le 11 avril
Retrouvez ci-après, la déclaration de Michèle Picard après la disparition de Raymond AUBRAC.
Raymond Aubrac vient de nous quitter. Nous perdons une grande figure de la Résistance française, nous perdons un camarade précieux, engagé aux côtés du Parti communiste. Nous perdons un acteur essentiel de notre histoire, un homme de convictions et d’actions.
Résister, reconstruire, transmettre. Trois mots qui décrivent parfaitement Raymond Aubrac, trois mots qui titrent le livre de Pascal Convert sur cet homme au parcours exceptionnel. Raymond Aubrac était un rempart contre l’oubli, contre le renoncement, contre l’inacceptable, un rempart pour l’humanité.
Aux côtés de sa femme Lucie, disparue en 2007, son indissociable compagne dans la vie comme dans les luttes, jamais l’esprit de la Résistance ne les a quittés. Ils n’ont cessé de transmettre, interpeller et sensibiliser les jeunes générations, sans jamais tenter de leur léguer un fardeau, mais plutôt en leur offrant un héritage qui construit la citoyenneté, une force qui construit l’avenir.
Dans un siècle où les repères se troublent, où l’information circule, se télescope, sans véhiculer de sens profond, il est urgent d’ancrer, d’arrimer les connaissances, les savoirs et l’histoire, au cœur de notre présent. Aujourd’hui, il nous appartient de poursuivre son combat, le combat d’une vie pour la vie, un engagement aussi pour une mémoire partagée, éclairée et assumée.
Je tiens particulièrement à reprendre ses propres mots pour terminer : « Il faut être optimiste, c’est cela l’esprit de résistance. On ne le dit pas assez. Tous les gens qui se sont engagés dans la Résistance, ou avec le général de Gaulle, ce sont des optimistes, des personnes qui ne baissent pas les bras, qui sont persuadées que ce qu’elles vont faire va servir à quelque chose. Il faut avoir confiance en soi, être optimiste et croire que ses combats sont utiles »
