1ère pierre résidence Aulagne

1ère pierre de la résidence Aulagne

La pose de la première pierre de la Résidence Aulagne nous montre que l’on peut agir sur le terrain, au plus près des Vénissians

Ce matin, nous avons posé la 1ere pierre de la résidence Aulagne. Garantir un toit pour tous, œuvrer
pour des logements dignes et des loyers décents, construire du logement social comme c’est le cas
aujourd’hui, voilà les priorités qui nous attendent, voilà le mouvement que les politiques nationales et l’Etat devraient imprimer.

En matière de logement en France, tous les indicateurs sont dans le rouge. Nous sommes en train de passer d’un état de crise permanent au stade de l’urgence sociale. J’y reviendrai plus tard tant il y a devant nous d’immenses efforts à faire et des mesures radicales à prendre de la part de l’Etat en premier lieu.

Construire plus de logements sociaux, rénover le parc existant, prendre à bras le corps le problème de vétusté de nombreuses copropriétés, comme est venu nous le rappeler tragiquement le drame de Vaulx-en-Velin, oui les chantiers devant nous sont immenses.

La pose de la 1ère pierre de la nouvelle résidence Aulagne montre que si la volonté politique existe, alors les choses peuvent changer. En ce sens, la résidence Aulagne est un cas d’école. Petit rappel historique : elle a été construite en deux temps, dans les années 30 et 50. Au total, dans les neuf bâtiments, on comptait 278 logements. Les résidences ont vieilli et à l’été 2010, c’est l’alerte. Deux plafonds s’écroulent sans faire de victimes, heureusement. Il a fallu reloger les locataires sinistrés, prendre de nombreuses mesures de précaution, lancer des études avant que Lyon Métropole Habitat réalise un vaste programme de réhabilitation de 2013 à 2016 sur les 3 bâtiments ouest.

En matière énergétique, 116 logements sont ainsi passés de la classe E à la classe B avec une bien meilleure isolation pour les résidents. D’autres logements situés au sud-est du square ont bénéficié de ces importants travaux.

Pour les cinq bâtiments les plus anciens à l’est et au nord, notre ville, la métropole et Lyon Métropole Habitat ont opté pour la solution de la démolition, la réhabilitation s’avérant trop lourde et pas assez profitable pour les résidents en termes de confort thermique, acoustique et d’équipement dans les cuisines et salles de bains. Notre accord, notre ville l’a donné à condition de maintenir sur le site une très large partie de logements sociaux. 126 d’entre eux ont été démolis et le programme de reconstruction de la nouvelle résidence en comprend 70, le reste de l’offre sociale étant répartie sur le quartier Grand Parilly et sur l’avenue Croizat.

Que ce soit dans les grands programmes d’aménagements urbains ou de rénovations urbaines à Vénissieux, nous avons toujours fait attention à maintenir le tissu social en place, à faire en sorte que les résidents qui le souhaitent restent dans le quartier où ils ont leurs habitudes, leurs attaches et leur voisinage. Il faut être très vigilant à ce sujet, car les opérations de reconstruction obligent bien souvent les familles les plus modestes à chercher un nouveau logement en 3ème ou 4ème couronne, à les éloigner de leur quartier d’origine, de leurs emplois et de la ville-centre.

Mais présentons maintenant le programme de cette nouvelle résidence de 70 logements sociaux. Les travaux devraient s’achever fin 2024 pour un montant total de 11,6 millions d’euros. Je remercie bien évidemment Lyon Métropole Habitat, maître d’ouvrage, ainsi que les entreprises, architectes et bureaux d’études chargés de la réalisation du programme.

La résidence comprendra trois bâtiments de quatre étages, l’accès s’effectuera par la rue Gabriel Péri et il y aura 63 places de stationnement en sous-sol, des abris à vélos collectifs, des espaces extérieurs privatifs. Il est important de signaler que 14 logements bénéficieront de la charte « bien vivre chez soi » pour prévenir la perte d’autonomie des locataires vieillissants.

Le recours aux énergies renouvelables sera privilégié avec une sous-station de chauffage urbain, un système de récupération des eaux, etc.

Il est par ailleurs prévu le déclassement de la rue Aulagne du domaine public et la cession d’une parcelle foncière située au Nord en vue de la construction d’une offre de 71 logements neufs en accession libre avec des locaux commerciaux en rez-de-chaussée. De même, les travaux de réhabilitation du dernier bâtiment conservé à l’est, qui comprend 36 logements, se poursuivront jusqu’au 3ème trimestre 2023.

C’est plus qu’une cure de jouvence pour la résidence Aulagne, c’est une renaissance, un nouvel élan pour le quartier et pour les résidents qui figure dans ce programme d’envergure.

Garantir un toit pour tous, œuvrer pour des logements dignes et des loyers décents, construire du logement social comme c’est le cas aujourd’hui, voilà les priorités qui nous attendent, voilà le mouvement que les politiques nationales et l’Etat devraient imprimer.

Regardons la réalité en face, même si elle est consternante : 4 millions de personnes sont non ou mal logés en France; 14,6 millions de personnes sont fragilisées par la crise du logement, soit quasiment un français sur 5 ! 300 000 personnes, dont 42 000 enfants, sont privées de domicile fixe. Même si c’est difficile à comptabiliser, 1500 enfants dormiraient dans la rue, dont 370 auraient moins de trois ans. On estime que 261 enfants sont sans logement dans la Métropole lyonnaise.

2,3 millions de ménages sont en attente d’un logement social. Dans la Métropole, 80 000 ménages ! A Lyon même, on enregistre une offre pour dix demandes et la pression reste très forte à Vénissieux avec 4000 demandes, pour une demande sur sept qui aboutit. Si la pression est moindre que sur la Métropole ou dans le Rhône, elle est bien réelle également dans notre ville.

Si vous ajoutez à ce contexte l’inflation qui pèse sur les ménages et la chute de constructions constatée dans toutes les grandes agglomérations en France, vous comprendrez que l’on est proche de la rupture et d’une situation explosive. Le logement est ainsi devenu le premier poste de dépenses du budget des ménages, à hauteur de 28% en 2021 contre 20% en 1990 ! Je le dis depuis des années, le logement, et le logement social en particulier, doivent devenir un chantier d’urgence nationale.

La pose de la première pierre de la Résidence Aulagne nous montre que l’on peut agir sur le terrain, au plus près des Vénissians, des résidents, pour améliorer leurs conditions de vie et leur donner accès à des logements dignes et décents. Il nous faut poursuivre ensemble ces efforts, impulser des politiques publiques beaucoup plus solidaires, car le droit au logement est un droit inaliénable et fondamental de notre République, un droit inscrit, je le rappelle, dans notre constitution.

Je vous remercie. 

X