Première pierre Centre de traitement de l’emballage Carbone Savoie

Ci-après l’intervention de Michèle PICARD à l’occasion de la pose de la première pierre du Centre de traitement de l’emballage Carbone Savoie, vendredi 21 janvier 2011.

Ci-après l’intervention de Michèle PICARD à l’occasion de la pose de la première pierre du Centre de traitement de l’emballage Carbone Savoie, vendredi 21 janvier 2011.

Avec cette pose de première pierre, les motifs de satisfaction sont multiples et de différentes natures. La mise en œuvre du CTE (centre de traitement des emballages) et de l’OTR (oxydateur thermique régénératif) marque l’engagement et l’investissement financier très important de 28 millions d’euros du groupe industriel Carbone Savoie sur le site de Vénissieux.

A l’heure des délocalisations, qui font tant de mal à nos savoir-faire, aux salariés et à nos territoires (rappelons-nous de Saint-Jean Industries), cette marque de confiance met du baume au cœur. Je remercie donc la direction, les salariés et tous ceux qui ont œuvré à l’élaboration de cette technologie de pointe et innovante qui permettra de traiter les fumées des fours de cuisson de l’entreprise. On continuera de produire des cathodes à Vénissieux mais on les verra moins s’échapper dans le ciel vénissian.

L’enjeu d’une production propre, d’une industrie propre, n’est pas un enjeu d’avenir, c’est un enjeu capital dès maintenant. Il y a là un gisement, un vivier d’emplois à côté duquel la France ne peut pas passer. C’est la raison pour laquelle les crédits de l’Etat accordés à la recherche, à la formation, trop faibles, beaucoup trop faibles, pénalisent d’une façon ou d’une autre l’industrie nationale. Le pacte communal Vénissian ne tourne pas le dos à la vocation industrielle de notre ville. Ce serait un contresens historique, une aberration : nous voulons une industrie forte, innovante car elle est génératrice d’emplois, nous voulons une industrie forte car avant de partager les richesses, il faut savoir les produire !

Je ne crois pas en une société uniquement basée sur les services et c’est en ce sens que l’hémorragie d’emplois industriels que la France laisse faire depuis 30 ans est catastrophique. Le poids de l’industrie française dans le PIB national a reculé de 10 points depuis 1980 et notre pays a perdu plus de 400 000 emplois industriels ces dix dernières années. Il faut retrouver une ambition, une volonté et une politique nationale forte pour ce secteur d’activités qui forme le noyau dur de l’économie d’un pays.

Le mot Industrie n’est pas un mot du passé, contrairement aux discours et modes actuels, c’est un mot synonyme d’investissement, pour la recherche, pour le développement de demain et pour les jeunes générations. L’attachement de Vénissieux pour son industrie n’est plus à démontrer. Je le dis souvent : les entreprises, les commerces ne sont pas là que pour réaliser des plus-values, ils ont un lien physique, civique, direct avec l’identité vénissiane.

L’attachement de Vénissieux pour améliorer le cadre de vie et l’environnement des Vénissians constitue aussi le cœur de notre mandat municipal. Dans le terme de production propre, il y a l’obligation de veiller à la santé des habitants. On a, c’est vrai, produit dans le passé sans tenir compte du respect de l’environnement. Cette époque est révolue et c’est une bonne chose.

Poussières noires, émissions au-dessus des seuils des hydrocarbures aromatiques polycycliques, les fameux HAP : de nombreuses discussions ont eu lieu à ce sujet entre l’usine, la préfecture et les services de la ville depuis plus de dix ans. Notre préoccupation est de maintenir une bonne qualité de l’air sur la commune, d’autant plus que Carbone Savoie se situe dans une zone urbaine. C’est pourquoi nous avons demandé au groupe industriel de mettre en place des équipements de traitement des rejets atmosphériques suffisants de façon à garantir le respect de la santé des Vénissians sans entraver la production.

L’OTR, meilleure technologie disponible du moment, répond à cette double attente : pérenniser la cuisson des cathodes, l’emploi et les activités à Vénissieux et remplir les cahiers des charges environnementales. A l’impact sanitaire s’ajoute un impact urbain puisque le nouvel équipement technologique devrait permettre un panachage de fumée non visible et la possible disparition de trois cheminées sur quatre.

Le site va s’intégrer plus naturellement dans le paysage et c’est là encore une bonne nouvelle. La ville de son côté poursuit ses efforts en matière énergétique : c’est la chaufferie bois entièrement reconstruite et moins polluante, c’est une volonté de se détacher de la dépendance au fuel et des combustibles haute viscosité, c’est le recours à une diversification de notre potentiel énergétique.

Dans le résidentiel aussi, nos ambitions s’affichent : l’immeuble Ambroise Croizat II, c’est du logement social labellisé Qualité Bâtiment Basse Consommation, une première en Rhône-Alpes.

Je voudrais conclure sur un point : les Grenelles de l’Environnement I et II ont permis sur le fond des avancées. Mais prenons garde à ne pas inventer une machine à décrets, gérée par des technocrates, un capitalisme vert ouvert à l’appétit de quelques-uns. La dimension environnementale ne peut pas être traitée sans la dimension sociale. C’est une nuance, mais elle est de taille par rapport à ce que j’ai lu et entendu au sujet du Grenelle.

Enfin, il y a aussi le problème de ces nouvelles dépenses. Dès 2013, les nouvelles normes obligatoires vont entraîner pour les communes un surcoût estimé à 10% ou 15% par projet ! La question est simple : qui va payer, sachant que l’Etat délègue aux villes des compétences supplémentaires sans contreparties financières depuis bon nombre d’années.

Aujourd’hui, félicitons-nous déjà des efforts conjugués et croisés de Carbone Savoie et de la Ville car ils servent un intérêt commun, celui des Vénissians.

Je vous remercie.

CarboneSavoie21012011

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