« Vieillir ensemble, une chance à cultiver ! », le thème de l’édition 2023 de la semaine bleue lancée en début d’après-midi. Le 3ème âge offre beaucoup d’opportunités pour vivre ses envies, qu’elles soient ludiques, culturelles, sportives aussi.
Le Grand Rendez-vous est à peine terminé que nous nous retrouvons ensemble à l’occasion de notre traditionnelle et attendue Semaine bleue. Comment bien vieillir à Vénissieux a été l’une des thématiques fortes du grand rendez-vous. La ville de demain que nous voulons construire est une ville intergénérationnelle, une ville solidaire. L’accompagnement, le maintien à domicile, les logements dignes et adaptés, l’alimentation, les activités culturelles et sportives, nous avons évoqué ces thématiques en nous projetant dans un futur proche, en les anticipant pour améliorer les conditions de vie de nos aînés.
L’un des défis de nos villes et agglomérations est lié à nos capacités à créer un espace public ouvert à toutes les générations, à favoriser le lien social et à assurer les conditions d’une vie digne. La place de nos aînés dans notre société est un sujet majeur. Et il prendra de plus en plus d’importance, j’en suis convaincue.
La crise de la Covid 19 a montré combien les personnes âgées se sont retrouvées seules, isolées, brutalement coupées du monde. L’étude réalisée par l’association des Petits Frères des Pauvres a révélé que 500 000 personnes de plus de 60 ans en France n’avaient plus aucun contact ni cercle de sociabilité à la sortie de la crise. Les visites de courtoisie et la cellule de veille sanitaire et sociale, mises en place à Vénissieux en 2021, nous ont permis de rompre ce mur de l’isolement.
Il y a un mot autour duquel toutes les politiques publiques doivent s’articuler : la dignité. Que veut dire cette ambition pour nos aînés ? Cela signifie avoir une pension de retraite décente après des années de travail au service du bien collectif. Cela signifie s’alimenter de façon suffisante, se chauffer quand il fait froid, se soigner quand on est malade, se sentir entouré quand des difficultés se présentent, avoir accès à un logement adapté et pratique. Les conditions de cette dignité sont-elles réunies ? Non, au contraire, la situation s’aggrave.
Le taux de pauvreté des plus âgés est dans l’ensemble de 8 % en France, mais il s’élève à 13 % parmi les seniors en perte d’autonomie. Le minimum vieillesse, c’est 953 euros pour une personne seule aujourd’hui. J’aimerais qu’on m’explique comment l’on vit dignement aujourd’hui en 2023 avec 950€ ! Comment on fait face à l’hyperinflation actuelle, à l’augmentation de l’électricité, de l’alimentation, des loyers, des dépenses en matière de santé. Pour les plus de 60 ans, la hausse des mutuelles est en moyenne de 5% cette année.
Le gouvernement a beau avoir annoncé une revalorisation des pensions, de l’ordre de 5,2 % au 1er janvier 2024, le pouvoir d’achat de la majorité des personnes âgées restera très faible et très fragile. En cas de carrière incomplète, certains de nos ainés vivent avec des pensions faméliques et sont clairement sous le seuil de pauvreté. La réforme des retraites d’Emmanuel Macron, passée aux forceps contre les syndicats, contre les Français, contre l’assemblée nationale, va pénaliser les femmes en premier lieu. 40% d’entre elles, contre 30% des hommes, partent à la retraite avec une carrière incomplète et donc des pensions amputées. Quant aux 1200€ de pension minimum par mois promis par le gouvernement, pour y prétendre, il faudra afficher une carrière complète. Or, entre les temps partiels et les interruptions de carrière pour maternité, elles seront de plus en plus nombreuses à afficher une carrière incomplète et à basculer dans la précarité. Les effets à court et moyen termes de cette réforme vont être dévastateurs.
Depuis la crise sanitaire, notre ville joue son rôle d’amortisseur social, à l’égard de tous les Vénissians et de toutes les générations. Les crises s’enchaînent, nous répondons à l’urgence du moment tout en poursuivant nos missions quotidiennes dans un contexte difficile.
Le maintien à domicile est l’un des piliers de nos politiques à l’égard du 3ème âge. Le Service de soins infirmiers à domicile en 2022, c’est 15 000 interventions en moyenne auprès de quelque 45 patients suivis. Service d’aides à domicile : 13 600 interventions auprès de 92 usagers suivis. Portage des repas en 2022 : 22 715 repas livrés auprès d’environ 93 bénéficiaires, auxquels il faut ajouter plus de 6500 repas servis dans nos deux résidences et ceux au restaurant Moulin à Vent en 2022, de l’ordre de 2500. J’insiste sur ces chiffres car je sais que pour nos aînés et les familles modestes, l’alimentation, du fait de l’inflation, pèse énormément sur les budgets. Le choix de faire de notre cuisine centrale un service public de pointe porte ses fruits en ces temps de crise.
Notre vigilance en ce qui concerne la santé est toujours plus aiguë. Cet été, nos services ont été réactifs : sur l’épisode de canicule du 11 au 24 août, près de 1100 appels ont été passés par une équipe de 3 personnes complétée par 8 aides à domicile en période rouge, et 1100 visites effectuées par les 2 agents du portage de repas, 8 aides à domicile et 6 aides-soignantes.
Vigilance à toute épreuve et combat pour l’intérêt général : c’est le sens de notre engagement et de notre mobilisation, avec d’autres communes, pour le maintien de l’ensemble des services des Hôpitaux du sud et de la Solidage : on ne transige pas avec la santé de tous !
Le thème de cette semaine bleue, c’est Vieillir ensemble, une chance à cultiver ! Oui, le 3ème âge offre beaucoup d’opportunités pour vivre ses envies, qu’elles soient ludiques, culturelles, sportives aussi.
L’OMR, qui vient de fêter ses 40 ans, est un formidable agitateur de contenus en la matière. Avec ses 350 adhérents, l’Office assure un grand nombre d’activités qui ne se limitent pas aux temps libres dans les foyers : je pense à la marche nordique, à l’aquabike, aux sorties culturelles, au travail effectué pour renforcer les échanges intergénérationnels.
J’aimerais remercier tous les services municipaux, tous nos nombreux partenaires et associations qui ont participé à l’organisation de cette nouvelle Semaine Bleue. Des animations ludiques, culturelles, des actions de santé-prévention figurent au menu de cette édition. Et puis la Semaine bleue ne serait pas la Semaine Bleue sans le concours et la convivialité de la chorale Claude-Debussy. Madame Sanlaville nous a malheureusement quittés en août dernier, et c’est à elle, qui aimait tant chanter, que nous pensons tous en ce jour d’inauguration. Je vous souhaite une très belle semaine et je vous remercie.