Le 23 décembre 2010
Comme leurs collègues du Sud de la France, les salariés de l’hypermarché Carrefour Vénissieux sont en grève. Ils dénoncent une généralisation du travail de nuit imposée par leur direction.
Déjà expérimenté depuis cet été dans deux hypermarchés, en Gironde et à Villiers-en-Bègle, ce « nouveau modèle opérationnel », sera imposé dans une quinzaine de magasins de France dès janvier 2011. Celui de Vénissieux étant le magasin pilote.
En 2008, le groupe Carrefour a lancé un gros plan d’économie sous prétexte d’une baisse de fréquentation de ses magasins. Au premier semestre 2010, ce même groupe a dégagé un bénéfice de près de 67 milliards d’euros destiné, bien entendu, à ses actionnaires.
Encore une fois, nous assistons à une politique de rentabilité et de productivité à outrance qui tire vers le bas les conditions de travail des salariés : 10 000 emplois supprimés en 4 ans, tâches pénibles et répétitives, généralisation du travail de nuit qui concernerait 1 salarié sur 2 dans chacun des sites.
Le travail de nuit ne doit s’appliquer que dans le sens de l’intérêt général. Dans ce cas, il s’agit bien de l’intérêt des actionnaires au détriment de la santé, de la vie sociale et familiale du personnel.
Sous couvert d’amélioration du service rendu à la clientèle, le groupe Carrefour n’hésite pas à sacrifier ses salariés, soumis à une véritable pression. Mais les clients ne sont pas dupes, ce sont eux aussi des travailleurs.
Nous assistons à une véritable casse des salariés, pressés comme des citrons et jetés, après utilisation, comme de vulgaires Kleenex. Nous devons refuser ce modèle de société où l’argent est roi. Refuser cette vie au rabais pour l’opulence de quelques uns .
Ensemble, nous devons nous mobiliser et soutenir les revendications légitimes des employés de Carrefour Vénissieux. Leur combat est aussi notre combat. C’est celui de la dignité du monde du travail, de la reconnaissance de leurs droits et de leurs compétences.
