Repas offert aux personnes âgées

Un an avant le début de l’épidémie, plus d’un million de personnes âgées de 65 ans et plus, vivaient sous le seuil de pauvreté, avec moins de 1 000 euros net mensuel.

En ce début décembre, 830 seniors ont répondu à l’invitation de la Ville pour partager un moment convivial, festif et gourmand et 4 300 colis ont été commandés et distribués le 9 décembre dernier. Des rendez-vous organisés avec les mesures particulières imposées par le contexte sanitaire.

Le bonheur ne se décrète pas, il se saisit au présent, souvent dans les instants les plus simples, et les plus chaleureux. Etre ensemble, danser ensemble, sourire ensemble, se parler, s’écouter, prendre son temps, se retrouver dans un moment de complicité, de simplicité, de proximité, de chaleur humaine.

L’année dernière, c’est la solidarité qui a ouvert la voie, la solidarité qui a permis au plus grand nombre d’entre vous, de marquer, malgré la crise sanitaire, les fêtes de fin d’année. Sortir par plus de solidarité, toujours plus de solidarité, voilà les leçons à retenir de la pandémie actuelle.

On n’en verra l’issue qu’en restant uni, soudé, sans oublier personne, on ne s’en sortira qu’en renforçant le lien social, et le lien entre les générations.

L’année dernière, les périodes de confinement ont invité notre ville à être réactive, à se réinventer. La réponse n’a pas tardé, elle a été à la hauteur du défi. La mobilisation de nos agents, des élus, a été remarquable, elle nous a permis de distribuer, malgré le confinement, les 5 000 colis de fin d’année, aux Vénissianes et Vénissians de plus de 65 ans. Un grand merci à tous ceux qui ont participé à cette opération inédite, à tous ces hommes et toutes ces femmes des différentes directions, qui sont venus en appui de notre service social, toujours aussi prompt à réagir et à s’adapter.

Non, le mot solidarité n’est pas comme les autres, il charrie du cœur, de l’attention, de l’empathie, il tend la main. Mais s’il prend un sens fort, c’est seulement à partir du moment où il s’inscrit dans la durée. Dès mars 2020, nous avons compris qu’il fallait être vigilant. Une cellule de veille Covid a été immédiatement élargie. 12 000 appels ont été passés lors du 1er confinement, et ont mobilisé 31 agents de la ville. Presque 8 000 appels auprès de 967 personnes lors du 2ème confinement !

Oui, ici à Vénissieux, la solidarité s’écrit au pluriel, avec nos services publics de proximité, avec les habitants.

Personne n’a oublié le cœur à l’ouvrage des 260 couturiers solidaires, qui ont confectionné 20 000 masques envoyés aux plus de 65 ans, au début de la pandémie. Un geste de bienveillance, de générosité, quand les masques que l’Etat promettait, manquaient à l’appel.  

Mais permettez-moi de savourer ce moment si particulier : se retrouver ensemble, après une année si compliquée, si difficile pour les uns et les autres. Se retrouver ensemble, en maintenant les précautions d’usage. Passe sanitaire, port du masque obligatoire, respect des gestes barrière, gel hydroalcoolique mis à disposition à l’entrée, sur les tables, et à proximité de la piste de danse, autant de mesures nécessaires car le virus circule toujours, et la pandémie n’est pas derrière nous.

Ces gestes, maintenez-les au quotidien, maintenez-les avec vos amis, vos proches, votre famille, pendant toute la période des fêtes, et après encore, car ils vous protègent, et votre santé compte plus que tout.

Aujourd’hui, la tradition reprend ses droits, les repas et colis du CCAS vont toucher plus de 6 000 bénéficiaires vénisisians, 6 000 de nos aînés. Plus de 830 repas ont été réservés, 4 300 colis ont été commandés et seront distribués le 9 décembre. Plus de 40 interventions bénévoles ont été réalisées, pour l’organisation et le bon fonctionnement des différentes initiatives.

Que serait la solidarité, sans nos services publics de proximité ? Dans une société du repli, morcelée, où règnent l’individualisme et les égoïsmes, « vivre ensemble » aurait-il encore un sens, sans ces hommes et ces femmes de la fonction publique territoriale, qui rapprochent les habitants et les générations, qui soudent les quartiers les uns aux autres, qui donnent un visage et une identité à notre ville. Les crises sont des révélateurs de ce que nous sommes, et de ce que nous voulons.

Et bien je vous le dis avec pugnacité, ici à Vénissieux, nous voulons des services publics forts, et nous leur donnons des moyens humains et financiers, à la hauteur de l’intérêt général que nous défendons, des liens intergénérationnels que nous renforçons.

Nous avons vite analysé les conséquences de cette crise sanitaire, à l’égard de nos aînés. La santé dans un premier temps, bien évidemment, mais aussi et surtout l’isolement, la sensation d’être abandonné, livré à soi-même.

Outre la cellule canicule que tout le monde connaît, nous avons créé en 2020, une cellule partenariale de lutte contre l’isolement des personnes âgées. Il s’agit d’identifier des situations de personnes âgées isolées, de plus de 65 ans, non suivies par les services sociaux municipaux ou métropolitains, et nécessitant un accompagnement ponctuel ou durable, au niveau social ou sanitaire.

