Soirée « Couleurs de Palestine »

Intervention de Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, à l’occasion de la soirée de solidarité avec la Palestine organisée par l’association Jénine-Vénissieux et le Collectif 69 Palestine.

Bonjour à toutes et à tous,

C’est un honneur et une profonde émotion pour moi d’être parmi vous ce soir, à l’occasion de cet évènement culturel organisé par l’association Jénine-Vénissieux, avec le collectif « Les amis du camp d’Askar » et le collectif « Palestine 69 ».

Je tiens à vous remercier toutes et tous, les bénévoles, les élus présents, et surtout vous, citoyens engagés, qui faites vivre cette solidarité si précieuse entre nos deux peuples.

Je veux également adresser un message particulier à la délégation palestinienne présente ce soir, et tout spécialement aux jeunes danseuses et danseurs de Dabke. Votre présence ici, votre énergie et votre courage nous touchent profondément. Malgré les difficultés que vous rencontrez au quotidien, vous êtes là, debout, fiers, et porteurs d’un message de paix et de résistance.

Vous incarnez l’espoir, et c’est une immense fierté pour Vénissieux de vous accueillir. Merci à toi, Amjad qui porte ce projet depuis le camp d’Askar.

Chers amis de Jénine-Vénisieux, vous savez que vous pouvez compter sur le soutien de la municipalité, pour que des projets comme celui-ci voient le jour.

La solidarité entre Vénissieux et la Palestine est une réalité de longue date.

Dès 2002, après le massacre du camp de réfugiés de Jénine, notre ville s’est mobilisée pour venir en aide aux victimes.

Nous nous souvenons de Ghadir, cette jeune fille blessée par l’armée israélienne, qui a pu être opérée des yeux à Lyon, ainsi que d’autres enfants soignés sur place.

Sans oublier l’opération « Cartables », qui a permis d’envoyer du matériel scolaire aux enfants palestiniens.

Je tiens à rendre hommage à Blandine Chagnard, militante infatigable pour la cause palestinienne, dont la disparition a laissé un vide immense parmi nous.

En 2015, nous avons formalisé notre amitié avec Jénine en accueillant son maire, Walid Abou Mweiss, et en signant un traité d’amitié entre nos deux villes.

La main que Vénissieux tend à Jénine est celle de la fraternité, de la solidarité et de la paix. Elle est aussi celle de la reconnaissance de l’État palestinien et de l’espoir d’un État souverain et démocratique.

Nos amis palestiniens savent qu’ils peuvent compter sur la mobilisation des Vénissians.

Nos actions se multiplient, comme la soirée de solidarité et de poésie organisée récemment par Jénine-Vénissieux et le collectif Palestine 69, en hommage au grand poète Mahmoud Darwich.

C’est aussi, la subvention de 30 000 € attribuée par la Ville à Médecins Sans Frontières pour soutenir les actions humanitaires en faveur de la population de Gaza.

Comment ne pas penser, ce soir, à l’urgence qui frappe Gaza ?

La reconnaissance de l’État de Palestine par la France est un premier pas que nous réclamons depuis trop longtemps.

Pour autant, la situation reste dramatique :

  • Des centaines de camions d’aide humanitaire restent bloqués aux frontières.
  • La flottille, de 50 navires et ses 300 volontaires, a tenté de briser le blocus imposé depuis 2007. Malgré le soutien populaire international, Israël n’a pas hésité à attaquer les militants, réquisitionner les bateaux et empêcher l’aide d’atteindre les enfants de Gaza, qui meurent de faim.

Le gouvernement israélien d’extrême droite affame méthodiquement les Gazaouis.

Et la fondation humanitaire de Gaza, imposée par Israël et les États-Unis, est dénoncée comme un piège mortel par 200 ONG.

Nous ne pouvons rester impassibles.Notre pays doit enfin assumer ses responsabilités.

C’est pourquoi, début octobre, à l’initiative du groupe communiste, la majorité municipale a adopté un vœu exigeant que la France ne se borne pas à une simple reconnaissance de la Palestine, mais agisse concrètement :

  • Pour garantir le passage de l’aide humanitaire vers Gaza.
  • Pour assurer la protection des prochaines flottilles, car nos militants sont tenaces, d’autres bateaux partiront.
  • Pour adopter des sanctions contre l’État d’Israël et ces violations répétées du droit international, exiger un cessez-le-feu immédiat et durable, et la levée du blocus qui étouffe Gaza.

Israël doit quitter les territoires illégalement occupés de la bande de Gaza et de Cisjordanie !

Israël doit libérer les otages politiques toujours emprisonnés, je pense notamment à notre camarade Marwan Barghouti, le « Mandela palestinien» qui fait si peur à Benyamin Netanyahou.

Nous avons conscience qu’il faudra beaucoup de temps et de solidarité internationale pour rendre justice et réparation à la Palestine.

Nous serons présents, comme nous l’avons toujours été.

Et ce soir, nous sommes réunis, pour ces hommes, ces femmes et ces enfants qui n’ont jamais d’abandonné.

Cette soirée culturelle, est bien plus qu’un simple spectacle.

C’est un acte de résistance et d’espoir en l’avenir. Comme le disait Mahmoud Darwich : « La terre nous est étroite, mais nous ne renonçons pas à rêver.»

Ces jeunes danseurs nous rappellent que la culture, la jeunesse et la solidarité sont des forces qui transcendent les frontières et les injustices.

Je tiens à renouveler mes remerciements à l’association Jénine-Vénissieux pour son travail remarquable, et à chacun d’entre vous pour votre présence.

Ensemble, nous montrons que la solidarité est une force qui transforme les vies et qui peut changer le cours de l’histoire.

Merci à toutes et à tous

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