Bioforce, 32ème promotion

Faire partie d’une nouvelle promotion de l’institut Bioforce est un moment fort pour chacun d’entre vous.

Ça l’est également pour le maire que je suis, car voir des jeunes s’engager dans des formations et filières dédiées à l’humanitaire, c’est valorisant, c’est gratifiant, c’est exemplaire.

Ça l’est pour les habitants de Vénissieux qui, sachez-le, apprécient votre engagement et sont fiers de votre présence sur notre commune

Vous ne faites pas votre rentrée n’importe où, vous entrez dans l’institut créé par le Docteur Charles Mérieux, installé à Vénissieux depuis 1986, et dans les locaux actuels depuis janvier 2007.

Homme de conviction et d’engagement, Charles Mérieux avait compris bien avant les autres, lors d’une campagne de vaccination au Brésil en 1974, qu’il fallait professionnaliser les métiers de l’humanitaire. Vous êtes les héritiers de cette idée avant-gardiste et tellement judicieuse.

Vous n’entrez pas non plus n’importe où en termes de formations et d’excellence.

Je cite l’extrait d’un article du Monde publié en début d’année : « Il existe de nombreux masters universitaires généralistes très bons, explique Pauline Cartery, chargée du recrutement et du suivi des expatriés chez Solidarités international, même si l’école de référence reste Bioforce. ».

Voilà qui est dit, et voilà qui a de quoi vous conforter dans votre choix d’intégrer l’institut, et de découvrir une ville en plein essor, Vénissieux, ville solidaire.

J’aimerais aussi remercier les équipes de Bioforce, son directeur Benoît Silve, sa nouvelle présidente, Mireille Guigaz, et sa présidente d’honneur, Claude Lardy, qui ont fait de l’établissement un emblème des politiques de solidarité, bien au-delà de nos frontières.

Parfaitement intégré, l’Institut a su s’ouvrir sur la vie du quartier, au plus près des populations, et contribue de la sorte au rayonnement de Vénissieux.

Le Pôle Développement Solidaire, c’était en 2013 pas moins de 21 projets accompagnés sur Vénissieux, dans le cadre des pratiques de solidarité locale.

46 structures ont bénéficié d’un appui des stagiaires de Bioforce, plus de 700 jeunes ont été sensibilisés aux questions de citoyenneté et de solidarité internationale dans les collèges, les lycées et les associations.

Le Défi Solidaire, les portes ouvertes et conférences destinées aux habitants, l’appui à la dynamique des structures du territoire, l’animation du « jardin de la passion », outil d’aménagement et d’embellissement du quartier Darnaise, la présence et la qualité de vos interventions à Vénissieux, sont reconnues, appréciées et saluées par tous les habitants.

Je le dis souvent : il faut de toute urgence remettre l’humain au cœur de la société, au centre des enjeux du développement économique, social, à la base de nos actions, de nos engagements. Cette nécessité d’être à l’écoute de l’autre, de lui venir en aide, d’intervenir, et de se réaliser pour amener le progrès social et la solidarité internationale, là où règnent bien souvent drames et misère, est certainement ce qui vous a poussé à choisir les filières de formation dans l’humanitaire.

Votre choix est fort, à l’heure où l’individualisme fait tant de mal et où le lien social fait tant défaut.

C’est à nous de vous accompagner, c’est à nous de faire en sorte que les politiques sociales, culturelles, de solidarité ne soient pas bradées au nom des logiques marchandes et du tout-rentable.

Au même titre que les dérives libérales, je dénonce les choix de l’austérité à tout crin imposés par Bruxelles et le gouvernement. Pourquoi ? Parce ce qu’une fois plus, ce sont les sciences humaines et les services publics que l’on va sacrifier, c’est-à-dire tout ce qui est tourné vers les hommes, vers l’associatif, vers la cohésion sociale.

Injustes et inefficaces, ces politiques d’austérité imposées désormais aux collectivités locales, de l’ordre de 11 milliards d’euros d’économies d’ici 2017, ne seront pas sans conséquences sur le terrain.

Je sais que cette interrogation a déjà été prise en compte par les dirigeants de Bioforce. Les subventions de la Région ont baissé, entre autres pour les actions du Pôle de Développement Local.

Que va devenir celle que vous attribue le Conseil Général dans le cadre de la création de la Métropole ?

Comment faire face, associations comme collectivités, aux désengagements financiers de l’Etat ?

Comment seront répartis les compétences et les moyens au terme de la réforme territoriale ?

Les collectivités, les associations, tout le monde s’interroge et nourrit de légitimes inquiétudes.

Ici à Vénissieux, l’institut Bioforce occupe une place singulière et importante, il fait partie de l’identité vénissiane.

A ce sujet, une convention entre la Ville et Bioforce est à l’étude, pour améliorer encore les échanges et la collaboration de part et d’autre.

En ce jour de rentrée, les quelque 260 stagiaires que vous êtes bénéficieront de l’attention et des compétences de votre établissement, des Vénissians et de notre Ville. Trois bases solides pour garantir une belle réussite.

Je vous remercie et vous souhaite la bienvenue à Vénissieux.

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