Le week-end dernier, environ 700 convives ont répondu présent à l’invitation de la ville pour un repas festif et convivial. Au nom de tous les Vénissians, je leur ai souhaité, à toutes & tous, d’excellentes fêtes de fin d’année auprès de leur famille, de leurs proches ou de leurs amis.
Une société qui fait bloc, c’est une société qui accorde la même attention et la même place à toutes les générations, et qui sait dresser entre elles les passerelles de la solidarité. Il faut savoir tendre la main, écouter nos aînés, trouver des réponses à des problématiques nouvelles.
Il y a bien sûr le renforcement de l’autonomie pour certains ou la perte d’indépendance pour d’autres, mais divers domaines méritent tout autant notre attention comme la fracture numérique, l’adaptation des logements, la place des loisirs ou activités sportives chez les plus de 65 ans, l’engagement dans la démocratie participative et une citoyenneté active, les dispositifs pour rompre l’isolement. Et puis, il y a nos rendez-vous, et celui des repas de fin d’année est si particulier.
Car ça fait du bien d’être ensemble, de prendre notre temps pour discuter, de tisser ce lien social dont nos sociétés manquent cruellement. Oui, notre plaisir est chaque année renouvelé, intact et chaleureux. C’est la marque d’une reconnaissance de notre ville à ses aînés, de tout ce que vous avez apporté à notre histoire commune et à notre identité vénissiane.
Ce respect-là, ici à Vénissieux, est indéfectible, il fait partie de notre ADN. Ainsi, chaque année, la ville propose aux personnes âgées de plus de 65 ans, sur inscription, de participer à nos repas de fin d’année ou de recevoir un colis. 5 400 invitations choix ont été envoyées. Pour l’année 2024 : 4300 colis seront été distribués. Environ 700 convives aux repas des 30 novembre et 1er décembre 2024. L’ensemble du pôle 3ème âge est mobilisé ainsi que de nombreux autres services municipaux, sans oublier les bénévoles de l’OMR et le lycée Hélène Boucher.
Qu’on ne se trompe pas, le 3ème âge est le défi de société qui nous attend, lié entre autres à l’allongement de la durée de vie. Vénissieux reste une ville jeune, elle voit néanmoins sa population plus âgée augmenter : concernant les seniors, on peut distinguer les 60/74 ans dont la population reste stable depuis 1999, et les personnes de plus de 75 ans, dont le nombre a plus que doublé sur la même période.
En France en 2030, un Français sur trois aura plus de 60 ans et les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans, pour la première fois. Il va falloir prendre les choses à bras le corps et exiger une loi « Grand Âge » le plus vite possible.
Il n’y a pas de temps à perdre car La loi « Bien vieillir » n’est pas suffisante. Cette dernière a pour vocation de renforcer la politique de prévention de la perte d’autonomie et de lutter contre l’isolement, mais à ce jour, la prise en charge concrète du grand âge, avec bien sûr la question de la perte d’autonomie, n’est toujours pas actée. Il faudra que la solidarité nationale la finance, et pas le recours au privé, qui générerait des inégalités profondes entre les personnes âgées. L’effort devra être d’ampleur, de près de 10 milliards d’ici 2030.
En 2023, Le pouvoir d’achat des retraités s’est à nouveau effondré avec la hausse de l’inflation. Ça touche l’alimentation, le logement, le chauffage aussi, partout, il faut faire des économies drastiques. Cette précarité du 3ème âge se retrouve dans les chiffres de l’Insee : la pauvreté gagne du terrain, elle touche 15,6% des moins de 65 ans et 6,1% des 65-74 ans. En repoussant l’âge légal de la retraite à 64 ans, la réforme d’Emmanuel Macron, passée au forceps contre l’avis de tous les syndicats, va aggraver une situation déjà alarmante, en pénalisant plus particulièrement les femmes aux carrières incomplètes. Ces deux sujets sont fondamentaux dans notre pays si l’on veut agir pour une vie digne, si l’on veut actionner les leviers de la solidarité nationale pour ne laisser personne sur le bord de la route.
