Vœux aux associations et aux personnalités

Présentation des vœux 2025 aux associations et personnalités de Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon.

Michèle PICARD, Maire de Vénissieux et Vice-présidente de la Métropole de Lyon, a adressé ses vœux pour l’année 2025 aux associations et aux personnalités.

2025 sera-t-elle l’année de la fin des conflits, de toutes ces guerres qui embrasent le monde et tuent des centaines de milliers d’innocents, femmes, hommes, enfants.

Il y a urgence à œuvrer pour la paix, à exiger des cessez-le-feu avant d’entamer des négociations de paix, partout où le sang coule, en Palestine, en Ukraine et dans tous les pays dont on ne parle pas.

Urgence à appliquer le droit international, le même pour tous. Et je pense bien évidemment à ce qu’endurent les habitants de la bande de Gaza dont le territoire est dévasté et où les bombardements, la famine et le froid font des victimes aujourd’hui encore.

Le cessez le feu qui vient d’être négocié à Gaza est un premier pas fragile, espérons qu’il soit suivi d’un cessez le feu permanent et d’avancées politiques pour la reconnaissance de deux Etats, israélien et palestinien, souverains et indépendants.

2024 est venu nous rappeler avec une brutalité sans précédent que la paix est fragile et que les citoyens que nous sommes doivent se mobiliser sous peine de voir le monde basculer dans le chaos et la violence.

A l’heure où l’extrême droite gagne du terrain dans tous les pays et où la tentation de régimes autoritaires est bien réelle, l’alerte est claire.

Nous sommes le 17 janvier et la France n’a toujours pas de budget 2025.

La dissolution de l’Assemblée Nationale d’Emmanuel Macron, irrationnelle et ubuesque, a mené le pays dans une impasse.

N’oublions pas non plus que cette décision catastrophique a permis au Rassemblement National de passer de 88 députés à 124, plus les 16 députés de l’UDR d’Eric Ciotti.

Depuis le 7 juillet, la crise est aggravée par Emmanuel Macron lui-même, qui s’obstine à continuer les politiques libéralo-macronistes. Alors qu’il a perdu et sa majorité, et son pari de la dissolution.

Aujourd’hui, quel est le bilan des politiques libérales de ces 20 dernières années, où en est notre pays ?

Regardons les choses en face : la pauvreté et la précarité augmentent à une vitesse sidérante ; la crise du logement est sans précédent, explosive. L’hôpital public est très dégradé et notre système de santé au bord de la rupture. Les habitants des quartiers populaires encaissent des crises insurmontables, qui s’agrègent les unes aux autres. Les fractures territoriales et sociales se creusent en profondeur. Tandis que la fiscalité continue de profiter aux plus riches et plus aisés.

Continuer comme ça, c’est aller droit dans le mur !

Il nous faut retrouver le sens des priorités, créer un nouveau contrat social qui fait de la santé, de l’éducation, de l’emploi, de la culture, de la sauvegarde de nos savoir-faire, de nos grands services publics et du bien commun le cœur de nos politiques.

Ce n’était pas dans les intentions du gouvernement Barnier et on peut douter que ce soit celles du gouvernement Bayrou.

Pour les collectivités territoriales, cette situation de crise politique a des conséquences lourdes.

Faute de budget national, nous avançons dans un brouillard total.

Dotations de l’Etat, fiscalité, les incertitudes demeurent.

Les services publics et les collectivités locales servent de variables d’ajustement aux politiques de la finance et de l’argent fou. Au nom du profit, on les démantèle, on les détruit !

Sous Hollande, les dotations de l’État avaient baissé de plus de dix milliards. Les coupes ont continué sous Emmanuel Macron, qui a imposé les contrats de Cahors pour limiter les dépenses de fonctionnement.

Il y a une hypocrisie profonde et scandaleuse dans la réitération de ces discours, qui louent les vertus des services publics de proximité en temps de crise, comme lors de la pandémie par exemple, et les pointent du doigt quand il faut rassurer les agences de notation et la finance. Une hypocrisie et une forme de démagogie.

