Accord national interprofessionnel (ANI), une trahison pour les salariés

12 mars 2013

Ni la révision des droits sociaux, ni le chantage sur les salaires ne permettront à notre pays de surmonter la crise financière actuelle. L’exemple de la Grèce au bord du gouffre, illustre ce qui nous attend. Là-bas, en plus de tout le reste, les conventions collectives, les obstacles au licenciement et le salaire minimum ont été abolis.

12 mars 2013

Le 11 janvier dernier, un accord sur l’emploi a été conclu entre le Patronat et trois organisations syndicales minoritaires : la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Cet Accord National Interprofessionnel (ANI) made in Medef, a été présenté en conseil des ministres le 6 mars dernier et fait l’objet d’un projet de loi qui sera discuté à l’Assemblée nationale à partir d’avril via une procédure d’urgence, pour être appliqué à partir de mai prochain.

Le 2 mars 2013, 100 parlementaires PS – dont le député Yves Blein de la 14ème circonscription du Rhône – ont signé une tribune encensant ce projet de réforme du contrat de travail et appelant ardemment les autres parlementaires à le voter.

Ce projet annonce clairement la couleur : une régression sans précédent du code du travail et par conséquent des droits des salarié. Les licenciements seront facilités grâce à de nouvelles dispositions ; les employeurs pourront, à leur guise, imposer des changements de postes ou de lieu géographique ; ils pourront également baisser les salaires, supprimer les RTT, diminuer le temps de travail. En cas de refus du salarié, c’est le licenciement sans autre forme de procès. Et comme Laurence Parisot, présidente du Medef, ne veut plus du Conseil des prud’hommes, ce texte prévoit l’immunité judiciaire des employeurs.

Ni la révision des droits sociaux, ni le chantage sur les salaires ne permettront à notre pays de surmonter la crise financière actuelle. L’exemple de la Grèce au bord du gouffre, illustre ce qui nous attend. Là-bas, en plus de tout le reste, les conventions collectives, les obstacles au licenciement et le salaire minimum ont été abolis.

Ce texte est une véritable trahison pour les salariés. Avions-nous mal interprété les intentions du Président de la République lorsqu’il annonçait dans son discours à l’occasion de la conférence sociale de juillet 2012, vouloir lutter contre la précarité et le chômage ? La volonté politique totalement assumée du Président Hollande remet le « coût » du travail de Sarkozy sur le tapis. Rappelons tout de même qu’en France, 8,6 millions de personnes vivent en situation d’extrême précarité et notre pays compte plus de 2 millions de travailleurs pauvres.

Nous devons absolument faire échec à cette nouvelle offensive libérale néfaste pour le peuple et les travailleurs.

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