Inauguration jardin collectif d’habitants Darnaise

Retrouvez l’intervention lors de l’inauguration d’un jardin collectif d’habitants du quartier Darnaise, le mercredi 25 mai 2011.

Retrouvez l’intervention lors de l’inauguration d’un jardin collectif d’habitants du quartier Darnaise, le mercredi 25 mai 2011.

InaugurationjardincollectifDarnaise25052011

Ce jardin n’est pas tout à fait un jardin comme les autres. Ce qui y a été cultivé, c’est le sens du lien social, de la terre partagée, de la volonté commune de tous les partenaires engagés dans cette opération : Grand Lyon Habitat, qui en a été le maître d’œuvre, dans le cadre de résidentialisation de l’ensemble du quartier Darnaise, et de la convention ANRU ; l’institut Bioforce, les écoles, les maisons de l’enfance, les EPJ, les conseils de quartier, les bailleurs et les habitants. La gestion et l’animation du jardin sont, elles, financées dans le cadre du CUCS, qui réunit l’Etat, le Grand Lyon, la Ville de Vénissieux, la Région.

Tout le monde a apporté sa pierre, son concours et son attention, à l’aménagement de ce jardin qui renforce l’esprit et la politique de notre ville en la matière : une ville dense, au patrimoine industriel, mais une ville verte également, une ville où l’on respire, une ville qui s’embellit : c’est la ligne verte du tramway, c’est le label national trois fleurs, ce sont les concours des maisons et balcons fleuris, ce sont les opérations de sensibilisation sur la propreté, le tri sélectif, le compost individuel.

Et puis, car nous sommes en plein dans l’actualité, c’est l’adoption lors du dernier conseil municipal de L’agenda 21, document de synthèse qui intègre la notion environnementale et humaine du développement de notre ville, à l’horizon 2030. Le futur de Vénissieux s’écrit dès maintenant, et il s’écrit avec des espaces ouverts, humains, publics et des espaces verts.

Ces jardins de la Darnaise, d’environ 800 m2, s’inscrivent parfaitement dans l’esprit et la politique que nous poursuivons. Partager un arrosoir et des récoltes communes, c’est partager du lien social, de la mixité, c’est partager du temps aussi. Un jardin ne se fait pas du jour au lendemain : vertu de la patience, vertu du travail parfois ingrat, vertu du geste, de la taille, qui portera ses fruits deux ou trois mois plus tard, vertu du lien entre les générations, des conseils et techniques qui se transmettent de main en main.

Le temps du jardin n’est pas un temps commun : il est justement un peu hors du temps, hors des contingences, hors du stress, hors du quotidien, tel qu’on le subit trop souvent. Pour ceux qui vont l’occuper et s’en préoccuper, pour ceux qui en sont déjà de fidèles habitués, puisque le jardin fonctionne depuis novembre dernier, ces parcelles communes sont devenues un espace d’appropriation collectif, un lopin aussi d’embellissement du quartier par ses habitants.

C’est l’occasion également, pour chacun de vous, de se confronter à des aspects rationnels de ses activités : la gestion des déchets, du compost, de l’eau, sujet prégnant cette année, la question d’une alimentation saine, de l’utilisation de produits qui ne dégradent ni les sols, ni les végétaux.

Comment en somme produire, récolter sans gaspillage, comment consommer raisonnablement et sainement, comment pérenniser l’animation et le bon fonctionnement du jardin, comment le développer en compagnie des acteurs du territoire (écoles, EPJ, maisons de l’enfance), autant de questions qui viennent naturellement, dans la mesure où l’accompagnement du groupe de jardiniers par l’équipe de Bioforce, doit donner jour à terme, à la création d’une association.

Après avoir mis en exergue les vertus de la patience et de l’humilité, je suis la première à défendre les vertus de l’engagement et de la citoyenneté. Je crois sincèrement que nos habitudes de consommation et de production sont à l’orée d’une profonde révolution. Nos comportements changent, lentement, progressivement, et l’idée de créer des richesses sans se soucier de l’environnement, ni même des dommages que cela peut créer à moyen terme, perd peu à peu du terrain.

Un jardin, justement, peut amener cette prise de conscience partagée et collective, celle d’un présent conditionné à un avenir, celle de la force du lien social, et de la transmission du savoir entre les générations.

Je remercie donc tous les partenaires d’avoir ouvert le sillon de ce nouveau jardin collectif d’habitants. Aux mains vertes, jeunes ou moins jeunes, expertes ou novices, de le faire fructifier désormais.

Merci à tous.

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