Vœux aux associations et aux personnalités

… »Merci donc à tous les acteurs et ambassadeurs de Vénissieux, merci à vous tous, d’aimer notre ville, d’en être fiers, de tous vos investissements et contributions, petits ou grands, qui permettent à Vénissieux de grandir, tout en restant unie, solidaire et généreuse. »…

Quand on demande aux Français ce qu’ils pensent de la politique en 2019, 37% éprouvent de la méfiance, 32% du dégoût, contre 9% de l’intérêt, et 5% de l’espoir. Rendez-vous compte : 5% d’espoir, 32% de dégoût ! A l’exception des mairies, toutes les institutions, présidence de la République, gouvernement, assemblée et partis politiques, suscitent une défiance sans précédent, voire un rejet frontal.

Quant à l’Etat, 3 Français sur 4 estiment que les décisions prises, servent les intérêts de quelques-uns, aux dépens de l’intérêt général.

Les chiffres sont vertigineux, mais ne nous surprendront pas. A qui s’adressent-ils ? A nous tous, à savoir à tous ceux, citoyens et élus, qui appartiennent au champ républicain, quelle que soit la couleur politique.

Nous sommes, tout autant, au-dessus du vide, que face à une crise politique majeure. Au bout de quarante ans de casse des services publics, d’injustices sociales, fiscales, de règne de l’argent fou, de mensonges et de trahisons aussi, notre société est morcelée, et notre démocratie à bout de souffle.

Les Français sont en colère. Les gilets jaunes, mais aussi les enseignants, le personnel de la santé, les magistrats, les lycéens. Comment ne pas la comprendre ?

Cette colère est légitime, plurielle. Elle est l’addition de toutes les fractures de notre pays : fracture sociale, fracture territoriale, fracture entre le peuple, ses représentants et la technocratie, fracture entre les médias et une bonne partie des Français, fracture culturelle entre de grandes agglomérations mondialisées, et de zones péri-urbaines, rurales, abandonnées par l’Etat.

Une école ferme, une maternité arrête son activité, faute de personnel, des services de santé sont fusionnés dans un hôpital voisin, le centre des impôts réduit ses heures d’ouverture, des formalités sont dématérialisées, sans aucun contact physique, une piscine reste fermée l’été, faute de moyens financiers des communes, victimes des politiques d’austérité.

Pour certains territoires, l’abandon de l’Etat est réel, physique, concret, il détériore le quotidien de chacun.

La question du pouvoir d’achat est centrale, légitime, et elle est d’autant plus durement ressentie, quand elle est accompagnée, par la disparition des services publics de proximité.

Pourtant, les élus locaux que nous sommes, ont vu et continuent de voir, la précarité, la pauvreté et les difficultés augmenter, pour une population de plus en plus large : travailleurs pauvres, familles monoparentales, retraités, chômeurs, jeunes, classes moyennes étouffées, en voie de disparition…

Pourtant, nous n’avons pas cessé d’alerter les pouvoirs publics, de dire à l’Etat : on ne peut plus continuer comme ça. Cela fait des années qu’on tire la sonnette d’alarme ! Mais pour quelle écoute ? Aucune.

Alors que la colère montait, les présidences Sarkozy, Hollande, Macron s’entêtaient à détruire notre modèle social, par toujours plus de libéralisme, et toujours moins de services publics.

Les Français ressentent ce même mépris : référendum 2005, grandes manifestations sociales, défense du secteur hospitalier, des services publics, on ne cesse d’ignorer la voix du peuple, son choix, ses aspirations. Ils viennent de dire haut et fort, au gouvernement et à Emmanuel Macron, combien l’injustice fiscale ne pouvait plus durer.

On baisse les APL, on augmente la CSG, et, dans le même temps, on supprime l’ISF, exonérant les plus fortunés, des efforts de solidarité nationale.

C’est la France du travail qui a pris la parole. Elle réaffirme l’importance des services publics, leur rôle essentiel de solidarité, entre les territoires et les citoyens, et de levier indispensable, dans le cadre de la transition énergétique.

Nous entendons aussi la volonté de faire de la politique autrement. Attention à ne pas sombrer dans l’antiparlementarisme, que je récuse. La démocratie représentative n’est pas le problème, mais bien le manque de diversité et d’origines sociales différentes, au cœur de la représentation nationale.

Et on mesure aussi à quel point, l’alignement des mandats présidentiels et législatifs, génère des effets négatifs, et empêche toute expression démocratique de renouvellement politique. La proximité, cela signifie moins de monarchie, moins de verticalité, moins de technocratie.

