Conseil municipal : Débat d’orientation budgétaire

Un budget de solidarité et de justice sociale pour chaque habitant

Intervention de Michèle PICARD sur le rapport n°3 « FINANCES LOCALES – Débat d’Orientation Budgétaire 2024. »

Ce budget a été pensé et construit pour répondre à l’urgence sociale des Vénissians. Il va jouer pleinement son rôle d’amortisseur social dont les familles ont tant besoin. Sous quelles formes ? Nous actionnons plusieurs leviers en même temps, dont trois d’entre eux doivent être portés à la connaissance des habitants.

Un rôle d’amortisseur social, 3 leviers actionnés

Nous avons ainsi décidé de ne pas augmenter l’ensemble de nos tarifs municipaux en 2024. L’objectif est de soulager le quotidien des familles, que cela concerne la restauration collective, le périscolaire et autres frais d’inscription. C’est donc notre collectivité qui prend à sa charge une partie de l’inflation face à une envolée des prix jamais connue depuis le milieu des années 80 en France. Il s’agit pour nous de ne pas ajouter de crise à la crise, d’inflation à l’inflation, estimée à 5,8% sur l’année 2023 ! Notre équipe municipale sait ce que cela représente comme contraintes et efforts pour les  plus modestes comme pour la plus grande majorité des ménages. Il faut faire  face aux charges courantes, trouver des marges sur l’alimentation, économiser sur les déplacements et consommations énergétiques, payer le  loyer et assurer les frais de santé. Pour beaucoup, nous le savons, c’est une équation quasi insoluble.

Le deuxième levier que nous actionnons concerne nos taux de fiscalité locale. La Ville poursuit le gel de ses taux qui restent donc inchangés depuis 2016 !

Enfin, nouvelle décision forte de notre majorité, nous avons acté cette année la revalorisation de l’enveloppe des subventions aux associations de 3%. Cette décision s’inscrit dans le prolongement des subventions exceptionnelles que nous leur avons accordées pour passer le cap difficile de la crise sanitaire, puis aujourd’hui de l’inflation et de l’explosion des coûts énergétiques, notamment des frais de déplacement pour les clubs. Ces enveloppes exceptionnelles, de 300 000€ à deux reprises, font d’ailleurs l’objet d’une délibération ce soir avec une troisième série d’attributions.

Gel des tarifs municipaux, gel de la fiscalité, coup de pouce aux associations : notre budget 2024 est au côté des Vénissians, il est là pour les aider, les accompagner, les soulager. C’est un budget de solidarité et de justice sociale pour chaque habitant de notre commune.

Une longue chaîne de responsabilités et de compétences

J’aimerais à cette occasion remercier nos services financiers, ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier. Ils forment une continuité, une longue chaîne de responsabilité et de compétences qui permettent à notre ville de répondre à l’urgence, aux impondérables et de développer des politiques de proximité dont l’humain est au cœur de toute chose, au cœur de notre pacte communal 2020-2026. Toutes les villes, je peux vous le garantir, ne présentent pas des finances aussi saines, un taux d’endettement aussi faible et une capacité d’investissement aussi forte. Certains maires ne savent pas, au moment où je parle, comment faire pour absorber la hausse des prix énergétiques, notamment de l’électricité dans le cadre de la renégociation des contrats et des tarifs déréglementés. Ce n’est pas notre cas, et tout le mérite revient à cette longue chaîne de responsabilité de nos services auxquels je voulais rendre hommage ce soir.

Dans un contexte difficile pour les collectivités locales et d’une volatilité des prix des charges courantes des communes sans précédent, nous œuvrons pour les Vénissians, la continuité territoriale, nos services publics de proximité et le vivre ensemble. Pour illustrer mon propos, sachez à titre d’exemple, qu’en matière de gaz et d’électricité, la  révision des tarifs au 1er janvier 2024 va représenter un coût supplémentaire de +2,1 M€ pour notre ville ! Si vous n’avez pas les reins solides comme c’est notre cas, la fuite en avant de vos finances publiques et la bascule vers l’endettement prennent rapidement des proportions incontrôlables. L’éventail des mesures sociales que nous avons prises ne doit pas venir pénaliser ni hypothéquer l’avenir. Les contraintes financières sont telles que certaines communes gèlent leurs investissements ou externalisent leurs missions de service public, bien souvent par choix politique auquel nous nous opposons. Car dans les deux cas de figure, le grand perdant, c’est l’habitant.

C’est la raison pour laquelle nous avons aussi joué notre rôle d’amortisseur social à l’égard de nos services publics et de nos agents. Rifsep, revalorisations du point d’indice en 2022, puis 2023, mesures Ségur de la santé, avancement de carrière, glissement vieillesse-technicité, nous avons absorbé ces évolutions pour accompagner les mutations de nos services publics et les rendre ainsi plus efficients.

Ces combats et des choix politiques pour l’intérêt général

Sur le mandat 2020-2026, notre cap reste le même avec l’ambition de porter notre programmation pluriannuelle des investissements (PPI) d’un montant de 120 millions d’euros, grâce à un autofinancement solide, aux subventions attendues de l’ANRU et à un recours mesuré à l’emprunt. Le début des travaux de reconstruction de la piscine Auguste Delaune commencera en 2024. Sont sortis de terre cette année la Maison de l’Enfance Anne-Sylvestre, les extensions des groupes scolaires Jules Guesde et Joliot Curie, etc. Ce soir, nous allons donner le feu vert au projet de la Maison des Mémoires de Vénissieux. Nous ne sommes pas à l’arrêt, nous avançons, guidés par l’intérêt général.

Ces investissements, ce budget, ces mesures sociales, éducatives, culturelles sont le fruit des combats et choix politiques qui animent notre majorité municipale. Ils ne doivent rien au hasard dans le cadre de relations tendues entre Emmanuel Macron et l’ensemble des collectivités locales. Ce gouvernement ne cesse de passer en force et continue d’accroître la pression sur les dépenses de fonctionnement : leur hausse devra dorénavant être inférieure à celle de l’inflation de 0,5% par an. Grâce à la mobilisation et à l’opposition des maires, la menace des contraintes des dépenses a été supprimée mais jusqu’à quand ? Jusqu’au projet de loi de finances 2025 ? Depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le constat est toujours le même : il n’y a pas de concertation, pas de dialogue et aucun bilan n’a été tiré des crises qui se sont succédé.

Ce combat-là, c’est le notre mais c’est aussi celui de tous les habitants, car nous tenons tous à l’indépendance et aux politiques autonomes et souveraines des communes.

Je vous remercie.

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