Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD lors de l’inauguration du siège de la Direction Opérationnelle du Lyonnais de SPIE Sud-Est
Pour les collectivités locales, comme pour notre pays d’ailleurs, le défi à relever est simple : il nous faut maintenir les entreprises présentes et les savoir-faire, relocaliser des productions qui s’étaient expatriées, et continuer d’investir dans la recherche et les secteurs d’avenir.
Qu’une entreprise comme SPIE, leader européen des services en génie électrique, mécanique et climatiques, fasse le choix, non seulement de rester à Vénissieux, mais d’y conforter sa présence, est une nouvelle dont je me félicite. Je remercie bien évidemment les dirigeants et les salariés, soit entre 250 et 300 personnes, de la confiance et de la fidélité à notre territoire.
Sans que l’on s’en rende forcément compte, leur savoir-faire est très présent dans le Grand Lyon ou ailleurs, mais aussi à Vénissieux grâce à la réalisation des carrefours à feux tricolores, le long du tramway T4. Fait rare, c’est SPIE en personne qui a géré la partie électricité de son nouveau siège. En somme, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Au-delà de vos compétences professionnelles dans des secteurs d’avenir, le développement durable dans nos villes, la maîtrise des énergies, le produire propre, SPIE n’oublie pas non plus de consacrer du temps et des moyens à l’apprentissage, à l’insertion, pied à l’étrier vers le salariat.
Ce nouveau bâtiment, fleuron en matière de gestion de l’énergie et d’optimisation, est la première pierre du projet de rénovation de l’ensemble du parc, entrepris par la société Eiffel depuis qu’elle a racheté le « parc club du Moulin à Vent ».
Deux nouveaux bâtiments d’une surface de 1 500 m2 verront le jour par la suite, créant un pôle de compétences et d’activités supplémentaire à Vénissieux. Et je crois savoir que la qualité du parc (espaces verts, facilités d’accès, bâtiments à taille humaine), y est appréciée.
Je ne sais pas si des membres de votre entreprise ont pu assister au Grand Rendez-Vous, organisé par la Ville l’année dernière, mais la place de l’entreprise, les emplois de proximité, l’avenir de l’industrie, à Vénissieux comme en France, y ont été débattus et figurent au centre des projets que nous menons à court, moyen et plus long terme. La première pierre, c’est celle de la lutte et des combats, pour garder nos activités et nos savoir-faire, ici, à Vénissieux.
Face à la logique économique du profit instantané, des délocalisations qui brisent la vie des salariés et mutilent nos territoires, nous nous mobilisons pour défendre les savoir-faire, pour défendre l’industrie, notre patrimoine vénissian, qu’il est hors de question de dilapider ni de brader.
La lutte historique, mais l’on peut dire aussi héroïque, des salariés de Veninov, montre à quel point la volonté des uns et des autres peut faire reculer un fonds de pension, et stopper la disparition préméditée d’une entreprise, elle aussi leader européen.
La ville de Vénissieux tient à ses PME-PMI, et à ses sociétés de renommée internationale, elle tient à ses 2 330 entreprises, pour près de 29 000 emplois, installées sur son territoire. Parce que je crois aussi à une forme de pacte civique entre les entreprises et les territoires, entre les entreprises et les quartiers auxquels elles appartiennent.
Une entreprise, ce n’est pas seulement des activités et des emplois, c’est aussi une vitrine, un blason de notre ville, qui valorise les Vénissians et dont les Vénissians sont fiers. Notre deuxième objectif est de développer l’attractivité de Vénissieux, afin d’attirer des entrepreneurs et de drainer des emplois de proximité.
Nous ne sommes pas donneurs d’ordres en la matière, tout le monde le sait, mais nous faisons en sorte, à travers l’amélioration et le développement de nos transports en commun, à travers notre partenariat Ville/Entreprises, à travers une vraie réflexion sur la relation habitat/travail, d’améliorer les déplacements, les connections, bref tout ce qui touche à l’environnement des sociétés, mais aussi des salariés, des habitants. Puis bien évidemment, il y a la constitution de pôles économiques forts : le parc ERM, le site de Bourdarias, celui à venir du Couloud et l’opération Vénissy montrent et démontrent notre ambition en la matière.
Nous travaillons également sur l’émergence, à moyen terme, de secteurs d’activités forts autour de l’axe Bonnevay, du Centre et de la gare de Vénissieux. Nous faisons le pari d’une industrie forte, modernisée, plus respectueuse de l’environnement, d’un savoir-faire français que personne ne doit brader. La crise touche gravement les salariés (les taux de chômage en attestent, et ceux concernant les jeunes sont dramatiques), mais je sais aussi qu’elle touche les petites entreprises, ou encore celles qui viennent de se créer.
Former les salariés tout au long de leur carrière, stimuler la recherche et l’innovation, protéger l’économie réelle de la rapacité de la finance, mettre en place des fiscalités avantageuses, pour les sociétés qui investissent dans le personnel, dans l’outil de production : il faut vite enrayer la désindustrialisation de notre pays. Amorcée depuis des décennies, elle s’accentue encore depuis 2008-2009, et c’est une catastrophe pour l’emploi d’aujourd’hui, et pour l’emploi de demain. Depuis le début 2012, 208 usines ont fermé leurs portes contre 130 ouvertures en France.
Nous devons agir ensemble, mettre en place des synergies communes, publiques et privées, pour reconquérir des productions désertées et des territoires meurtris.
Les partenariats de notre ville avec la CCI, nos journées forum des métiers, sont des supports importants pour agir sur l’emploi, mais aussi sur la formation, et j’intègre à cet ensemble d’orientations, la reconstruction du Lycée Jacques Brel, qui doit servir à développer des filières innovantes.
Agir sur tous les leviers en même temps, c’est la seule solution que nous avons pour aider les entreprises à s’implanter, et favoriser le développement l’emploi.
En attendant de relever ce véritable défi, je tiens à féliciter l’entreprise SPIE qui, à travers l’inauguration de ses nouveaux locaux, renouvelle sa confiance, et conforte sa présence à Vénissieux.
Je vous remercie.