A condition qu’il soit cadré, le référendum d’initiative citoyenne peut être une solution, pour impliquer nos concitoyens, et les rapprocher des processus de décision de développement de nos territoires.

Enfin, j’aimerais souligner cette contradiction incroyable d’Emmanuel Macron, à l’égard des collectivités locales. Depuis son élection, les communes ont été balayées du revers de la main. Baisse des dotations, contractualisation, suppression des contrats aidés, politique de la ville que les maires auraient souhaité plus volontariste, devenir des rythmes scolaires : aucune concertation, aucun dialogue, aucun échange, débrouillez-vous !

Les mesures libérales du gouvernement nous tombent dessus sans prévenir, et sans marges de manœuvre.

Mais voilà qu’aujourd’hui, dans la panique et l’urgence, Emmanuel Macron loue le rôle des communes, dans leur capacité à renouer les liens avec les Français, puis les sollicite dans le cadre du grand débat national. Notre ville a mis à disposition des Vénissians des cahiers de doléances, dans les trois mairies, et à la maison de quartier Darnaise, ainsi qu’en ligne.

Instaurer les conditions d’un dialogue avec les Français, pourquoi pas, mais qu’en attendre, si c’est pour poursuivre les politiques libérales ? Elus, comme citoyens, ne sont pas dupes.

Je n’ai pas peur d’affirmer, au contraire, que les services publics ne sont pas le problème, mais la solution. Ils sont notre République, une et indivisible.

Peut-être le sait-on un peu plus à Vénissieux, qu’ailleurs ? Par notre identité ouvrière, populaire, solidaire. Par notre parcours, celui d’une ville qui a traversé des crises sévères, et s’en est relevée en se serrant les coudes.

Par notre détermination historique et politique, à faire de nos services publics, le cœur de notre cohésion sociale et territoriale. Par cet esprit commun de servir l’intérêt général, et tous les habitants.

Dans ce cadre du développement dynamique de Vénissieux, qui vient officiellement de franchir la barre des 65 000 habitants, je voudrais remercier très sincèrement, toutes les personnes ici présentes, et tous les acteurs de notre commune. A commencer par les Vénissians eux-mêmes, qui agissent, qui donnent, qui partagent, qui interviennent dans la vie de leurs quartiers.

Et puis bien sûr, tous nos partenaires institutionnels, l’incroyable vivier associatif, les acteurs économiques, déterminés et engagés, dans le développement de notre Ville.

Enfin, tous les savoir-faire de nos agents, ces gestes, ces compétences et attentions du quotidien, qui font que près des trois-quarts des Vénissians, sont satisfaits de vivre à Vénissieux, et 61 % estiment que le travail effectué par la municipalité, est positif.

Un mouvement de fond accompagné, en parallèle, par la reconnaissance du travail accompli, à travers le renouvellement de la 4ème fleur, et de tous les labels et trophées attribués à notre ville, ces dernières années.

Sans l’addition de nos énergies, de nos volontés de faire toujours mieux, pour les Vénissians et les territoires, une ville comme la nôtre, ne connaîtrait pas l’attractivité qui est aujourd’hui la sienne.

Merci donc à tous les acteurs et ambassadeurs de Vénissieux, merci à vous tous, d’aimer notre ville, d’en être fiers, de tous vos investissements et contributions, petits ou grands, qui permettent à Vénissieux de grandir, tout en restant unie, solidaire et généreuse.

Premier constat rassurant : nous maintenons la trajectoire prévue, d’un niveau d’investissement de 75 millions d’euros, sur la durée du mandat, malgré des contraintes financières sans précédent.

Baisse des dotations, contractualisation des dépenses de fonctionnement, les gouvernements successifs ont fait des communes, la variable d’ajustement de leurs politiques libérales.

Malgré ce contexte, l’année 2018 a fourni son lot d’avancées. Les quatre grands projets urbains (Puisoz, Cœur de Ville, Quartier Gare et la rénovation urbaine des Minguettes), sont bien lancés. Nous gardons le cap, mais innovons aussi. Nous sommes pionniers en France, avec la mise en place du Forum de Prévention des Addictions.

Autre mise en œuvre, qui ne faisait pas partie du plan de mandat initial : la vidéo-verbalisation, pour mettre fin aux délits de non-respect de feu rouge, et de toutes sortes d’infractions, insupportables et dangereuses, pour tous les habitants.

En matière d’éducation, le groupe scolaire Flora Tristan est sorti de terre, extensions et réhabilitations se poursuivent, à une cadence élevée.

