Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD sur le rapport N°10 concernant la construction d’un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) à Vénissieux lors du conseil municipal le 20 juin dernier

Le 23 juin 2011

CONSEIL MUNICIPAL du 20 juin 2011 – Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD sur le rapport N°10 « Association pour le développement des foyers – ADEF Résidences – Construction d’un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) à Vénissieux – rue du Professeur Calmette – Prêt complémentaire de 2.815.000,00 € – Demande de garantie »

Un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes va voir le jour à Vénissieux. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que l’on aura de plus en plus besoin d’établissements de ce type dans les années à venir.

Outre la Solidage, l’EHPAD, à Vénissieux par exemple, il en faudrait deux ou trois autres pour les 15 prochaines années. Il faut faire attention aux idées reçues : si la moyenne d’âge reste relativement jeune dans notre commune, le nombre de personnes de 75 ans et plus, augmente très sensiblement. Entre les deux derniers recensements en 1999 et 2007, les plus de 75 ans sont passés de 4 à 7% environ de la population vénissiane.

Il y a donc, comme sur l’ensemble du territoire national, un vieillissement de la population auquel la Ville répond avec des moyens, des structures et des ambitions.

Ce qui forge notre politique, c’est avant tout le respect de la dignité de la personne. Les services de soins à domicile, de portages de repas, que nous avons mis en place et développés, renforcent l’indépendance et l’autonomie des personnes âgées, qui peuvent vivre dans l’environnement qui leur est cher. Les services sociaux et d’animation avec l’OMR, la semaine bleue et les fêtes de fin d’année brisent l’isolement, l’anonymat et la solitude de nos aînés. Enfin bien sûr, il y a les structures sur lesquelles cette politique s’appuie : les deux résidences Ludovic Bonin et Henri Reynaud, les Foyers Soleil et la MAPAD.

Bref, nous avons tissé des liens solides et solidaires avec les personnes âgées de notre commune, auxquelles on doit respect et attention.

La dépendance pose un autre défi et d’autres questions à nos sociétés, à l’échelle de nos villes, comme de notre pays. En 40 ans, l’espérance de vie est passée de 68 ans à 78 ans pour les hommes, de 75 à 85 ans pour les femmes. On estime que le nombre de personnes âgées dépendantes devrait augmenter de 1% par an jusqu’en 2040.

Face au coût que va représenter la perte d’autonomie, il n’y a qu’une solution juste : c’est le principe de solidarité qui doit s’appliquer, à travers, pourquoi pas, la création d’une 5ème branche de la Sécurité Sociale. Or, en proposant l’instauration d’une assurance dépendance obligatoire dès 50 ans, Roselyne Bachelot, et le gouvernement, esquissent déjà une privatisation rampante de la dépendance. Dans l’hypothèse d’un financement privé, les familles devront prendre à charge la perte d’autonomie de l’un des leurs, avec toutes les difficultés matérielles, de garde, mais aussi psychologiques que cela implique. Elles seront livrées à elles-mêmes, ce qui n’est pas acceptable dans un pays qui compte déjà 1 million de personnes âgées sous le seuil de pauvreté.

Nous sommes bien face à un choix de société, un choix de civilisation qui doit rester, en République, sous le régime de la solidarité nationale et de financements publics.

CM20062011Rapport10

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