30ème anniversaire de Bioforce

Les 30 ans de Bioforce sont un événement pour ce bel institut, créé par un homme de conviction et d’engagement, le Docteur Charles Mérieux, un événement pour les différentes promotions de jeunes qui se sont engagées dans des filières de formation humanitaire, un événement pour les équipes pédagogiques et dirigeantes actuelles, Jean-François de Lavison, son président, et Benoît Silve, son directeur.

Vendredi 19 avril 2013.

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD lors du 30ème anniversaire de Bioforce, Jeudi 18 avril.

30 ans Bioforce

Les 30 ans de Bioforce sont un événement pour ce bel institut, créé par un homme de conviction et d’engagement, le Docteur Charles Mérieux, un événement pour les différentes promotions de jeunes qui se sont engagées dans des filières de formation humanitaire, un événement pour les équipes pédagogiques et dirigeantes actuelles, Jean-François de Lavison, son président, et Benoît Silve, son directeur.

Permettez-moi d’ajouter à cette liste la Ville de Vénissieux, qui est fière de compter sur son territoire l’institut Bioforce. Car cette histoire, c’est vous qui l’écrivez, mais c’est ensemble que nous la vivons, à deux, avec respect et complicité, avec le souci commun de rendre le monde plus humain, plus solidaire, plus proche.

Cet anniversaire, c’est celui aussi de Charles Mérieux, de son analyse et de son esprit novateur, capitaine d’industrie toujours en avance sur son temps, quand, au terme d’une campagne de vaccination au Brésil en 1974, il avait compris et su que la professionnalisation des métiers de l’humanitaire s’imposait.

Bioforce est né de cette conviction intime, et l’histoire et les faits lui ont donné raison. L’institut sera créé en 1983, le chapitre vénissian commencera trois ans plus tard, quand Bioforce s’installera dans le quartier de la Darnaise, au 44 boulevard Lénine. En janvier 2007, l’ancrage vénissian deviendra l’enracinement vénissian, avec ce nouveau siège, beau bâtiment HQE financé par l’Union Européenne, l’État, l’Opac du Grand Lyon, la région, l’ANRU, le Grand Lyon et la ville de Vénissieux.

Notre ville, dont André Gerin était alors le maire, s’est battue pour arrimer définitivement l’institut à notre territoire, et elle le doit aussi à Claude Lardy, désormais présidente d’honneur de Bioforce, qui a défendu à l’époque avec détermination et complicité cette option. Aujourd’hui, nous pouvons l’affirmer : personne ne regrette ce choix !

30 ans Bioforce

Mais c’est bien sûr l’esprit, l’utilité, le rôle et la place que Bioforce occupe ici à Vénissieux, mais aussi partout dans le monde, que je tiens à mettre en exergue et à saluer.

A l’heure où nos sociétés font preuve d’égoïsme, voire de cynisme, savoir que des jeunes, des hommes et des femmes ont décidé d’agir, d’apprendre et de se lancer dans des formations humanitaires pour venir en aide à des populations en difficulté, c’est non seulement rassurant, mais c’est surtout encourageant pour ceux qui considèrent, comme nous, que la place de l’homme doit rester au cœur de nos sociétés, de ses priorités, de ses interrogations, de ses avancées.

Ce sont ces liens de solidarité que l’individualisme et la quête matérialiste de ces dernières décennies ont érodé, et si nous voulons redonner un sens à nos actes, c’est par le partage, par le sens aigu de l’intérêt général que nous y parviendrons. Le choix des étudiants est un choix fort, c’est un choix de conviction et de caractère, qui présente des risques aussi. Souvenons-nous également, en ce jour d’anniversaire, des deux diplômés de Bioforce, morts en mission en Somalie et au Burundi, en 2008 et 2007.

Depuis trente ans, Bioforce met l’homme en capacité d’agir, de répondre à l’urgence, dans des situations difficiles, mais aussi de répondre à des défis de développement à plus long terme. Engagement, solidarité, professionnalisme, responsabilité, innovation, il n’y a pas un enseignement unique de l’humanitaire à Bioforce, mais un ensemble de valeurs, de dispositions, d’acquisitions et d’expériences, pour rendre plus efficaces et plus pertinentes les interventions humanitaires grâce, justement, à la professionnalisation des intervenants.

Le temps médiatique exploite et nous impose le temps de l’émotion, l’action de l’institut s’inscrit dans une autre logique, celle d’un développement d’actions durables auprès des populations en souffrance.

Le sillon que vous tracez est ainsi plus profond, car à travers Bioforce se créent de véritables passerelles entre les communautés, entre les différentes cultures, entre l’international et l’environnement immédiat, et entre les différents acteurs locaux.

Je le dis ici à chaque nouvelle promotion accueillie : en matière de solidarité, l’enrichissement est double, il est dans le geste qui va vers l’autre et il est dans cette formidable expérience humaine que l’on reçoit en retour. Enfin, pour ce très bel anniversaire, je tenais à vous dire combien la présence de Bioforce est appréciée par la population vénissiane, et plus particulièrement par les habitants du plateau des Minguettes. 2006 est une date importante, avec la création du Pôle Développement Local, qui apporte des réponses concrètes aux attentes et aux problématiques des quartiers populaires, en complément du CUCS et des actions que la Ville mène.

Le bâtiment de Bioforce est ainsi ouvert au quartier de la Darnaise, et plus généralement au plateau des Minguettes, grâce notamment à la mise en place de conférences auprès des habitants et professionnels, à la mise à disposition des salles de documentation, informatique et autres. Le bâtiment fait partie du paysage vénissian, mais que dire de toutes les actions de solidarité et de citoyenneté menées auprès des jeunes des quartiers, elles font partie, elles, de l’identité vénissiane.

Campagnes de sensibilisation dans les collèges et lycées, accompagnement de classes dans la construction de projets solidaires, organisation du Défi Solidaire, concours intercommunal qui permet à des jeunes de 13 à 21 ans accompagnés, de réaliser et mener à bien un projet de solidarité locale, animation du jardin collectif des habitants de la Darnaise : je tiens à saluer l’implication de Bioforce dans la dynamique du plateau des Minguettes, du rôle prépondérant qu’il joue pour renforcer le vivre ensemble et créer du lien social.

On retrouve également ses étudiants dans l’animation des Fêtes de Quartier, dans les réflexions et actions du Collectif Femmes de Vénissieux, bref, la présence de l’institut est multiple, remarquée et remarquable. Entre Bioforce et la ville de Vénissieux, il y a une convergence de vues et d’esprit, et c’est la raison pour laquelle nous sommes fiers d’avoir sur notre territoire et auprès de nos populations le siège de ce bel institut baptisé Centre Charles Mérieux. A travers mon intervention, ce sont tous les Vénissians qui vous souhaitent un très bel anniversaire et une longue vie.

Je vous remercie.

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