En matière de solidarité, face à l’augmentation du coût de la vie, et à la précarité, nous avons fait évoluer certaines aides sociales, et en avons créé d’autres, pour répondre à de nouvelles urgences. Je tiens à mentionner la mise en place d’un écrivain public et numérique, qui a prouvé toute son utilité.

En termes de développement économique, une dynamique s’est installée, avec l’installation de 12 commerces, d’un pôle médical. Environ 83 000 heures de clauses d’insertion sont programmées, en 2018 et 2019. On recense en moyenne, la création de plus de 540 entreprises par an.

Enfin, sur la période 2014-2017, 800 logements ont été livrés, en moyenne, par an, dont 30% de logements sociaux. La diversité des parcours résidentiels n’a pas été oubliée non plus, avec la livraison de presque 1 900 logements en accession, au cours de ces quatre années, sans compter les logements spécifiques. La dynamique est là, et elle est surtout consolidée.

Avancer sans oublier nos singularités, ni notre identité, penser le développement de notre ville, comme le socle commun de tous les partages, et de toutes les solidarités, par et pour les Vénissians, enfin, servir l’intérêt général, rien que l’intérêt général. Ces trois lignes fortes fixent le cap de 2019. Un horizon, celui de notre commune, que nous allons partager d’emblée, avec tous les Vénissians.

Vous le savez, nous avons décidé de lancer une grande consultation citoyenne en ligne, ouverte jusqu’au 10 février.

Dans un contexte de réduction forte des moyens financiers, et de l’autonomie des villes, il nous a paru essentiel d’échanger avec tous les habitants, de connaître leurs priorités, leurs souhaits, d’imaginer la ville de demain, avec les contraintes d’aujourd’hui, de partager les choix des mois, et des années à venir.

Nous voulons les impliquer dans la réflexion sur les politiques menées et à mener, à l’échelle de la commune. Nul ne peut ignorer la réalité, et c’est justement ce principe de réalité, qui nous a amenés à négocier, la contractualisation de nos dépenses de fonctionnement, avec le préfet. Avec ce taux de 1,46% que la Ville a obtenu, tout proche du plafond fixé, je suis en mesure d’affirmer, que nous avons su convaincre le représentant de l’Etat, de l’immense travail accompli à Vénissieux, dans tous nos quartiers. Mais l’urgence sociale est telle, que nous savons déjà que ce pourcentage sera insuffisant, à partir de 2020.

Je remarque, par ailleurs, que les communes qui n’ont pas contractualisé, avaient soit des dépenses inférieures à 1,2%, soit déjà cédé au privé, bon nombre de leurs missions.

Je ne veux pas que les villes se réduisent à des chambres d’enregistrement, ni que les élus deviennent de simples gestionnaires des affaires courantes.

C’est aussi cette vision de notre territoire, des territoires vivants, humains, nourris pas les politiques de proximité, et non par la technocratie, que je veux partager avec tous les habitants.

Je crois le moment opportun, pour ouvrir un débat crucial, sur le rôle et l’avenir des communes, pour cette proximité et ce principe de libre administration, que les habitants et les Français défendent.

C’est l’intérêt général qui marquera de son empreinte, l’année 2019. Il doit nous guider, et s’inscrire dans chaque fondation que nous posons.

L’école figure au cœur de nos priorités, elle fera l’objet de chantiers marquants : la réhabilitation du groupe scolaire Max-Barel d’un côté, la construction d’un nouveau restaurant self, et l’extension de la maternelle du groupe Charréard, de l’autre.

Les chantiers seront aussi pédagogiques. L’organisation des nouveaux rythmes scolaires à 4 jours, pour la rentrée 2019, avancera en parallèle, avec la réalisation d’un nouveau projet éducatif de territoire. Tous les acteurs seront associés à cette réorganisation profonde.

Gardons en tête l’intérêt de l’enfant, et la qualité des temps scolaires et périscolaires. Organisation majeure à nouveau, dans le cadre de la poursuite des dédoublements de classes de CE1 en REP et REP+.

Je ne peux dissocier de l’ensemble de ces ambitions, l’ouverture de la nouvelle cuisine centrale. Elle marque la volonté de notre majorité, de garder la maîtrise publique, dans le domaine de la santé, de l’éducation, et elle renforce encore notre conviction, que chaque enfant doit bénéficier d’une alimentation de qualité, et d’un vrai équilibre nutritionnel.

C’est un choix politique fort, que nous assumons, et dont nous sommes fiers. Privatiser l’intérêt général, au détriment des habitants, ça n’est pas ma vision de notre ville, ni ma conception de la politique !

