24 janvier 2013
La dignité humaine est un droit fondamental qui relève de l’intégrité physique et psychologique. C’est une valeur de l’humanité, une qualité essentielle reconnue à toute personne, l’un des fondements de notre société. Elle interdit donc un certain nombre de comportements. Et pourtant, tout récemment, trois affaires sont venues défrayer la chronique : la petite Léa âgée de 5 ans, a été sortie manu militari du réfectoire dans lequel elle déjeunait, par une policière municipale, sur ordre du maire d’Ustaritz et emmenée au poste de police parce que ses parents devaient 170 euros à la cantine.
Dans la même semaine, une grand-mère de 94 ans a été expulsée illégalement de sa maison de retraite des Hauts-de-Seine, en plein hiver, pour cause de loyers impayés.
Et puis ces derniers jours, en pleine trêve hivernale, une mère et son bébé ont été expulsés de leur appartement de 4m² (superficie illégale) pour lequel elle versait chaque mois 200 euros. La petite Léa a subi un acte d’une violence inouïe. C’est un choc pour elle mais aussi pour ses copains de cantine qui ont assimilé cet acte à un emprisonnement de leur camarade. Comment peut-on en arriver à ces extrêmes ? Comment peut-on prendre en otage une petite fille de 5 ans pour exercer une pression sur ses parents ?
L’exemple de cette vieille dame de 94 ans montre le manque de dignité et de respect dû à nos anciens et met en évidence les tarifs exorbitants pratiqués par les maisons de retraite à des fins de marchandisation, avec des conséquences humaines intolérables pour certaines familles. Ces dernières sont de plus en plus épuisées et exsangues face à ces situations ingérables. Installer une personne en maison de retraite est une décision difficile à prendre et quand la dépendance s’installe, cela devient une obligation.
La solidarité nationale doit pleinement s’assumer et s’exercer pour répondre aux grands défis qui nous font face comme la dépendance ou le maintien à domicile. Un financement à la hauteur avec la création d’une 5ème branche de la sécurité sociale est la seule voie possible.
Quant à l’expulsion de cette jeune mère et de son bébé, c’est une ignominie ! Des propriétaires malintentionnés exploitent la misère humaine à un niveau atteignant l’inimaginable. Ces pratiques sont inhumaines, injustifiables et intolérables au pays des Droits de l’homme.
Ces trois cas ne sont malheureusement pas isolés. Ils constituent des atteintes graves à la dignité humaine et sont condamnées par le code pénal. Jamais les inégalités n’ont été à ce point aussi fortes et l’injustice sociale aussi flagrante : emploi, industrie, logement, santé éducation. Nos acquis sociaux sont de plus en plus foulés aux pieds par les gouvernements successifs.
Notre société est à la dérive. Nous devons tous nous mobiliser pour que nos droits fondamentaux, vitaux et inaliénables soient réaffirmés avec vigueur.
Ce combat en faveur de la justice sociale est indispensable. Il en va de l’intérêt général et du vivre ensemble.