Au terme de ce premier copil de la Convention Locale d’Application 2024-2030, je voudrais remercier chaleureusement nos partenaires l’Etat et la Métropole, en présence de madame la sous-préfète Salwa Philibert et du Vice-président de la Métropole, Monsieur Renaud Payre.
Avec les associations, les acteurs de terrain et nos services, chacun montre son engagement pour Vénissieux et sa volonté d’améliorer le quotidien et le cadre de vie des Vénissians. C’est un signe fort pour les habitants, le signe que nous ne voulons laisser personne, ni les quartiers en difficulté, sur le bord de la route. Car pour les plus fragiles, pour les salariés et une partie des classes moyennes, les crises économique, sociale, sanitaire et de l’hyperinflation, provoquent d’énormes difficultés et des fins de mois sans marge de manœuvre.
Il faut regarder les choses en face : la précarité et la pauvreté gagnent du terrain dans les quartiers populaires. A Vénissieux, l’extension des périmètres inscrits en politique de la ville traduit cette augmentation. A ce jour, avec l’ajout de trois nouveaux quartiers Les Marronniers, La Borelle et Monery, la géographie prioritaire recouvre entre 27500 et 30000 habitants, soit plus de 40% de la population vénissiane. Les maires des villes populaires ont alerté les pouvoirs publics à plusieurs reprises face aux conséquences de la crise sanitaire, puis aujourd’hui de la flambée des prix.
Dans les QPV, les crises ne se succèdent pas, elles s’agrègent, et il suffit d’un grain de sable pour que les difficultés deviennent insurmontables en termes de logement, d’alimentation, de santé, de déplacements pour rejoindre son travail, etc. L’urgence sociale est bien là, la réponse des politiques publiques doit être à la hauteur des besoins, nombreux, disparates, parfois imbriqués, des habitants des quartiers populaires.
Nous avons expertisé les problématiques principales qui se posent dans les différents territoires QPV de Vénissieux.
Au préalable, il faut tenir compte des singularités et des historiques de chaque quartier. Il n’y a pas une géographie prioritaire, mais plusieurs. Fruit de ce travail, la Convention Locale d’Application 2024-2030 va se structurer autour de trois priorités : conjuguer écologie et justice sociale ; favoriser l’émancipation des jeunes et de tous les habitants ; renforcer la participation effective et l’engagement des habitants dans l’élaboration des politiques et des actions à mener dans leurs quartiers.
L’égalité femmes-hommes, la prise en compte des personnes âgées dans l’aménagement de leurs logements ou l’accès aux soins, et la réappropriation de l’espace public par les habitants et les partenaires ont été également priorisées dans le cadre de cette Convention Locale d’Application. Toutes les opérations que nous allons mener doivent partir du terrain, du quotidien des Vénissians, de l’analyse de leurs besoins, de leurs attentes, des difficultés rencontrées. C’est à leur écoute, en les associant aux objectifs opérationnels à venir, que les missions de la Convention seront remplies.
Le sens et la direction des politiques publiques que nous allons mettre en œuvre vont du bas vers le haut, du principe de réalité, de terrain, du quotidien, vers le principe décisionnel des mesures à prendre.
La Convention Locale d’Application de Vénissieux 2024-2030 donne un cap ambitieux à l’action publique car elle va fédérer les compétences et savoir-faire de l’Etat, de la Métropole, de notre Ville, en étroite collaboration avec tous les acteurs de terrain, les associations, les forces économiques et culturelles, et bien évidemment tous les Vénissians.
A Vénissieux, nous avons un plus, et ce plus, c’est notre solide expérience dans l’élaboration, la construction et le développement des politiques de la ville. Vénissy, Armstrong, aujourd’hui le programme de rénovation urbaine Minguettes-Clochettes en cours de réalisation, nous ont permis de dresser un bilan précis des actions réussies, des dispositifs à améliorer, des stratégies et missions restées au milieu du gué. Nos services sont aguerris, ils connaissent parfaitement le cadre de ce travail partenarial entre l’Etat, la Métropole, la Ville de Vénissieux, mais aussi de concertation et d’écoute avec les habitants, les associations et toutes les forces vives de Vénissieux.
Cette expérience, acquise depuis les premières politiques de la ville, va nous servir, j’en suis convaincue, pour lutter contre les inégalités sociales, pour améliorer l’accès des Vénissians aux services publics et renforcer le droit commun, pour combattre toute forme de discrimination.
Nous savons que la tâche est immense, qu’il faut se battre pour l’emploi, la santé, l’éducation, la sécurité, la présence des grands services publics d’Etat, pour garantir à chacun des conditions de vie digne.
Après les émeutes de l’été 2023, j’ai écouté avec attention les critiques formulées contre les politiques de la ville, jugées inefficaces, dispendieuses, inutiles. Ce genre d’arguments revient tout simplement à dire : laissons les pauvres entre eux et occupons-nous du reste dans l’entre soi. Je force à peine le trait. Je m’oppose frontalement à ces discours démagogiques et jamais je n’accepterai que le pacte républicain démissionne dans quelque territoire que ce soit. Dans les quartiers populaires, les politiques de la ville ont obtenu des résultats concrets et il serait aujourd’hui difficile de s’en passer.
La bonne question à se poser, c’est où en serions-nous sans elles et à quel point les crises auraient frappé plus durement encore les familles les plus fragiles ?
Remettons les choses dans l’ordre : les politiques de la ville n’ont pas vocation à se substituer au droit commun. Par nature, elles viennent en complément du droit commun, et plus celui-ci sera renforcé dans les domaines de l’éducation, de la sécurité, de la santé, de l’accès à des logements dignes, et plus le déploiement des politiques de la ville sera efficace et efficient pour tous les habitants.
C’est à l’Etat, à la Métropole, à notre ville, dans les missions collégiales et transversales de cette Convention, de prouver que les discriminations sociales et territoriales ne sont pas une fatalité, mais un combat de société que les politiques publiques doivent mener pour la réussite des quartiers populaires à Vénissieux.
Et maintenant, au travail, ai-je envie de dire. Nous connaissons l’ampleur de la tâche et nous sommes tous convaincus qu’il n’y a pas de temps à perdre. Je vous remercie.


