17 octobre 2015 : Journée mondiale du refus de la misère

L’Observatoire des inégalités vient de publier son tout premier rapport sur les inégalités en France. Cette association indépendante dresse un état des lieux sans concessions sur la société française où la France populaire qui s’appauvrit de plus en plus côtoie une France des plus riches dont les revenus croissent de façon continue.

L’Observatoire des inégalités vient de publier son tout premier rapport sur les inégalités en France. Cette association indépendante dresse un état des lieux sans concessions sur la société française où la France populaire qui s’appauvrit de plus en plus côtoie une France des plus riches dont les revenus croissent de façon continue.

Parallèlement, une étude de l’Insee nous indique qu’il y aurait moins de pauvres en France en 2015 arguant que les inégalités tendraient à se réduire. Les chiffres annoncent une baisse de 0,3 points de la pauvreté, dans un contexte de crise où les demandeurs d’emploi sont 220 000 de plus et que les minimas sociaux ont entamé la même courbe ascendante.

Un miracle ? Non, des règles de calcul du seuil de pauvreté simplement modifiées et des chiffres qui disent ce que l’on veut leur faire dire !

Nous sommes quotidiennement abreuvés de préjugés sur notre modèle de solidarité à la française. Les personnes confrontées à la pauvreté seraient accros à l’assistanat, pourtant nombre d’entre elles ne veulent pas entamer les démarches fastidieuses de recours à une aide. Souhaitant être utiles à la société, elles sont même prêtes à occuper un emploi sans y gagner plus qu’aux minimas sociaux.  Autre stéréotype tenace : les pauvres seraient les rois des fraudeurs au RSA quand près de 2 milliards d’euros ont été récupérés par Bercy auprès des évadés fiscaux en 2014 et que la fraude fiscale avoisine 70 milliards d’euros chaque année.

La réalité c’est que dans notre pays, aujourd’hui, 8,5 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté ! C’est le cas de ce couple avec deux enfants dont les ressources sont inférieures à 1921 € par mois. La pauvreté s’immisce aussi dans la vie de cette famille monoparentale qui survit avec 990 € mensuels. Elle s’invite évidemment dans le quotidien de ce titulaire du RSA qui perçoit 461 €. En 4 ans, la crise a fait basculer 440 000 enfants dans la pauvreté, plaçant la France à la 30ème position parmi les 41 pays les plus riches de l’OCDE. Aujourd’hui 1 enfant sur 5 est pauvre. Selon le dernier rapport de l’Unicef, 30 000 enfants sont sans domicile. Les femmes représentaient à elles seules en 2012, 53 % des pauvres. Chaque année, des personnes toujours plus nombreuses vivent dans la rue… et y meurent, comme nous le rappelle le « Collectif des morts de la rue » qui dénombrait 482 décès de sans-abri en 2014. Ces dernières années, la misère se répand insidieusement au sein d’une fange laborieuse qu’on appelle désormais « les travailleurs pauvres », tout comme retraite rime dangereusement avec précarité…

Les politiques sociales ont été sacrifiées sur l’autel de l’austérité. Inefficace et aberrante cette logique mortifère doit absolument être mise au ban pour une meilleure répartition des richesses. L’État ne remplit plus ses missions régaliennes, n’assume plus son rôle de sûreté d’emploi, de logement, d’accès aux soins. Nous devons faire face avec force et détermination à cette dictature de la finance et du libéralisme pour construire une société égalitaire, fondée sur l’intérêt général et la solidarité.

En tant que maire, je connais les difficultés que rencontrent nos populations En première ligne, je côtoie au quotidien la détresse humaine de mes concitoyens. Portons l’exigence que les droits fondamentaux inscrits dans la Constitution soient enfin respectés. Défendons le droit à une vie digne pour tous !

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