
Sans vous, le lien social finirait de rompre, la vie culturelle, associative serait moins dynamique, la ville, notre ville, serait moins belle, moins attractive, moins solidaire, moins sûre. Vous êtes les acteurs et les garants de la cohésion sociale et territoriale, et Vénissieux ne formerait pas un tout sans les passerelles que vous dressez dans chaque quartier, et entre les quartiers. Ce sentiment de fierté, d’utilité, d’estime de soi et de la reconnaissance de tous, je veux que vous le gardiez au fond de vous-mêmes. C’est le moteur, le carburant de vos actions de proximité, auprès des Vénissians, mais aussi dans le cadre de l’essor actuel de notre ville, auquel vous contribuez sans relâche. Issus de tous nos services, vous êtes 55 personnes à recevoir ce soir, une distinction méritée : 10 médailles d’or, 19 vermeil et 26 d’argent, c’est respectivement 35 ans, 30 ans et 20 ans de services mis à l’honneur. Preuve d’une fidélité de cœur à nos services publics, d’une fidélité également à Vénissieux, puisque certains d’entre vous ont commencé leur carrière ici, dans notre mairie.
En cette fin d’année 2014, je sais que dans toutes les collectivités, les fonctionnaires expriment de très vives inquiétudes. Dans trois semaines, la Métropole va voir le jour, sans aucune concertation, ni débat à quelque échelon que ce soit. Quels transferts de compétences avec quelles contreparties pour les communes, quel sera l’impact de la réorganisation territoriale pour le personnel, ses missions vont-elles changer, sommes-nous au préambule d’un plan de démantèlement dans la fonction publique ? Nous n’avons pas de réponse ni d’éléments concrets, alors que la création, puis la mise en place de la Métropole aurait dû faire l’objet, depuis le début, d’un vrai débat démocratique ! Nous en avons été privés, et c’est très dommageable.
L’autre sujet d’inquiétude est lié aux conséquences des politiques d’austérité, imposées aux collectivités locales. Dans le cadre du pacte de responsabilité du gouvernement, le budget de Vénissieux va perdre 7 millions d’euros d’ici 2017. C’est considérable et sans précédent. Je dénonce cette orientation, contre-productive pour les habitants, l’emploi de proximité et les entreprises, pour le milieu associatif et nos services publics. Les fonctionnaires redoutent une dégradation de leurs conditions de travail et une dépréciation de leurs métiers, de leurs missions d’intérêt général. A ce contexte très difficile, s’ajoute une perte significative de pouvoir d’achat, le point d’indice n’a pas été augmenté depuis fin 2010, et il restera gelé jusqu’en 2017. Sachez une chose, l’équipe municipale a fait le choix de maintenir, coûte que coûte, ses services publics de proximité, de maintenir leurs qualités, car jamais autant les Vénissians, face à la crise, n’ont eu besoin de nous, n’ont eu besoin de vous. Les médailles de ce soir, vos carrières et vos parcours, en témoignent : le lien, entre les habitants et notre ville, ne sera jamais interrompu.
Au nom de tous les Vénissians, j’adresse à chacun de vous mes plus sincères félicitations.
Je vous remercie.