Non, les collectivités locales ne sont pas responsables de la dette ; oui, le laisser entendre est un mensonge d’Etat !

Toutes les études montrent que la santé financière des collectivités locales est bonne. Leur dette ne représente qu’1/10ème de celle de l’Etat.

Toujours selon l’INSEE, qu’on ne peut pas qualifier d’organisme partisan, les collectivités locales ne représentent que 18% des 1608 milliards d’euros dépensés par les administrations publiques en 2023. Nous verrons ce qu’il en sera dans le projet de loi finances du gouvernement Bayrou. Mais pour les collectivités locales, il y a plus à redouter qu’à espérer.

Et dernière question, mais pas des moindres, que vont devenir les politiques de la Ville que l’Etat consacre aux quartiers prioritaires ? Quelles sont ses ambitions en la matière, nul ne le sait.

En ce début d’année 2025, je voudrais remercier tous les services de proximité de notre ville, tous les agents mobilisés sur le terrain.

Remercier tous les acteurs sociaux, économiques, culturels, dans le sport pour tous, et l’ensemble de nos partenaires institutionnels.

Remercier les associations et tous les habitants qui s’investissent dans la démocratie participative, dans nos conseils de quartier.

Et remercier aussi l’équipe municipale pour sa réactivité, sa cohésion et sa proximité avec les Vénissians.

Car ce mandat a été le mandat de toutes les urgences, de toutes les crises, auxquelles il a fallu faire face sans perdre de temps.

Crise sanitaire de la Covid-19 : distribution des masques, soutiens aux familles les plus fragiles, aux associations, aux commerces et entreprises.

Notre ville a consacré 4 millions d’euros pour aider tous les Vénissians à franchir le cap.

Des chantiers, mis à l’arrêt pendant les confinements, ont pris du retard avant d’être relancés.

Puis la crise de l’hyperinflation a surgi, et à nouveau notre budget a joué son rôle d’amortisseur social : un taux de fiscalité inchangé depuis 2016 ; des enveloppes de subventions exceptionnelles pour les associations durant la crise, puis en 2024 la revalorisation de 3,2 % de l’enveloppe totale à hauteur de 4,9 millions d’euros et reconduite en 2025. Des tarifs municipaux gelés ; la mise en œuvre d’une prime de pouvoir d’achat pour les agents.

Il a fallu protéger, accompagner, écouter les Vénissians pour apporter des réponses directes, utiles, rapides.

Qu’on ne se trompe pas, dans les villes populaires comme les nôtres, les crises ne se succèdent pas, elles s’agrègent, s’enracinent dans le quotidien.

Se nourrir, se soigner, se déplacer, se loger, se chauffer. Tout devient compliqué pour les familles, il faut faire des choix, des économies sur les biens de première nécessité.

C’est aussi là que l’on voit combien notre choix des services publics de proximité est primordial et judicieux.

Car ils sont en première ligne, sur le terrain, pour agir, animer nos nouveaux dispositifs. Cette présence et ces compétences sont irremplaçables, en temps de crise comme en période plus clémente.

Notre devoir est de répondre à l’instant présent.

Ce que nous avons fait et ferons toujours car nous parlons de l’intérêt général des Vénissians, de la solidarité entre les générations, de cohésion sociale. Mais il faut aussi regarder plus loin, ne pas hypothéquer l’avenir mais le construire ensemble, le bâtir, l’esquisser.

Malgré le contexte d’urgence sociale dont j’ai parlé, ce mandat a été, comme promis aux Vénissians, un mandat d’investissements.

On ne fait pas une ville tout seul, mais avec les vénissians, avec tous nos partenaires, que je salue et qui contribuent au développement de notre ville.

La poursuite du programme Le Puisoz-Parilly et de la rénovation urbaine Minguettes-Clochettes. Le réaménagement de la place Ennemond-Romand. La Maison de l’enfance Anne-Sylvestre. Les extensions des groupes scolaires Jules-Guesde et Joliot-Curie. La Maison Métropolitaine de l’Insertion et de l’Emploi de Vénissieux. Voilà, entre autres, de nouveaux équipements structurants pour les habitants…

Et 2025 ne faiblira pas avec :

  • La mise en service de l’équipement polyvalent Annie-Steiner,
  • La crèche Graine d’Eugénie et le centre social Roger Vailland réhabilités
  • L’extension du groupe scolaire Ernest Renan.

