Signature du Contrat local de santé (CLS)

En consolidant la mise en réseau des acteurs locaux, le CLS favorisera l’accès aux droits et aux soins

Hier après-midi, le Contrat Local de Santé 2022-2026 a été signé entre la Ville de Vénissieux et ses partenaires. Les Contrats Locaux de Santé (CLS) visent à réduire les inégalités sociales et territoriales de santé et coordonnent l’action des différents intervenants locaux pour une meilleure efficacité des actions définies dans le cadre des Projets Régionaux de Santé (PRS) élaborés par les Agences Régionales de Santé, à destination des publics les plus fragiles. Les différents signataires ont présenté les orientations et les actions inscrites dans cette démarche partenariale.

En présence de Vanina NICOLI, Préfète déléguée pour l’égalité des chances, Secrétaire Générale, Préfecture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Philippe GUETAT, Directeur départemental du Rhône et de la Métropole de Lyon, Agence Régionale de Santé, du représentant de Bruno BERNARD, Président de la Métropole de Lyon, Marie-Dominique BENEVENT, Directrice déléguée au secteur médico-social, Fondation ARHM, et de tous les partenaires du CLS.

Mesdames, Messieurs,

Dans un contexte où les inégalités territoriales et sociales en matière de santé persistent et après deux années de crise sanitaire qui n’ont fait qu’exacerber les difficultés de notre système de santé, le rôle des acteurs locaux dans la mise en œuvre des politiques publiques d’accès aux soins n’a de cesse d’être réaffirmé.

En effet, le constat est aujourd’hui sans appel : plus de 30% des ménages français vivent dans un désert médical, 1,6 million d’individus, familles, jeunes ou personnes âgées, sont contraints de renoncer à des soins pour des raisons financières, parce qu’ils n’ont pas accès à un médecin à proximité de chez eux ou parce que les conditions ne sont pas réunies pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits.

En outre, le développement de la dématérialisation et des procédures numériques, parfois sans alternative par un accueil physique, contribuent à accentuer encore davantage les obstacles rencontrés par certains publics. Or, l’accès aux soins constitue un droit fondamental que la société se doit de garantir.

Engagée depuis de nombreuses années en faveur de l’accès aux droits et aux soins de toutes et tous, la Ville de Vénissieux franchit aujourd’hui, aux côtés de ses partenaires ici présents, une nouvelle étape essentielle pour faire face à ce défi.

Dès 2007, elle a réalisé un diagnostic local de santé afin de se donner les moyens de répondre aux besoins de ses habitantes et habitants.

En 2019, ce diagnostic a été actualisé et a mis en exergue des problématiques diverses, certaines d’entre elles bien connues et communes à la majorité des territoires, d’autres plus spécifiques à Vénissieux.

Parmi les sujets prégnants, on relève des difficultés de santé plus marquées chez les publics très modestes ou en situation de précarité. De manière générale, le surpoids, le diabète et la souffrance psychique ont été repérés comme des problématiques majeures au sein de la commune.

Ajouté à ces indicateurs préoccupants, force est de constater que la crise sanitaire n’a pas été sans conséquence sur l’état de santé global des habitantes et des habitants : elle a conduit à un mode de vie plus sédentaire et a renforcé l’isolement et le repli sur soi en réduisant le lien social. Elle a également eu pour effet d’augmenter l’anxiété ainsi que le stress, et ce particulièrement dans les quartiers politique de la Ville.

Au regard de cette situation et à partir de cet état des lieux, il est impératif d’apporter une réponse forte et commune à ces enjeux. C’est pourquoi, la Ville de Vénissieux et ses partenaires ont amorcé un travail conjoint en septembre 2021, aboutissant ce jour à la signature du premier contrat local de santé sur le territoire de Vénissieux.

Cet outil, d’une durée de cinq ans est co-porté par l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, l’Etat, la Métropole de Lyon, l’ARHM et la Ville de Vénissieux. Il a vocation à couvrir tout le territoire et à répondre aux problématiques de santé physique ou psychique de tous les habitants.

Son élaboration a réuni l’ensemble des acteurs locaux oeuvrant dans le champ de la santé autour d’engagements réciproques et d’objectifs partagés : il s’agit de mener ensemble une action coordonnée et cohérente pour réduire les inégalités, prévenir le non-recours aux soins et garantir à l’ensemble de la population la possibilité d’accéder à ses droits.

Ces travaux ont mené à la formalisation d’un plan d’action fondé sur quatre axes :

  • Le premier porte sur la prévention et la promotion de la santé par le repérage, le dépistage, l’accompagnement des publics ou la lutte contre les conduites à risque ;
  • Le second traite de la santé mentale à travers le soutien aux habitants en souffrance psychique, la lutte contre l’isolement ou l’information des publics ;
  • Le troisième met en exergue une démarche innovante autour de la santé environnement, qui requiert la sensibilisation de tous autour de l’alimentation saine et durable, aux bons gestes ainsi qu’une action pour un environnement favorable à la santé ;
  • Le dernier vise à favoriser l’accès aux droits et aux soins, qui passe notamment par l’amélioration de la prise en charge des patients et leur accompagnement dans leur parcours de soin.

La définition de ces axes a permis à quatre groupes de travail partenariaux de se réunir autour ces thématiques et de les décliner en 17 fiches actions. Certaines consolident des démarches ou dispositifs déjà existants, tels le Contrat local de santé mentale, mis en place depuis plus de vingt ans ou l’Atelier santé Ville. D’autres actions répondent à des ambitions nouvelles, telle la déclinaison opérationnelle de la signature par la Ville de la charte villes et territoires sans perturbateur endocrinien ou l’organisation d’un forum global consacré aux questions de santé à destination du grand public. Afin de mener à bien l’ensemble des actions identifiées par les participants, la Ville de Vénissieux a décidé de recruter une coordinatrice CLS qui sera chargée du suivi de l’avancée des actions et de l’évaluation du contrat.

L’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes participera au financement du poste à hauteur de 15 000€ par an. Je tiens à saluer ce travail partenarial de qualité, qui aboutit aujourd’hui à la signature d’un contrat local de santé ambitieux et adapté à notre territoire.

En consolidant la mise en réseau des acteurs locaux, le CLS favorisera l’accès aux droits et aux soins, la prévention pour toutes et tous et constituera un levier indéniable pour réduire les inégalités sociales, environnementales et territoriales en matière de santé.

Je vous remercie.

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