Repas offert aux personnes âgées et retraités de la ville de Vénissieux

… »Toutes nos diversités font notre force, lorsqu’elles forment une entité, une identité, une solidarité, un échange intergénérationnel indivisible. »…

Ces repas et colis de fin d‘année ne sont pas une date comme une autre, un rendez-vous annuel parmi d’autres. Ils sont un moment de rencontre, de convivialité, de partage, de complicité et de reconnaissance. Cette reconnaissance de notre ville à l’égard de ses aînés, qui ont bâti, construit et contribué à la vie, et au développement de Vénissieux, telle qu’elle est aujourd’hui.

J’ai l’habitude de dire qu’une ville est un puzzle, mais une ville, c’est aussi une longue chaîne humaine, un fil rouge autour duquel se noue une identité, et se forge un patrimoine commun. Etre ensemble, vivre ensemble, que l’on s’entende bien sur ces expressions : il ne s’agit pas d’exister les uns à côté des autres, mais les uns avec les autres, et les uns pour les autres. Revenir, en somme, à l’action de verbes simples : discuter, parler, écouter, échanger, rire, sourire, partager les fêtes de fin d’année collectivement, faire société.

Dans un monde où le lien social est érodé, où la solitude et l’anonymat pèsent, où l’indifférence à l’autre règne trop souvent, ces repas font un bien fou. Ils marquent la volonté de la Ville de Vénissieux, de placer l’humain au cœur des décisions, des projets, du développement de nos territoires, et de renforcer la cohésion, et le dialogue entre les générations.

Cette année, plus de 4300 colis ont été commandés, et 1170 repas ont été réservés. On retrouve cet esprit de solidarité, dans l’organisation même de ce rendez-vous annuel, qui mobilise des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes, nos agents et des bénévoles.

Je tiens à remercier l’investissement du Pôle 3ème âge, et les nombreux autres services impliqués : le cadre de vie, la communication, le protocole et moyens généraux. Un travail d’équipe transversal, de nos services publics de proximité, ouvert à l’ensemble des structures de la ville. Merci encore à la cuisine centrale, au lycée professionnel Hélène Boucher, à l’Office Municipal des Retraités et à nos deux résidences Bonin et Raynaud. Ce sont en effet les résidents, qui ont conçu et réalisé, la décoration des tables, et on peut les en féliciter.

La force des services publics réside, dans cette capacité à souder notre ville, à rapprocher les habitants et les générations, à ne laisser personne sur le bord de la route. Le 3ème âge doit mobiliser notre attention, et les savoir-faire de nos services, tant l’isolement et la précarité affectent, de plus en plus de retraités.

Nous ne voulons pas d’une ville à deux vitesses, de territoires segmentés par l’âge ou l’argent. Toutes nos diversités font notre force, lorsqu’elles forment une entité, une identité, une solidarité, un échange intergénérationnel indivisible.

Nos politiques de proximité, à l’égard du 3ème âge, ne se démentent pas, elles restent donc pérennes, et ambitieuses. Elles sont au service de l’autonomie des personnes, de l’accompagnement des personnes âgées, pour favoriser le maintien à domicile, de l’accès aux soins, de la lutte contre l’isolement, et la précarité. La politique en direction des personnes âgées, représente 63 % des dépenses de fonctionnement, du budget du CCAS, soit près de 3 300 000 €, sur un budget de 5 300 000 €. Avec ce budget important, la ville offre un service public de qualité, en direction du 3ème âge.

En 2019, 1 445 heures ont été réalisées en moyenne par mois, pour la prise en charge de 50 personnes, dans le cadre du service de soins infirmiers à domicile. 1 595 heures réalisées en moyenne par mois, pour les prestations d’aides à domicile, auprès de 125 personnes inscrites dans le Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile. 26 384 repas ont été livrés, pour 105 personnes inscrites, au service de repas à domicile.

1570 personnes ont été contactées, lors des deux épisodes de canicule, de l’été 2019. Nous comptons 115 logements, dans nos deux résidences Bonin et Raynaud, et les deux foyers soleil.

Avec l’OMR et son panel d’animations, d’activités et de temps forts tout au long de l’année, le 3ème âge à Vénissieux, est aussi le temps des curiosités. Le portage de livres mis en place dans nos résidences Raynaud et Bonin, aux Tulipiers et à l’OMR, s’inscrit dans cet esprit d’une culture et de loisirs, à portée du plus grand nombre.

