Lancement de la commission contre les incivilités

C’est aussi un équilibre à  maintenir entre éducation-prévention-sanction.

Les incivilités sont un fléau contre lequel il faut lutter avec détermination. Oui, c’est un fléau pour deux raisons : elles créent un sentiment d’insécurité, d’indifférence à la vie des  habitants comme au cadre de vie, et elles génèrent un sentiment d’impunité totale chez leurs  auteurs.

Nous ne les découvrons pas aujourd’hui car nous avons fait le  constat de leur augmentation très marquée depuis la pandémie de  la  Covid 19. C’est la raison pour  laquelle nous avons agi avec rapidité en mettant en place de  nouveaux outils sans tarder.

Nous avons ainsi triplé notre brigade d’ASVP, signé une convention avec la  justice notamment pour mettre en  place une politique pénale de  proximité relative aux incivilités. Cette  convention nous permet des  sanctions plus rapides et plus efficaces.

Aujourd’hui, dans le cadre de notre  Grand Rendez-vous, nous créons une  commission  de prévention des  incivilités.  Inscrire cette mise en  place parmi les  débats du Grand  Rendez-vous montre combien le droit à la tranquillité fait l’objet de toutes nos attentions et de  notre réactivité, de notre capacité à  nous adapter à  des  incivilités qui changent de nature.

C’est un domaine sensible et complexe. Les incivilités sont très  souvent difficiles à définir car la  limite entre délits et infractions est très  fine dans la  perception des  habitants.

Où s’arrêtent les  incivilités et quand commencent  les  délits ? Il n’est pas facile de  distinguer cette frontière. Par ailleurs, le curseur varie selon la  sensibilité de  chacun. Quand certains acceptent ou non des comportements gênants, d’autres ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas sanctionnables. L’impact négatif des incivilités sur le vivre ensemble est clair.  La mise en place d’une commission spécifique, inscrite au plan de mandat, permettra d’agir sur les causes et  conséquences de tels actes mais aussi de faire évoluer l’action publique vis à vis de ces problématiques. Elle  réunira 30 personnes et sera  co-présidée par le Maire et l’adjoint à  la  sécurité. Un bilan sera fait une fois par an relatif aux actions mises en place et aux orientations stratégiques à  prendre.

3 groupes de travail travailleront sur des thématiques précises : les  comportements individuels (déjections, crachats, dégradations, jets de papiers…)  ;  les   incivilités  routières,  les ordures ménagères et  déchets (dépôts sauvages).

Les thématiques pourront évoluées au fur et à mesure des échanges et ces  groupes seront constituées des  services de la Ville, de partenaires locaux et d’adjoints de la Ville (exemple : parents d’élèves, IEN, bailleurs, médecins, infirmières…).

Cette commission est intégrée à  l’axe  2 « Renforcer et préserver la  tranquillité publique » et à l’objectif 9 « associer la  population à la question de  la  tranquillité  publique » de  la  future  stratégie  territoriale  de  sécurité  et  de  prévention  2023-2026. Pour rappel, ce document cadre priorise 4 axes de travail déclinés en 17 objectifs opérationnels.

Il faut une prise de conscience collective au sujet des incivilités. Les  dispositifs que nous mettons en  place doivent sensibiliser chaque Vénissian, nous responsabiliser collectivement dans nos attitudes et  comportements quotidiens. On ne  mettra jamais un agent ou un policier derrière chaque piéton, usager ou conducteur, ce n’est ni une solution ni  souhaitable, c’est donc à chacun de  nous de respecter l’espace public, de respecter l’autre, de respecter le  cadre de vie des Vénissians.   

Jamais la ville de Vénissieux n’a fait preuve d’angélisme ni de démagogie en  matière de sécurité. Nous savons que le droit à  la  tranquillité en conditionne de  nombreux autres  :  le  droit  de se  déplacer en  toute  liberté,  sans   crainte,  le  droit  de  vivre au  calme  dans  son  logement. C’est un combat du  quotidien, qui dépend d’une  présence permanente  sur le  terrain  et  de nos capacités à  nous  adapter à  de  nouvelles problématiques.

Nous le savons tous, la  lutte contre les trafics en tous genres et l’économie souterraine, qui pourrissent la vie des  quartiers et de leurs habitants, nécessitent des moyens importants, humains et financiers, dans  la perspective desquels doit s’inscrire l’ensemble de l’action publique.

C’est le combat du droit commun, des services publics de l’Etat, de  nos  services publics de proximité, de  tous nos partenaires et des  habitants. C’est aussi un équilibre à  maintenir entre éducation-prévention-sanction.

Voilà pour ce petit mot d’introduction, il est temps désormais d’entrer dans  le  détail de ce nouveau dispositif au cours des tables rondes programmées. Je le dis et je le répète, le  droit à la tranquillité est un droit majeur et nous avons l’obligation ensemble de remettre vingt fois, cent fois l’ouvrage sur le métier.

Je vous remercie.

X