1% artistique de la Maison des Associations Boris-Vian

Ci-après retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de l’inauguration du 1% artistique de la Maison des Associations Boris-Vian,  » L’homme qui marche », en présence de l’artiste Madeleine Lamber, samedi 22 janvier 2011

Ci-après retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de l’inauguration du 1% artistique de la Maison des Associations Boris-Vian,  » L’homme qui marche », en présence de l’artiste Madeleine Lambert, samedi 22 janvier 2011.

Vénissieux est une ville d’art et de culture ; une ville où la richesse et la diversité de l’action culturelle n’est plus à démontrer. Certains artistes ont avec Vénissieux une relation toute particulière. C’est le cas de Mado Lambert, que l’on ne présente plus, tant elle tient une place importante dans le cœur des Vénissians.

Mado c’est plus de quarante ans d’engagement, d’investissement sur Vénissieux pour faire vivre et développer la culture, sous toutes ses formes. Tout a commencé en 1968 quand elle a été embauchée au Centre culturel communal par Monique Monteillard, directrice, et Thérèse Rechatin, présidente et adjointe à la culture.

Mado avait en charge d’assumer l’organisation d’expositions, conférences, puis viendra la création des premiers ateliers de pratique artistique amateurs en 1969. En 1970, avec son concours en qualité de conseillère artistique, la Ville met en place une programmation régulière d’expositions d’art contemporain et l’achat d’œuvres à l’occasion des expositions. Ce qui a permis en trente cinq ans de constituer une collection composée de 500 œuvres.

C’est à partir de 1972 que la Ville, avec le principe de la commande publique, va se doter progressivement d’une cinquantaine de sculptures publiques, que je vous invite d’ailleurs à redécouvrir en parcourant le guide 2010 de l’art dans la ville. Il est parfois utile de se remémorer toute la richesse de notre patrimoine artistique urbain.

Puis en 1990, ce fut l’inauguration des Ateliers d’arts plastiques municipaux, les ateliers Henri Matisse : un lieu que j’ai beaucoup fréquenté et particulièrement apprécié ; un lieu où se mêlaient la découverte et la convivialité ; un lieu où chacun posait son statut social avant d’entrer dans les ateliers. Avec les artistes, j’ai beaucoup appris, même les choses simples de la vie qui n’avaient pas forcément à voir avec l’art. Les ateliers, ont été pour ma part, une école de la vie, une porte ouverte aux rêves et aux possibles. Et tout ceci, nous le devons à toute une équipe, des artistes aux animateurs.

Mado Lambert et la politique culturelle à Vénissieux, c’est un long chemin parcouru ensemble au gré des expositions, des manifestations, des accompagnements pédagogiques, des interventions en milieu scolaire, des coopérations avec les structures municipales ou associatives. Avec pour objectif : faire partager des œuvres en s’attachant à abolir la distance entre l’œuvre d’art et son public, mais aussi pour permettre à chacun de développer sa propre expression artistique.

Mado Lambert c’est avant tout une artiste engagée qui nous dévoile, au travers de ses œuvres, ses émotions, notamment sur la mémoire et sur le thème du travail et de la culture. Pour n’en citer qu’une, je pense à sa série sur l’affiche rouge. C’est un travail où tout se mêle, l’écriture et la couleur, le trait et la parole, l’histoire, la littérature et le théâtre.

La peinture, c’est son espace de liberté. Elle y fait cohabiter la matière avec l’encre, l’écriture avec les formes et les couleurs (surtout le noir et le blanc), en jouant sur les effets de transparence, les images en filigrane cachées. Mais Mado, c’est aussi une militante de la culture. Elle a été pendant 20 ans (de 1967 à 1987), secrétaire de l’Union des Arts Plastiques, dont le Président, était Georges Manillier, célèbre peintre du mouvement ouvrier. Puis, elle fut, avec d’autres, à l’initiative de la création de l’URDLA et de la MAPRA, il y a 28 ans (la Maison des arts plastiques de Rhône-Alpes) ; une association de défense des artistes et des œuvres sous toutes ses formes.

L’artiste militante, engagée ne pouvait que croiser la route de Vénissieux qui porte, depuis de nombreuses années, une politique culturelle ambitieuse pour forger des esprits libres, critiques sur le monde qui nous entoure.

Pour terminer, j’aurai une pensée pour Roger Pestourie qui vient de nous quitter, ce grand humaniste, passionné de peinture, dont les œuvres transpiraient d’une générosité tournée vers les autres, et d’une soif de partage et de transmission. Ses toiles sont à son image : simples, authentiques, empreintes d’humanité.

Je vous remercie.

1artistiqueMaisondesAsso22012011

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