Enfin, pour la jeunesse vénissiane, la mission locale va rejoindre la maison des services publics de Vénissy, pour une meilleure visibilité, et constituer un point d’ancrage fort, au sein du quartier.

Charte de coopération, forum des métiers, plus de 20 000 heures par an de marchés d’insertion, réservés aux structures économie sociale et solidaire, pour l’insertion professionnelle portés par la Ville, en 2018 et 2019 : il faut aider les 15-25 ans, à trouver leur place dans le monde professionnel, tout comme dans leur citoyenneté.

Croire en la politique de proximité, c’est croire en ces actions qui s’inscrivent dans la durée, qui portent leurs fruits dans le long terme, mais c’est aussi agir au quotidien, au plus près des réalités, dans le court terme.

Écartons les raccourcis faciles, les démagogies et amalgames opportunistes : le travail en matière de sécurité et tranquillité, nécessite cette double approche, du temps long pour démanteler les réseaux et trafics, du temps court pour répondre aux incivilités, aux actes délictueux ou délinquants.

2019 sera marqué par le déploiement de la Police de Sécurité du Quotidien. J’ai insisté auprès de l’État, pour que Vénissieux bénéficie de ce nouveau dispositif national. Il est en place dans notre ville, depuis janvier.

Cette Police de Sécurité doit nous aider à lutter contre ces incivilités exaspérantes, à gagner en réactivité et en proximité, et à renforcer encore tout le travail partenarial entrepris, depuis de nombreuses années à Vénissieux. Des délits à l’insalubrité publique, le droit à la tranquillité est multiple, et il faut agir sur tous les terrains en même temps. C’est une préoccupation majeure et légitime des Vénissians, qui s’est exprimée dans les Assemblées Générales des conseils de quartiers.

En mutualisant le standard du TOP et le centre de vidéo-protection, notre Ville a rendu son dispositif opérationnel 24h/24, 7 jours sur 7.

Elle innove, et n’entend rien lâcher sur le droit à la sécurité, garant des libertés de chacun. Ma vigilance et mon attention seront entières à ce sujet, comme depuis ma prise de fonction, toujours au plus près de nos partenaires, et du terrain.

La rénovation urbaine des Minguettes va connaître un nouveau temps fort cette année. Avant l’été, nous allons, en effet, signer avec l’ensemble de nos partenaires le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain. Inscrit dans la durée, ce travail immense de rénovation urbaine porte ses fruits, se poursuit à un rythme soutenu, et se tourne déjà vers l’avenir.

De nouvelles polarités vont également naître à Vénissieux, en 2019. L’inauguration du Technicentre SNCF en est une, fleuron de nos savoir-faire industriels, à la jonction du patrimoine vénissian et des métiers d’avenir.

Je crois également, qu’il est approprié de parler d’événement pour Vénissieux, mais aussi pour l’agglomération lyonnaise : la prochaine ouverture des deux grandes enseignes commerciales, Ikea, Leroy Merlin, de l’immeuble tertiaire Fontanel, et des voies d’accès au site Puisoz-Grand Parilly. C’est une première étape, parmi de nombreuses autres, d’un programme qui nous mènera à l’horizon 2025, d’un lieu de vie émergent, où logements, commerces, tertiaire et services aux publics vont s’agréger, dans le cadre d’un développement urbain, ambitieux et paysager, de notre Ville.

A n’en pas douter, le Puisoz-Grand Parilly devient, aussi, un symbole du trajet parcouru, et de notre volontarisme politique, de l’élan et de l’attractivité retrouvés de Vénissieux.

Je sais ce que chacun d’entre vous déploie comme énergie, et comme volonté, pour améliorer la vie des Vénissians. Il y a aussi, j’en suis convaincue, une passion vénissiane, pour ce que notre ville a été, est, et sera. Une passion qui se transmet par ses solidarités, par sa diversité, par sa culture et son identité populaires, par sa singularité.

De cette passion commune, naissent notre envie d’agir pour les habitants, notre attachement de servir l’intérêt général, et notre détermination de grandir ensemble, sans oublier personne sur le bas-côté, sans oublier d’où l’on vient.

Mettre notre cœur et nos humanités à l’ouvrage, dans tous les quartiers, voilà ce que les Vénissians et les Vénissianes, attendent de nous, et voilà ce qui nous attend, à l’aune d’une année pleine d’espoir et de promesses.

Je vous souhaite, à toutes et à tous, une très belle année 2019, à titre individuel, professionnel, et au nom de cette passion qui nous anime : vivre, faire grandir et servir Vénissieux.

Je vous remercie.

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