Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente à la Métropole de Lyon, a participé à la matinée d’introduction des conférences organisées par l’ASUL Volley, avec pour thème le sport au féminin. Retrouvez son intervention.
Je suis très heureuse d’être parmi vous pour introduire avec Florestan Groult cette journée de conférences. Elle est organisée par l’ASUL Volley et porte sur le sport au féminin.
Nous rappelions lors des Journées de l’Égalité organisées par la Métropole de Lyon l’année dernière, que, dans le domaine du sport comme dans bien d’autres, les femmes reviennent de loin. Car, si l’on constate de nombreux progrès, beaucoup de femmes ont été invisibilisées dans leur sport. Et ce, malgré des performances au moins aussi exceptionnelles que leurs homologues masculins.
Des sportives d’exception ont remporté des médailles d’or aux Jeux olympiques, battu des records du monde, collectionné les victoires. Et restent parfois encore méconnues. C’est pourquoi, je vous invite à consulter ici l’exposition des Championnes françaises d’exception. Elle a pour objet de les mettre en lumière et d’encourager les jeunes filles à la pratique du sport. L’enjeu de la visibilité des sportives de haut niveau est en effet un outil essentiel. Il permet de créer des rôles-modèles afin de les inspirer.
Car encore trop souvent, être une femme signifie renoncer à la pratique d’un sport, pour de nombreuses raisons :
« Ce n’est pas pour moi ». « Je serai minoritaire dans un espace dominé par des hommes ». « Je n’ai pas le temps car je porte la charge des tâches ménagères ou des enfants après ma journée de travail ». Et l’on sait pourtant que ce renoncement altère leur santé puisque. En effet, sans exercice physique, c’est aussi dans leur qualité de vie que les femmes sont touchées.
Par ailleurs, si une femme ou un homme décide de la pratique d’un sport. Il ou elle doit pouvoir le faire librement. Sans être entravé par les stéréotypes reproduits et véhiculés par la société. C’est pourquoi, la Métropole mettra bientôt à disposition de toutes les associations et clubs sportifs un kit sur la pratique non genrée du sport. Car, malheureusement, encore aujourd’hui, et parfois inconsciemment, le sport demeure également assigné par le genre.
Je me souviens à ce titre, dans le cadre d’une action en faveur de l’égalité filles-garçons dans un établissement scolaire, d’une professeure de sport féministe. Elle était convaincue de traiter les filles et les garçons de manière égalitaire. Mais elle avait été surprise de constater en regardant le film de son cours, qu’elle ne faisait pas, de manière systématique, le même retour aux filles et aux garçons. Ils avaient le même temps, le même espace, se consacraient au même sport. Mais aux filles, elle disait, c’est très bien, suivant. Tandis qu’aux garçons, elle faisait plus de remarques pour qu’ils se corrigent et s’améliorent. Contre sa volonté, elle avait inconsciemment reproduit ce qu’elle rejetait pourtant intellectuellement. Il faut absolument insister sur la nécessité d’être formé sur ces sujets. Et de remettre en question les schémas et pratiques habituelles…
Ainsi, il y a eu d’importantes avancées ces dernières années. Mais des inégalités entre les hommes et les femmes persistent dans le domaine du sport.
Les différences de salaires, de reconnaissance et de médiatisation entre athlètes masculins et féminins demeurent significatives. Les instances dirigeantes du sport en France s’efforcent de répondre à ces défis. Notamment à travers des initiatives visant à promouvoir le sport féminin et à assurer une plus grande équité. Mais les femmes sont encore peu nombreuses à diriger des fédérations sportives, freinées par un système masculinisé depuis sa création.
Inciter les filles, les femmes à pratiquer dans un club. C’est aussi et avant tout leur garantir un environnement de pratique sûr, respectueux et épanouissant. Il est donc également important de rejeter les propos et comportements sexistes et homophobes. Ceux-ci ont de manière inquiétante, particulièrement la vie dure dans le domaine du sport. Débutant bientôt, le mois des fiertés à venir, sera de nouveau l’opportunité pour la Métropole de Lyon de rappeler à travers une campagne d’affichage la réalité des violences LGBTphobes dans le milieu sportif. Et de montrer au travers de plusieurs évènements son engagement pour un environnement inclusif et respectueux auxquels vous êtes tous et toutes conviés et que vous pourrez retrouver sur notre site.
Je vous invite également à assister aux EuroGames 2025. Ils auront lieu à Lyon en juillet et nous les soutenons car ils s’engagent pour l’inclusion, la diversité et l’écoresponsabilité dans et par le sport. Avec l’enjeu d’informer et de sensibiliser pour lutter contre les discriminations dans le milieu sportif.
Au cœur des domaines que sont notamment l’éducation (notamment à travers la conception des collèges par le prisme du genre et des actions éducatives soutenue). Ou encore l’urbanisme avec des espaces publics repensés et enfin le sport par des pratiques sportives et associatives encouragées,
la Métropole met en place des réflexions, des actions, et des subventions pour rendre l’espace occupé encore majoritairement par des hommes aux métropolitaines afin d’atteindre l’équilibre que nous souhaitons.
Cette culture de l’égalité femmes-hommes, transversale à l’ensemble des actions de la Métropole, est particulièrement soutenue dans le domaine du sport.
Avant de lui céder la parole, j’aimerais donc remercier le vice-président au sport à la Métropole de Lyon, Florestan Groult qui porte ce sujet de manière engagée avec son équipe et qui m’a invité à cet évènement ainsi que toutes celles et ceux qui ont contribué à l’organisation de cette journée.
Je vous souhaite à toutes et tous de très bonnes conférences.