Le 10 novembre 2020
Fin octobre, le Honduras a été en effet le 50ème Etat à l’avoir ratifié. Ce seuil minimal de 50 pays signataires permet l’entrée en vigueur, début 2021, du traité sur l’interdiction des armes nucléaires.
Dans un monde où les guerres sévissent avec rage, où les actes barbares et une effrayante décote humaine se multiplient dans de nombreux pays, le traité d’interdiction des armes nucléaires peut paraître bien fragile, faible lueur dans un ciel bien sombre. Il n’empêche, c’est un premier pas, un premier jalon posé pour une planète dénucléarisée militairement. Fin octobre, le Honduras a été en effet le 50ème Etat à l’avoir ratifié. Ce seuil minimal de 50 pays signataires permet l’entrée en vigueur, début 2021, du traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Cette victoire est avant tout symbolique bien sûr, car aucun des Etats disposant de l’arme atomique ne soutient la démarche ni le principe. Les Etats-Unis, la France, la Russie, la Chine, etc, restent aujourd’hui juridiquement liés au Traité de Non-Prolifération de 1970, lequel vient de fêter tristement son 50ème anniversaire avec la rupture du traité bilatéral entre les Etats-Unis et la Russie au sujet des armes nucléaires à portée intermédiaire. Ces deux Etats possèdent 93% des armes existantes, faut-il le rappeler.
Le chemin pour un monde sans armes nucléaires sera donc long, nous le savons tous. Il n’empêche que le traité d’interdiction ratifié ouvre une nouvelle décennie où les armes nucléaires deviennent illégales au regard du droit international. C’est une première avancée juridique, alors que les armes chimiques et biologiques font, elles, déjà l’objet d’une interdiction. Il n’y a donc plus de séparation entre un nucléaire permis et d’autres armes de destruction massive prohibées. Ce traité attire également l’attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques, pose la question morale de la détention d’un tel arsenal et sensibilise l’opinion publique internationale, que les Etats ne pourront plus ignorer. On peut espérer que ce traité mette la pression sur tous les organismes financiers qui soutiennent la fabrication d’armes nucléaires.
Cette actualité me permet de saluer le travail du Mouvement de la Paix, à Vénissieux comme sur l’ensemble de notre territoire. Ces femmes et ces hommes oeuvrent au quotidien pour porter des valeurs de fraternité, de solidarité et de paix, au plus près du terrain et des habitants. Ils sont les porte-voix d’un monde meilleur, d’un monde plus sûr pour chacun d’entre nous et pour les jeunes générations, d’un monde plus juste et plus tolérant. C’est la raison pour laquelle le Mouvement de la Paix appelle le Président de la République, Emmanuel Macron, à s’engager dans le processus de désarmement et à geler les crédits consacrés au renouvellement des armes nucléaires. La paix ne se décrète pas, elle s’obtient à force d’engagements, de mobilisation et de combats de tous les peuples réunis.