Après les attentats à Paris et à Saint-Denis

… »Le pacte républicain est attaqué, il nous faut le défendre, défendre cette République une et indivisible… »

Vendredi soir, les frontières de l’horreur ont une nouvelle fois été dépassées.

Après les attentats de janvier, la barbarie à Saint-Quentin-Fallavier en juin dernier, la folie terroriste continue de semer, partout dans le monde, la mort et la peur. Ankara, Charm-el-Cheikh, Beyrouth, à nouveau Paris, pour ne parler que de la plus récente actualité.

Derrière le décompte macabre de ce week-end, il y a des prénoms, des noms, des visages, beaucoup de jeunes, victimes de cette ignoble barbarie, et des centaines de familles endeuillées. C’est à eux que nous devons nous adresser, à eux que nous pensons, aux parents, aux enfants, aux proches, qui sont touchés dans leur cœur, qui traversent une épreuve sans commune mesure, une détresse sans nom.

Je tiens également à saluer l’action des forces de sécurité publique, face à un ennemi déterminé, la protection civile, les professionnels de santé, toutes celles et ceux qui se sont mobilisés, tout au long de ces événements tragiques.

C’est bien un acte de guerre qui a frappé Paris et l’Ile de France, vendredi. Un acte de guerre contre des civils, venus prendre un verre à la terrasse d’un café, se détendre en écoutant un groupe rock, se rassembler en famille, lors d’une manifestation sportive.

Ce sont nos libertés, nos valeurs universelles, que Daech a ciblées et attaquées vendredi soir.

Emancipation à travers la musique, émancipation à travers le sport, émancipation de la jeunesse, c’est bien nos libertés individuelles et collectives, notre tolérance, à travers la laïcité, et notre art de vivre, que la vague d’attentats de ces derniers mois, en France, ne cesse de viser. Ils veulent lézarder la cohésion nationale, et nous devons leur répondre, en étant plus soudés que jamais.

Le cauchemar que nous vivons n’est pas derrière nous, il est notre présent, et il est aussi, il faut le craindre, devant nous.

En ces heures tragiques, c’est l’unité nationale, et l’intelligence de notre peuple qui doivent prévaloir. Céder à la peur, ce serait céder à la terreur et au chaos, que les terroristes et leur folie barbare, veulent nous imposer.

Céder aux amalgames, ce serait céder à la division et au choc de civilisation, dont ils veulent créer les conditions, en France et en Europe, mais que nous refusons haut et fort. Céder au populisme, qui assimile les réfugiés aux terroristes, les djihadistes à l’ensemble de la religion musulmane, ce serait céder aux pires instincts, et aux plus abjects raccourcis.

Le pacte républicain est attaqué, il nous faut le défendre, défendre cette République une et indivisible, sans distinction de couleur de peau, d’origine ou de religion, qui est notre bien commun, notre bien le plus précieux. L’élan de solidarité internationale, les mots d’espoir et de réconfort, venus de la jeunesse du monde entier, montrent combien l’émotion et la peine sont vives.

Nous reviendrons au Bataclan et au Stade de France, nous reviendrons prendre un verre dans le 11ème arrondissement, car l’histoire de notre pays, l’histoire de Paris aussi, c’est l’histoire de nos libertés et de nos valeurs de tolérance, les seules à même de triompher de cette barbarie ignoble, et injustifiable.

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