Inauguration réhabilitation et extension CS Vailland et crèche Graines d’Eugénie

Il faut continuer de resserrer les liens avec l’habitant et avec la vie quotidienne, l’énergie et toutes les solidarités des quartiers populaires.

Intervention de Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, à l’occasion de l’inauguration de la réhabilitation et de l’extension du centre social Roger Vailland et de la crèche Graines d’Eugénie

Ce sont des lieux de vie, auxquels nous tenons plus que tout. Des lieux de  vie comme il en faudrait toujours plus  dans nos villes, dans nos agglomérations. Des lieux de vie comme marqueur de nos souvenirs, des époques qui  se succèdent.

Combien de voix d’enfants, de parents, ont retenti entre ces murs ? Combien de générations de Vénissians ont échangé et  partagé des émotions ici  même, dans le  Centre Social Roger-Vailland ? Chacune, j’en suis sûre, a gardé au fond d’elle-même un  souvenir, une empreinte, un savoir-faire, une amitié. Un lien indéfectible à son quartier, à son voisin, à sa ville, à son identité vénissiane.

L’inauguration de la réhabilitation et de l’extension de Roger-Vailland et de la crèche Graines d’Eugénie mérite un bref rappel historique.

Le centre social est un peu le phare et le symbole des politiques publiques que la Ville de Vénissieux a menées sur le plateau des Minguettes depuis les années 70. On ne parlait pas à l’époque de rénovation urbaine, l’ANRU n’existait pas, mais la volonté de lutter contre les ségrégations territoriales et les discriminations sociales était déjà bien présente.

L’association de gestion des Centres sociaux des Minguettes Roger-Vailland et Eugénie-Cotton est née en 2011. Mais, le Centre social Roger-Vailland existe depuis 1974 et celui d’Eugénie Cotton depuis 1972.

Ces Centres sociaux déploient leurs actions sur les territoires du plateau des Minguettes depuis 50 ans. Un demi-siècle au service du lien social, des habitants, de l’éducation populaire, de l’enfance et de la petite enfance, ça n’est  pas anodin, c’est le cœur et le poumon des politiques d’inclusion et d’émancipation que porte la Ville de Vénissieux.

Avec la CAF du Rhône, l’objectif était de réunir les deux Centres sociaux afin qu’ils agissent au sein d’une même association au service des habitants de l’ensemble du plateau des Minguettes. Il s’agissait aussi d’effacer la frontière de l’avenue Jean Cagne entre les deux structures.

Dans la continuité de la rénovation urbaine entreprise sur le plateau, la réhabilitation du centre social Roger-Vailland et l’extension de la crèche Graines d’Eugénie font partie du programme ANRU Minguettes-Clochettes.

Dans le cadre de cette opération, comme dans les coûts de fonctionnement du centre, je remercie très chaleureusement nos partenaires : l’Etat, la Métropole et la CAF.

Nos investissements illustrent une convergence de vue et une volonté commune d’agir pour réduire les inégalités sociales.

C’est le cas à nouveau dans les dispositifs partenariaux auxquels les centres sociaux des Minguettes sont intégrés, qu’il s’agisse du NPNRU, de la  Convention Locale d’Application du Contrat de Ville Métropolitain, de la Cité Educative et de notre Projet Educatif et Solidaire.

Cette réhabilitation est une réhabilitation majeure, qui fera date. Sans entrer dans  les détails techniques, elle inclut la  rénovation du bâtiment existant, des  constructions neuves et une redistribution complète des locaux mieux adaptés aux besoins et programmes du centre social. Et puis bien sûr, elle nous a permis  l’extension de la crèche Graines d’Eugénie.

La Ville de Vénissieux avait au cours de ce mandat l’objectif de développer des modes d’accueil petite enfance. La crèche Graines d’Eugénie passe ainsi de 25 à 42 berceaux, pouvant monter à 48.

Le nombre total sur l’ensemble du territoire passe de 364 à 381, dont 105  berceaux en crèches associatives et 276  en crèches municipales. Il est toujours utile de rappeler que par effet de rotation, on compte en moyenne un à trois enfants par berceau en fonction des différentes crèches.

De plus, la réhabilitation et l’extension constituent une opportunité pour les Centres sociaux des Minguettes de développer un pôle ressource petite enfance permettant de créer plus de passerelles et d’information entre les deux EAJE, à savoir Graines d’Eugénie et Tourni Cotton, le lieu d’accueil enfants parents, l’accueil de loisirs 3-6 ans et les familles.

Les Centres sociaux des Minguettes sont également engagés dans le dispositif d’Accueil à Vocation d’Insertion Professionnelle (AVIP) dont l’objectif est de lever les freins à l’insertion en lien avec les partenaires (CAF, collectivité territoriale, mission locale, France travail).

Jour d’inauguration ou pas, il faut aussi parler de la réalité du secteur de la petite enfance, qui est bien plus qu’un mode de garde, mais bien la première marche de l’éveil, du développement et de l’épanouissement des tout-petits. Les difficultés y sont pourtant nombreuses, et la crise profonde.

Comme beaucoup d’autres communes, Vénissieux fait face à une pénurie de personnel  dans le secteur de la petite enfance.  Après  deux fermetures temporaires au printemps 2024, faute de personnel, c’est  aujourd’hui l’EAJE Pain d’Épices que nous avons été contraints de fermer pour les mêmes raisons jusqu’en septembre 2025.

La Ville de Vénissieux a mené de nombreuses actions pour faire face à ces  difficultés de recrutement et pour tenir compte de la nécessité de pourvoir  au mieux au remplacement des  professionnels absents. Il faut qu’elles soient accompagnées à l’échelle nationale par une valorisation de l’ensemble de la filière petite enfance.

Pour les parents, dont les désagréments sont considérables malgré les alternatives que  la Ville propose, et pour les personnels, dont les conditions de travail se détériorent, nos  politiques publiques nationales doivent trouver des solutions pérennes et durables au  plus vite en matière de recrutement et d’attractivité du secteur petite enfance.

Bientôt deux nouveaux équipements à Vénissieux, la Maison des Mémoires Olga-Bancic et l’équipement polyvalent Annie-Steiner, que nous allons inaugurer fin août. La rénovation du Centre Social Roger-Vailland s’inscrit parfaitement dans cette famille de structures du vivre ensemble.

Ces trois équipements sont nés pour réunir les Vénissians, pour remettre la mémoire, la parole, les mots, la proximité au cœur de notre ville. Il s’agit de l’humain, encore, toujours, plus que jamais prioritaire dans nos sociétés si fragmentées, morcelées.

Les crises à répétition, la numérisation de  nos vies, l’individualisme forcené, tout fait écran, tout semble éloigner, comme si on avait perdu en route l’essentiel : être ensemble, vivre ensemble. Il faut continuer de resserrer les liens avec l’habitant et avec la vie quotidienne, l’énergie et toutes les solidarités des quartiers populaires.

Je ne doute pas que le nouveau centre social Roger-Vailland y contribuera et y  parviendra sans difficulté.

Je vous remercie.

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