50ème anniversaire de la mort de Georges Braque

…Ce monstre de la peinture moderne ne s’est jamais départi de sa liberté créatrice. …

« J’avais appris à peindre d’après nature, et lorsque je fus persuadé qu’il fallait se libérer du modèle, ce ne fut pas du tout facile Mais je m’y suis mis, et le détachement s’est fait par des poussées intuitives qui me séparaient de plus en plus du modèle. A des moments comme ça, on obéit à un impératif presque inconscient, on ne sait pas ce que cela peut donner. C’est l’aventure ! » Georges Braque voulait être de « ceux qui vont de l’avant »

Aller de l’avant, de recherches en découvertes artistiques, pour devenir l’une des figures de proue d’un nouvel espace pictural, le cubisme, créé aux côtés de son ami Pablo Picasso. Cette libération du langage plastique, à la postérité exceptionnelle, a posé les bases du développement de l’art abstrait.

Disparu il y a 50 ans, Georges Braque a marqué de ses touches audacieuses l’histoire de l’art et de la peinture en particulier. Dans cette passion qui l’anime, cet artiste entreprenant, cet homme discret et de grande simplicité a puisé un dynamisme inspiré le guidant vers une créativité emplie de force et de sérénité.

Son œuvre déborde le tableau, elle est intense et généreuse.  Avec un goût de la recherche très développé, c’est pour lui un renouvellement continuel. Il peint, il dessine, il sculpte et grave avec conscience et imagination. Georges Braque apporte des innovations : lettres et des chiffres d’imprimerie peints au pochoir, imitations de matière, faux bois et faux marbre, incorporation de sable, de sciure, de limaille de fers à ses toiles, pour enfin passer au collage.

Ce monstre de la peinture moderne ne s’est jamais départi de sa liberté créatrice.  Son œuvre a marqué fondamentalement le 20ème siècle. Il a inspiré le plus grand respect, tant du point de vue de son œuvre que de sa personnalité

Quelques mois après sa mort, un hommage réunit bon nombre de personnalités parmi lesquelles les poètes René Char, Jacques Prévert, les peintres Marc Chagall, Pablo Picasso, de grands sculpteurs, des intellectuels et le célèbre marchand de tableaux Daniel-Henry Kahnweiler, le tout premier à avoir fait confiance à Georges Braque et Pablo Picasso.

Ses amis poètes le louèrent d’avoir su exprimer la spiritualité de la matière et d’avoir créé une « poétique de l’espace ».

Dans ses carnets, il y inscrit tout l’amour qu’il a pour l’art, pour la peinture en particulier.

« Le peintre connaît les choses de vue, l’écrivain les connaît de nom »

Comme un bâtisseur, il a construit son œuvre en parfaite symbiose avec sa vie privée, audacieusement effacée, singulière et consistante. Retiré dans le village de Varengeville-sur-Mer, en Normandie, il laissera errer longuement son regard appréciateur sur l’Atlantique et son horizon, marquant un peu plus le tournant individuel de ses recherches.

A travers l’art contemporain dans toutes ses contradictions, Braque aura apporté toute la subtilité nécessaire avec une intelligence curieuse, discrète, une imagination débordante.

« Quand je commence, il me semble que mon tableau est de l’autre côté, seulement couvert de poussière blanche, la toile. Il me suffit d’épousseter. J’ai une petite brosse à dégager le bleu, une autre, le vert ou le jaune : mes pinceaux. Lorsque tout est nettoyé, le tableau est fini »

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