12 janvier 2013 – Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de l’inauguration du défibrillateur du complexe sportif Laurent Gerin et de la pose d’une plaque commémorative en souvenir de El Djilali
Le 24 octobre 2010, à la vingtième minute de la seconde mi-temps, la passion du sport a fauché en plein effort El Djilali SEMMADI,
19 ans, milieu de terrain à l’US Vénissieux Football. Un véritable traumatisme, un vide immense pour sa famille, ses amis, son club. Une disparition tragique et brutale qui reste aujourd’hui encore dans toutes les mémoires.
El Djilali était un jeune homme entier, passionné de sport qu’il pratiquait depuis toujours. Féru de Karaté, c’était un vrai sportif qui avait le goût de l’effort physique, du dépassement de soi, le sens du collectif. Il portait en lui l’envie de réussir dans une discipline qui lui plaisait : le football. Son implication, son engagement pour son club, l’USV Football en sont la preuve.
En apposant aujourd’hui une plaque en sa mémoire sur le terrain synthétique du stade Laurent Gerin, je tiens à rendre hommage au sportif à l’avenir prometteur, parti trop tôt, au jeune homme apprécié de tous pour sa discrétion et son extrême gentillesse, au fils toujours proche de sa famille, au frère protecteur et attentif.
En ce moment d’émotion et de recueillement, j’ai également une pensée pour Maxime Candau, jeune espoir et capitaine de l’équipe de France de handball, décédé subitement lors d’un match des moins de 16 ans au gymnase Jacques Anquetil, en juin 2009. Deux destins brisés, foudroyés. Des drames récurrents qu’il est urgent d’éradiquer.
En France, ce sont chaque année près de 60 000 personnes qui meurent, victimes d’un arrêt cardiaque. Dans 88 % des cas, ces décès ont lieu dans des lieux publics.
Des chiffres effrayants, des drames humains qui pourraient être évités si des campagnes de sensibilisation aux gestes de premiers secours étaient menées auprès de la population, et ce, dès le plus jeune âge. Sur cette question, la France accumule un retard considérable face aux autres pays européens. Aujourd’hui, 42 % de nos concitoyens ont été formés aux gestes qui sauvent. C’est peu si l’on se compare aux Norvégiens initiés à 95% à ces gestes salvateurs.
L’installation de défibrillateurs dans les enceintes sportives et les équipements publics est aujourd’hui un impératif. En cas de
détresse cardiaque, les premières minutes sont déterminantes pour tenter de sauver une vie. Une intervention rapide grâce au défibrillateur et au massage cardiaque permettrait de sauver 12 000 vies chaque année.
En matière de prévention, la Ville a toujours fait preuve de volontarisme, avec la création sur la commune d’un centre médico-sportif dès le début des années 80. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Office Municipal du Sport sur cette question, notamment au travers des sessions de formation aux premiers secours (PSC1) organisées auprès des clubs sportifs de la Ville.
En mai 2011, la Ville a signé, via l’Office Municipal du Sport, une convention de partenariat d’un montant de plus de 50 000 euros annuel, avec le Centre de Médecine du Sport de Gerland. Des visites médicales gratuites en direction des licenciés vénissians sont organisées par des médecins -soit au centre de Gerland, soit directement dans les locaux du Centre de Médecine du Sport, au stade Laurent-Gerin– assurant ainsi la continuité d’un suivi médical de qualité pour tous.
En 2012, L’OMS s’est doté d’un nouvel électrocardiographe pour le Centre de Médecine du Sport de Vénissieux. Ce sont aujourd’hui plus de 1000 sportifs qui bénéficient de ce service chaque année.
Depuis 2011, l’OMS met aussi à la disposition des clubs qui le souhaitent, un défibrillateur, lors d’organisations de manifestations sportives.
L’OMS soutient l’association « 14 » présidée par Pascal Candau, père de Maxime qui fait, entre autre, la promotion des « 10 règles d’Or », recommandations édictées par le club des cardiologues du sport.
L’installation de ce premier défibrillateur sur le complexe sportif Laurent Gerin est une première étape. Prochainement, d’autres grands équipements sportifs comme les gymnases Anquetil et Tola Vologe, ou les stades Jean Guimier et Auguste Delaune seront équipés d’un défibrillateur afin d’accroître notre niveau de prévention.
Mais la Ville souhaite aller encore plus loin dans sa politique de prévention et de sensibilisation. Parallèlement à ces installations,
En ces temps troublés où l’individualisme prend le pas sur le collectif, être capable de sauver une vie est beaucoup plus qu’un acte de secourisme, c’est un acte de solidarité, c’est un acte citoyen au service de l’intérêt général, un acte humain.
Michèle PICARD
Maire de Vénissieux