Je mets aussi en exergue nos politiques 3ème âge, avec la fin de la rénovation des réseaux sanitaires et de chauffage de la résidence Ludovic Bonin, accompagnée de l’aménagement et du rattachement du square limitrophe qui servira désormais aux activités en plein-air des résidents.

En parallèle, la voie lyonnaise n°2 est en cours de réalisation tandis que la voie n°7 dans sa partie nord vient d’être inaugurée. L’une et l’autre mailleront les liaisons cyclables dans la Métropole.

Tout comme l’aménagement du boulevard Yves Farge, axe majeur qui traverse Saint-Fons et Vénissieux, appelé à devenir, début 2026, un véritable boulevard urbain paysager, apaisé et confortable pour les cyclistes et les piétons.

Le programme 2025 est très dense. Sans oublier la mise en route de notre prochaine Maison des mémoires et les travaux en cours de la future et nouvelle Piscine Delaune.

Cette dynamique ininterrompue est une bonne nouvelle pour Vénissieux et les Vénissians. Elle montre que notre ville avance, qu’elle renforce l’intérêt général et le vivre ensemble.

Elle promet aux habitants de nouveaux équipements de pointe, d’avenir, accessibles au plus grand nombre. Qui leur sont destinés et qu’ils vont s’approprier.

C’est d’ailleurs aux Vénissians que s’adresse un des premiers rendez-vous majeurs de l’année :

Le 6 février aura lieu, lors d’une grande réunion publique, la restitution des résultats de la consultation, organisée du 25 septembre au 13 novembre, sur le thème du Mieux vivre en tranquillité à Vénissieux.

Nous avons déjà pu le décliner sous forme de tables rondes dans les assemblées générales des conseils de quartier.

Cette consultation a été très suivie par les Vénissians avec la participation de près de 8000 personnes. Lors de la restitution, tous les acteurs de terrain concernés seront réunis pour écouter les Vénissians et analyser les résultats.

Aucun sujet n’est tabou. Il faut parler des incivilités, qui nous agacent, nous exaspèrent, dégradent le cadre de vie. Et que certains instrumentalisent politiquement pour diviser notre société.

Notre prise de conscience doit être  collective. Interrogeons-nous sur nos attitudes et comportements quotidiens et trouvons ensemble des réponses. 

Nous avons triplé notre brigade d’agent de surveillance de la voie publique, signé une convention avec la justice notamment pour mettre en place une politique pénale de proximité relative aux incivilités afin de rendre les sanctions plus rapides et plus efficaces, créé une commission de prévention des incivilités.

Ces dispositifs s’ajoutent au travail partenarial avec la police nationale, les bailleurs, le Sytral, la justice, la police municipale.

Jamais notre ville n’a fait preuve d’angélisme ni de démagogie en matière de sécurité.

Depuis deux ans, nous avons poursuivi l’extension de notre réseau de vidéosurveillance avec 24 nouvelles caméras.

Au sujet de la lutte contre le trafic de stupéfiants, qui dégrade la vie des quartiers et touche de très nombreuses villes en France, nous demandons plus de moyens humains et financiers pour la police nationale, la justice, les douanes.

Il n’y a pas d’autres solutions possibles pour démanteler les réseaux. Alors que la violence et la brutalité des règlements de comptes se généralisent en France.

Nous avons toujours pris à bras le corps et  défendu le droit à la sécurité, qui en  conditionne beaucoup d’autres.

Sur ce  terrain, on peut saluer tout le travail effectué au quotidien par tous les acteurs de la sécurité publique et civile.

Cette année comme les précédentes, nous remettrons l’ouvrage sur le métier.

Il y a tellement d’urgences, de priorités. La lutte contre les inégalités et la pauvreté, toujours plus prononcées. Et la jeunesse, qui a subi très durement les crises actuelles.

