Je vais commencer par un point de détail, mais il me semble significatif. Dans le document officiel du pacte de cohérence métropolitain, le terme « d’usager » est utilisé à différentes reprises. Je lui préfère le terme de citoyen, d’habitant, plus proche de la vision républicaine que nous avons des communes, ou des communautés de commune.
C’est justement à travers le prisme de l’habitant, que nous avons analysé la manifestation d’intérêt du pacte de cohérence, première étape de formalisation des relations, entre métropole et communes. En quoi telle délégation de compétences peut-elle répondre, aux besoins et aux attentes des habitants ? En quoi la mutualisation, les mises en réseau et rapprochements de services, amélioreraient-ils le quotidien des Vénissians, et serviraient-ils l’intérêt général ? En quoi le principe non négociable de libre administration des communes, est-il préservé ou affaibli par le pacte de cohérence ?
Partir de l’habitant, du terrain, des singularités de nos territoires, partir de la base de la République, le socle des communes, pour que Vénissieux occupe la place qui est la sienne, comme ce fut le cas au Grand Lyon, et comme ça le sera au cœur de la Métropole : voilà l’état d’esprit qui a présidé à l’élaboration du document présenté ce soir, avec ce souci permanent et prioritaire, d’inscrire l’habitant et le citoyen, dans la nomenclature des relations Métropole-Communes.
Sur les 21 propositions, nous avons estimé que 10 compétences, sous la forme d’une délégation de la commune vers la métropole, ou de la métropole vers la commune, ou bien encore par le rapprochement des services, allaient dans le bon sens. Nous en avons exclu 11 de la manifestation d’intérêt du pacte de cohérence, car elles nous paraissent contraires aux intérêts des habitants, ou trop confuses.
Contrairement à ce que certains disent, ce travail de fond montre que la ville de Vénissieux s’inscrit de plain-pied, dans le pacte métropolitain, qu’elle ne s’y oppose pas frontalement, mais cherche à construire une agglomération de proximité, une agglomération de terrain, une agglomération plus démocratisée, qui respecte l’identité et le tissu social de chaque commune.
Nous savons que la Métropole n’est pas l’outil providentiel qui résoudra, d’un coup de baguette magique, tous les problèmes, (ça c’est du marketing politique, auquel personne ne croit d’ailleurs !), mais que la mutualisation de certains services, peut être un plus pour la population. Nous savons également, que le meilleur moyen de lutter contre les fractures territoriales, qui ont fait tant de mal par le passé, est de penser le développement urbain de façon globale, dans un rapport plus équilibré entre ville centre et ville périphérie, et entre les villes elles-mêmes des premières et deuxièmes couronnes.
Sur l’accueil et l’orientation de la demande sociale, avec le projet d’un guichet unique, porté par la commune sur son territoire, sur la mise en place d’un dispositif de prévention santé, pour les 0-12 ans, pour les problématiques de l’insertion, pour le partage d’analyse en termes énergétiques, d’urbanisme, de déplacements, de programmation sociale, des convergences nous paraissent nécessaires, mais surtout utiles et efficientes. C’est le cas aussi de la Politique de la Ville, des conventions de nettoiement, etc.
Je veux rappeler aux Vénissians, que cette manifestation d’intérêt, dans le cadre du pacte de cohérence métropolitain, n’est qu’une première étape. Un travail de concertation va s’engager entre les différentes parties, jusqu’à la fin de l’année. Nos préalables, pour aboutir à un partage des compétences équilibré, sont simples, et intangibles : servir les habitants, servir l’intérêt général, et construire une Métropole de la proximité et de la citoyenneté, et non une Métropole de la technocratie et de la rentabilité.
Je vous remercie.