La Ville de Vénissieux, et plus particulièrement le pôle 3ème âge, réunit une fois par trimestre, les partenaires et les acteurs intervenant sur le territoire Vénissian. Les associations, les Maisons de la Métropole, le Secours Populaire, La Poste, l’OMR, les centres sociaux, Les petits frères des pauvres, etc, tout le monde est sur le pont, et travaille main dans la main.

En plus de ce nouveau dispositif, nous avons mis en place en janvier 2021, des visites de courtoisie à la suite de l’isolement ressenti durant la crise sanitaire. Sur la base du volontariat, les personnes âgées isolées reçoivent une visite, une à deux fois par semaine, d’un agent du CCAS. Deux personnes en service civique ont été recrutées à cet effet.

45 personnes ont été visitées de janvier à juin 2021, âgées de 81 ans en moyenne. C’est cela nos services publics de proximité, une souplesse et une humanité, au service de toutes les générations, ce sont eux qui alimentent notre plan de mandat 2020-2026, dans tous les domaines 3ème âge, santé, culture, éducation, accès au logement. Ils sont notre richesse et notre patrimoine.

Malgré toutes les contraintes liées à la crise sanitaire, notre Ville a poursuivi ses efforts au quotidien, et au plus près de vous tous. Services de soins, service d’accompagnement à domicile, portage de repas, nos missions de proximité ont été accomplies et réalisées, dans le contexte que chacun connaît.

Le budget 2020 du CCAS a été de 5 374 754 €, 75 % de ses dépenses sont dédiées au 3ème âge. Nos priorités, vivre dignement sa retraite, sont bien gravées dans le marbre. Et les avancées continuent. Nous avons mis en place, début 2021, l’accueil de jour médicalisé de 10 places, soit par effet de rotation une trentaine de patients, pour accompagner la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, et faciliter ainsi le répit des aidants. Le service a pris place Résidence Ludovic-Bonin, il vient compléter l’accueil de jour non-médicalisé, de la résidence Henri-Raynaud.

Autre programme initié par plusieurs structures de la Métropole, dont le CCAS de Vénissieux, nous avons lancé le « Territoire Zéro Non-Recours », un projet favorisant l’accessibilité aux aides sociales, des personnes en situation de pauvreté. Avec un ambassadeur des droits, il s’agira d’aller vers ces personnes fragiles, pour leur faire connaître leurs droits et les accompagner. Beaucoup de personnes âgées sont sorties des confinements, perdues et désorientées, tout un travail de proximité, d’écoute doit déjà être anticipé, et c’est ce que nous faisons. La crise sanitaire a frappé de plein fouet les plus fragiles, les jeunes, et les retraités notamment.

Un an avant le début de l’épidémie, plus d’un million de personnes âgées de 65 ans et plus, vivaient sous le seuil de pauvreté, avec moins de 1 000 euros net mensuel.

Comment fait-on pour survivre, pour s’alimenter correctement, pour se chauffer dans un logement, avec moins de 1 000 euros par mois ? 

Comment fait-on pour se soigner, quand les déremboursements de médicaments se multiplient, et que les prix des mutuelles ne cessent d’augmenter ?

A cette précarité injustifiable, se sont ajoutés les effets de la pandémie. Le constat est terrible.

Aujourd’hui en France, 530 000 personnes âgées de 60 ans et plus, ne rencontrent que très rarement un membre de leur famille, des amis, des voisins ou des proches. Ce sentiment d’abandon a doublé, en l’espace de cinq ans. Fragilité économique, fragilité psychologique, l’urgence et la détresse sont là, notre pays doit se réveiller, pour assurer à nos aînés, les conditions d’une vie digne et décente.   

D’autres chantiers nous attendent, sur la dépendance notamment, et l’Etat devra se montrer à la hauteur du défi, et à l’appui des collectivités locales, qui ne pourront pas tout faire toutes seules.

Des réflexions sont également à engager, en lien avec la Métropole et l’Agence Régionale de Santé (ARS), autour de la sécurisation, l’adaptation des logements, de l’aide aux aidants, de solutions coopératives d’habitat partagé.

Mais aujourd’hui, j’ai envie de vous dire : le bonheur ne se décrète pas, il se saisit au présent, souvent dans les instants les plus simples, et les plus chaleureux. Etre ensemble, danser ensemble, sourire ensemble, se parler, s’écouter, prendre son temps, se retrouver dans un moment de complicité, de simplicité, de proximité, de chaleur humaine. Ces moments-là sont précieux, ils sont le sel de nos vies, car ils portent haut le respect que chaque génération doit à sa devancière. Solidarité, respect, oui voilà deux mots qui nous guident dans nos attentions, dans nos actions, dans nos émotions, deux mots avec lesquels, jamais notre ville ne transigera.

En cette fin d’année, tandis que le virus de la Covid 19 circule toujours parmi nous, continuez de respecter les gestes barrière, soyez vigilants, prenez soin de vous et de tous vos proches.

Je vous souhaite de très joyeuses fêtes et je vous remercie.   

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