Deux rappels à porter à votre connaissance : avec la Métropole, nous continuons de nous battre auprès de l’ARS, pour l’arrivée d’un nouvel EHPAD, dans le quartier Puisoz- Grand-Parilly.

Par ailleurs, notre ville s’est portée candidate, à l’appel à projet de l’ARS, relatif à la création d’un accueil de jour médicalisé de 10 places, destiné aux personnes âgées de 60 ans et plus, en perte d’autonomie ou atteintes d’Alzheimer. Par effet de rotation, ces 10 places ne signifient pas, l’accueil d’uniquement 10 personnes, mais de bien plus. Ce dispositif viendrait en complément, de l’accueil de jour non médicalisé de 8 places, dont la ville de Vénissieux dispose aujourd’hui, et qui est géré par le CCAS, résidence Henri-Raynaud.

Nos sociétés font face à un double défi. Le défi du présent, et le défi de l’avenir. Je le dis sans ambages : la solution aux deux, passera par la solidarité nationale, pas par la privatisation de la santé, des retraites et des conditions de vie du 3ème âge, que certains voient déjà, sous l’œil du marché et des profits à faire, de l’eldorado économique à conquérir.

Le défi d’aujourd’hui, est de mettre fin à la pauvreté, la précarité et les inégalités sociales, qui frappent les plus de 60 ans. Selon les dernières études menées, en 2015, 1,4 million de personnes âgées, de 53 à 69 ans ne perçoivent ni revenu d’activité, ni pension de retraite, de droit direct ou de réversion.

Dans le détail, on constate que ces seniors, sous le seuil de pauvreté sont en majorité des femmes. D’autres indicateurs doivent alerter les pouvoirs publics. Le taux de pauvreté chez les personnes âgées augmente. Il est passé de 7,6% en 2012, à 9,6% en 2014.

En 2012, 11% des seniors réduisaient fortement leur consommation, ils étaient 16% à le faire, deux ans plus tard. L’accès aux soins se détériore, la précarité énergétique s’étend. Dans un pays comme le nôtre, comment peut-on tolérer, que des hommes et des femmes, après une vie de travail, se retrouvent dans le dénuement et la solitude, avec ce sentiment profond d’abandon, de la part de l’Etat. Il ne faut pas s’habituer à cet état de fait, mais le dénoncer, encore et encore, car chacun a droit aux conditions d’une vie digne. C’est tout le sens de mon combat pour nos aînés, : solidarité nationale et dignité de la personne, l’une ne va pas sans l’autre.

Le défi de demain est lié à l’allongement de l’espérance de vie, et au vieillissement de la population. Nos villes devront s’adapter à cette mutation, et aux nouvelles problématiques, qu’elle va générer. On considère que Vénissieux est une ville jeune, c’est le cas effectivement, mais les projections pour 2020, prévoient d’ores et déjà, une augmentation par rapport à 2011, de 6% de la population âgée de plus de 60 ans, et de 18,4% des plus de 75 ans.

Dans l’Union Européenne, la baisse du taux de fécondité, conjuguée à l’allongement de l’espérance de vie, devrait faire chuter la part de la population active, moins 49 millions d’individus d’ici à 2050. Par effet mécanique, l’augmentation des dépenses de santé, et le financement de la dépendance, doivent être anticipés à l’aune d’une démographie vieillissante. Si l’on substitue à la solidarité nationale, le recours aux cotisations et assurances privées, inutile de vous dire que les inégalités sociales, et les écarts de revenus et pensions, vont se creuser de façon dramatique. Nous devons, dès aujourd’hui, éviter ce scénario du pire.

A quelques jours des fêtes de fin d’année, permettez-moi de vous dire combien notre ville est fière d’être à vos côtés, et de vous compter parmi nous, d’être des Vénissians à part entière, qui conseillent, qui rassurent, et qui nous guident en quelque sorte.

Dans la convivialité, comme dans l’adversité, se sentir proches les uns des autres, serrer les liens entre les générations, c’est assurément vivre debout, et donner un sens à l’existence, avec cette volonté de transmettre des valeurs, et de meilleures conditions à nos enfants, et petits-enfants.

Je vous souhaite, à tous et à toutes, d’excellentes et chaleureuses fêtes de fin d’année, et je vous remercie.

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