Le travail remarquable en matière d’insertion, de formation, d’emploi que nous menons, dans la limite de nos compétences bien sûr, est exemplaire.

Des jeunes remettent le pied à l’étrier, trouvent leurs voies, il faut poursuivre ces efforts qui portent leurs fruits.

Et puis bien sûr, la question environnementale est une question centrale. Depuis de nombreuses années déjà, nous adaptons notre ville au réchauffement climatique.

La commission nationale du programme Territoire Engagé Transition Ecologique – Climat Air Energie vient de nous décerner une quatrième étoile dans le cadre de sa campagne de labellisation.

Cette récompense valorise ainsi toutes les actions entreprises en matière d’isolation de nos bâtiments. De lutte contre l’effet de serre. De développement des modes de déplacement doux. Aussi, notre programme de végétalisation dans nos écoles et de création d’îlots de fraîcheur. Du vaste plan de passage en LED de tout notre éclairage public d’ici 2027.

La mutation est lancée.

En ce qui concerne la ZFE, je ne remets pas en cause ses objectifs en matière de décarbonation et d’amélioration de la qualité de l’air.

Avec les élus communistes à la Métropole, nous ne cessons d’alerter sur le fait que le calendrier de mise en place est beaucoup trop serré.

L’interdiction des véhicules Crit’Air 3 concerne plus de 30% du parc automobile de Vénissieux. Le sujet n’est donc pas anodin.

En pleine crise de l’inflation, alors que les prix de l’alimentation, des énergies ont explosé, qui peut croire que les milieux populaires ont les moyens d’investir aujourd’hui même dans un nouveau véhicule ?

Je connais la réponse : c’est injouable.

En plus d’assouplir le calendrier, il faut que  l’État revienne sur l’annonce de la suppression en 2025 de la prime à la conversion. Une aberration totale en période de transition écologique. Renforcer les transports en commun est également une priorité.

Le T10 bientôt, le T8 à l’horizon 2030, vont dans le bon sens. Et l’ensemble du réseau doit être renforcé dans le plan de mobilité de la Métropole.

Ces cas d’école viennent nous rappeler que le développement durable et la prise en compte de la réalité sociale et citoyenne ne peuvent être dissociés.

Le calendrier très chargé de 2025 à Vénissieux illustre une ville en mouvement. Une ville qui sait être unie dans la difficulté et qui sait partager les solidarités dans son quotidien.

C’est l’envie, le désir, les objectifs pas encore atteints qui doivent nous guider tout au long de l’année à venir.

Il faut toujours et immanquablement penser notre ville au contact de ceux qui y vivent, les Vénissians.

Henri Thivillier, qui vient de nous quitter, ne s’est jamais écarté de cette ligne et de ce principe où tout développement urbain doit être accompagné de l’humain. 

Adjoint à l’urbanisme et au logement, en charge de nombreuses délégations aux côtés d’André Gerin, puis à mes côtés, il a porté des projets d’envergure comme la ZAC Vénissy, le Grand-Parilly, la  transformation du quartier Armstrong, du  quartier Monery, l’îlot du Cerisier, l’arrivée du tramway.

Homme de conviction, fidèle à ses idéaux, fervent défenseur des services publics de proximité. Il a été un architecte et un grand serviteur de Vénissieux. Notre ville à laquelle il a tout donné avec cœur, passion.

Il y laisse une empreinte indélébile, faite d’humilité, de pugnacité, de professionnalisme et d’authenticité.

L’amour d’une ville et le sens de l’engagement étaient ce qui l’animait. C’est cet esprit-là que nous devons garder en tête en ce début d’année 2025.

Faire en sorte dans nos missions de tous les jours, dans nos projets, que l’humain, l’urbain et la place de chaque génération ne fassent plus qu’un.

Les Vénissians nous attendent, alors continuons d’avancer pour eux, pour l’intérêt général, pour notre ville.

Je vous souhaite, à toutes et à tous, une bonne année 2025. Une année d’accomplissement et d’épanouissement pour votre famille, vos proches. Et une  année de marche en avant pour Vénissieux et pour tous les habitants.

Je vous remercie.

X