Semaine du goût « Épices et Aromates »

S’il y a bien un lieu de vie et d’échanges de culture, de convivialité et de partage, c’est bien celui-là : l’heure des repas.

En famille, entre amis, sur le pouce, à la cantine ou ailleurs, on aime, en règle générale, passer à table, en France, peut-être un peu plus qu’ailleurs. C’est une tradition et un plaisir qui résistent plutôt bien à nos nouveaux modes de consommation.

Dans sa dernière étude en la matière, l’INSEE enregistre à la fois des évolutions, et un attachement profond à nos pauses alimentaires. Ainsi, à 13 heures, la moitié des Français est en train de déjeuner. Ce modèle est très éloigné de celui des États-Unis, par exemple, où les habitants sont bien moins nombreux, à manger aux mêmes heures. Entre 1986 et 2010, le temps quotidien moyen consacré à faire la cuisine s’est réduit de 18 minutes en métropole. Mais le temps consacré à s’alimenter, lui, s’est plutôt légèrement accru : 2 h 22 par jour en moyenne en 2010, soit 13 minutes de plus qu’en 1986. Bref, en matière gastronomique, les Français savent faire, et développent aussi un réel savoir-faire, reconnu de par le monde, fruit de la transmission de génération en génération, et de l’ouverture à d’autres territoires.

Trêve de plaisanterie, l’alimentation, source de plaisir, est tout autant un enjeu culturel que sanitaire. Culturel, et c’est l’un des objectifs de notre ville, car le temps du repas reste un temps d’éducation, de découverte et d’apprentissage, notamment auprès enfants. Saveurs méditerranéennes, gourmandes, des îles, saveurs Rhône-Alpes, fruits et légumes, poissons, cette année les épices et les aromates, les thématiques de nos semaines du goût, 17ème du nom, montrent la diversité que nos scolaires, nos aînés, ont pu découvrir ou redécouvrir. Il s’agit là d’initier, d’ouvrir l’esprit et le goût du plus grand nombre, à d’autres traditions, d’autres territoires, d’autres horizons.

A l’heure où l’on tend à tout uniformiser, y compris dans nos assiettes, et où l’on considère le citoyen comme un simple consommateur, il est nécessaire de défendre, au contraire, les différences de cultures, de gastronomie, de montrer un monde non pas global, mais un monde fort de toute sa diversité.
Enjeu culturel et, bien sûr, enjeu sanitaire. La question de la santé relève en amont de la question de la production. Les crises à répétition de ces 30 dernières années, dans le secteur agroalimentaire, sont graves : elles ont illustré, et illustrent encore, des dérives inadmissibles.

Cette semaine du goût a aussi vocation de montrer qu’il existe des modes de production raisonnés, que des associations, des artisans, des professionnels, travaillent avec passion, pour élaborer des produits de qualité. Les comportements à ce sujet ont changé, et l’on veut savoir désormais ce que l’on mange. Cette dimension qualitative, notre ville l’a intégrée, puisque notre régie de restauration scolaire et sociale, en moyenne 4000 repas servis chaque jour, comprend 20% de produits bio, auprès d’une agriculture de proximité. C’est la garantie, avec le concours d’une diététicienne, d’un véritable équilibre nutritionnel, et d’un apprentissage au goût pour le plus grand nombre, et notamment pour les enfants de Vénissieux. N’oublions pas que pour certains d’entre eux, le repas à la cantine est bien souvent le plus équilibré de leur journée.

Enjeu sanitaire que relaie l’Atelier Santé Ville depuis 2010, en développant différents axes de travail sur la prévention de l’obésité. Le parcours de santé en MouVement a d’ailleurs été récompensé par l’Agence pour l’éducation par le sport, et Vénissieux vient par ailleurs d’adhérer au programme national nutrition santé.

Enjeu culturel, enjeu sanitaire, enjeu social, à travers également les politiques tarifaires préférentiels que nous renouvelons tous les ans, enjeu politique enfin. La ville a fait le choix de garder un grand service public de restauration, quand tant d’autres l’ont cédé au privé. Certains l’estimeront en termes de coût, je leur répondrai qu’il s’agit là d’un investissement, au service de notre jeunesse principalement, de la qualité nutritionnelle et de la santé des habitants.

La prochaine construction de la nouvelle cuisine centrale en est la traduction.

Pour finir, je tenais à remercier tous les partenaires qui s’impliquent avec dévouement et générosité dans cette semaine du goût, appréciée, je le sais, par les Vénissians. « Dans un bon plat, s’amusait Pierre Perret, le sourire est la meilleure épice ». A nous de le vérifier dès maintenant.

Je vous remercie.

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