Le temps politique est souvent un temps long. Le temps du projet, du débat, le temps de la concertation, de la réalisation, le temps de la mise en œuvre, et aujourd’hui, disons-le tout net, le temps de la réussite. Elle est triple : réussite sociale, réussite économique, réussite environnementale. Il faut se rappeler que l’engagement de la ville de Vénissieux, pour le réseau de chaleur, remonte aux années 60. 50 ans après, quel chemin parcouru, non sans heurts, mais doublement récompensé.
Après le trophée des maires du Rhône et de la Métropole, décerné en 2015 à Vénissieux, dans la catégorie innovation pour son réseau de chaleur, nous avons été retenus parmi les lauréats 2016, du label éco réseau de chaleur, par Amorce, pour la maîtrise de ce service public, et récompensés également, par le label Cit’ergie. Notre travail a été reconnu et salué, il a été réalisé avec compétence et qualité, il a été mené avec détermination et réalisme. Je voudrais donc remercier nos partenaires de l’Ademe, de la Métropole, Dalkia et, bien évidemment, le président de Vénissieux Energies, Monsieur Jérôme Aguesse. Je félicite également tous les agents et services de notre ville, qui ont eux aussi largement contribué à la réussite et au renforcement, de notre réseau de chaleur urbain, public et social, qui alimente quelque 12 000 équivalents logements, à des prix avantageux. De par sa taille, le réseau de Vénissieux Energies est le deuxième de la métropole lyonnaise.
Réduire les coûts énergétiques pour les Vénissians, développer l’utilisation d’énergies renouvelables, sortir de la dépendance aux énergies fossiles, et respecter l’environnement : voilà les paris réussis et remplis, des paris aboutis, au nom, aussi, de l’intérêt général. N’oublions pas, n’oublions jamais que l’accès aux énergies, alors que 11 millions de personnes en France souffrent de précarité énergétique, reste avant tout un enjeu social !
Le premier allumage de la seconde chaufferie biomasse, que nous inaugurons aujourd’hui, a eu lieu le 5 décembre, pour engager la procédure technique de mise en service industrielle, et permettre un fonctionnement à 100 % au 1er janvier 2017, comme le délégataire s’y était engagé. Ainsi le poids des énergies renouvelables du réseau, atteindra 58 %, permettant d’abandonner quasiment le fioul, utilisé uniquement pour gérer les pointes. Cette nouvelle configuration de production permettra, encore, de réduire, dès le 1er janvier 2017, le tarif, ce qui représente une baisse de l’ordre de 16 %, par rapport à l’ancien contrat, et de réduire à terme de 40 %, le contenu CO2 du réseau. Pour rappel, le dépassement de 50% d’énergies renouvelables, dans le mix énergétique, a permis depuis le 1er janvier 2015, une première baisse du tarif global de la chaleur, de 10%. Plus généralement, l’année 2016 a été placée sous le signe des travaux. Dès le 1er novembre, des moteurs neufs de cogénération gaz, ont remplacé les anciens. Une nouvelle chaudière gaz est aussi en fonctionnement, installée dans le local actuel de la cogénération, séparé en deux.
La modernisation d’équipements en chaufferie, comme le remplacement des pompes réseau, a aussi été réalisée en intersaison. La modernisation de ce réseau prévoyait aussi des travaux de remplacement de tronçons de réseau, ainsi que la rénovation de toutes les sous stations Haute pression, avec le remplacement des échangeurs (au total 64 % des sous stations). Bien sûr, ces travaux ont entraîné quelques désagréments, en matière de circulation ou de coupures d’eau, mais les Vénissians en ont compris la nécessité, et l’utilité. De plus ils ont été réalisés dans les délais impartis, voire même dans un laps de temps, plus court que prévu. Le réseau primaire, avec l’ensemble des travaux réalisés en ce début de contrat, a fait un bond en avant, technique, et environnemental. Les choses avancent bien, malgré des difficultés rencontrées sur le réseau secondaire, lors du lancement de la saison de chauffe. Il faudra mieux l’anticiper l’an prochain, une réflexion sera menée à ce sujet, avec les bailleurs. Il y a un autre point que je voudrais évoquer, que nous avions ciblé, dans le cadre du renouvellement de la délégation de service public : améliorer la relation avec les usagers et abonnés.
En début d’année prochaine, les abonnés auront accès à des données techniques, issues de leur sous station, ainsi qu’aux éléments financiers de facturation, et à leur contrat. La transparence de gestion garantit aussi, une meilleure communication, développée de façon régulière et dynamique. La mise en ligne du nouveau site internet, consacré au réseau de chaleur « Vénissieux Energies », et la lettre N°1 du réseau de chaleur, distribuée aux usagers en début d’année, y contribuent.
Au total, le projet représente un investissement de près de 17 millions d’euros, dont 13 millions d’euros pour la construction de la chaufferie bois, et la modernisation du réseau, soutenues par l’Ademe, dans le cadre du Fonds Chaleur, à hauteur de 1,43 millions d’euros. Ces chiffres montrent à quel point, depuis des années, nous avons engagé des investissements très lourds, mais ô combien utiles et productifs, pour les habitants.
Au 1er janvier 2017, la compétence réseau de chaleur sera reprise par la Métropole. Dans les discussions que j’ai engagées avec son président, Gérard Collomb, j’ai rappelé la volonté de la Ville de poursuivre la convention de délégation de gestion, jusqu’en 2020. En l’état actuel, Vénissieux serait associée au suivi de la délégation de service public, et co-organiserait les comités des abonnés/usagers. L’expérience que nous avons accumulée, le formidable travail engagé avec le délégataire et les relations tissées avec les abonnés à travers le Conseil Citoyen de Développement Humain Durable, le conseil de transparence et de surveillance du chauffage urbain et les conseils de quartier. Autant d’atouts à ne pas négliger et à ne pas perdre.
Qui aurait dit il y a 40 ans que nous arriverions à un tel stade de développement, au service des habitants et de l’environnement ? On pourrait d’ailleurs réitérer la question, à l’échelle de la dynamique de Vénissieux, dans son ensemble. Nous avons essuyé des critiques, traversé des périodes de doutes, de difficultés aussi, mais le travail de tous a fini par payer, et emporter le morceau.
La politique du temps long garde bien toute sa perspicacité, toute sa légitimité, toute son utilité.
Je vous remercie.