Je connais la réalité du terrain, et je sais que beaucoup de nos aînés vivent dans des conditions éprouvantes, à reporter des soins, faire des économies sur l’alimentation ou le chauffage. Les annonces gouvernementales d’une baisse des remboursements des médicaments et du gel pour six mois des pensions de retraite ne vont pas dans le bon sens. La précarité gagne du terrain, l’indifférence aussi, qui s’exprime dans ce sentiment de solitude et d’abandon éprouvé par de nombreux retraités. Nous ne pouvons pas accepter ce glissement vers une société de l’exclusion et du chacun pour soi. C’est la raison pour laquelle notre budget 3è âge s’élève à environ 4 millions d’euros.
Nos politiques de proximité, comme ces repas de fin d’année l’illustrent, agissent pour retisser les liens entre les générations de Vénissians.
La crise sanitaire liée à l’épidémie COVID a mis en évidence des situations d’isolement et des problématiques rencontrées par les personnes âgées sans accès aux dispositifs d’accompagnement. Nous avons vite mis en place une cellule de veille de façon permanente par le CCAS en 2021 pour permettre d’identifier ces situations problématiques, pour coordonner les différents dispositifs en regard des besoins identifiés et pour proposer un accompagnement adapté. Ces dispositifs créent des liens, tissent des fils entre les Vénissians et Vénissieux.
C’est le cas de nos services d’aide, d’accompagnement et de soins à domicile, qui concernent plus de 150 personnes en 2024. Le cas aussi de notre portage de repas, 20300 repas livrés à plus de 80 usagers. De nos deux résidences autonomie Henri Raynaud et Ludovic Bonin, de nos deux foyers Soleil, de notre restaurant collectif à Moulin-à-Vent, de notre accueil de jour médicalisé Ludovic Bonin, à raison de 28 personnes différentes accueillies en moyenne par mois en 2024. Pour beaucoup, ces dispositifs sont un coût, pour nous à Vénissieux, c’est un investissement dans l’humain, pour tous nos aînés et le vivre ensemble. La force des services publics de proximité, ceux que notre majorité défend bec et ongles, elle est dans ce maillage de solidarités et d’attention à l’autre.
Ces services sont efficients tous les jours et s’adaptent aux circonstances du moment.
Ainsi cette année, l’alerte canicule a été déclenchée fin juillet, puis à nouveau mi-août. 730 foyers ont été contactés lors de la période caniculaire, soit 1468 contacts. Les personnes se sentent moins seules, moins désemparées et connaissent les gestes à adopter. Les appels ont été passés par 10 agents DSAS. Là encore, on peut parler de cohésion, de mobilisation pour aider nos aînés.
Pour les animations et sorties, chacun d’entre vous peut compter sur l’OMR, qui recense 420 adhérents en 2024 dont 96 nouveaux adhérents. L’Office est spécialisé dans l’activité de loisirs pour les retraités. L’association propose des ateliers collectifs, des sorties et visites à la journée, des animations ludiques, sportives, danse, piscine, spectacles, repas dansant, etc…. Le spectre est large et nous menons des réflexions sur la nature des activités proposées car les envies et besoins ne sont pas les mêmes à l’âge de 65 ans ou à 80 ans et plus.
Dans un monde régi par le profit, l’individualisme et l’argent fou, Vénissieux renforce au contraire ses politiques de proximité au service de toutes les générations et de l’intérêt général. C’est l’humain qui pose les bases de notre pacte communal, c’est la solidarité de notre budget qui nous permet de jouer notre rôle d’amortisseur social à l’égard des familles, des enfants et de nos aînés.
Bien sûr, les politiques d’austérité annoncées par le gouvernement vont pénaliser très lourdement les collectivités territoriales, et plus particulièrement les communes. Nous maintiendrons le cap malgré tout car nous ne voulons pas d’une société de l’exclusion et du repli, car le respect à l’égard de nos aînés n’est pas une contrainte mais un devoir, une fierté, un juste retour des choses.
Une ville avance quand elle sait d’où elle vient, quand les combats des générations passées profitent aux générations qui suivent. C’est cette philosophie qui nous anime, une identité vénissiane qui passe de génération en génération dans l’expression et la transmission de la solidarité et de la cohésion sociale.
Je remercie le CCAS, les interventions et la mobilisation des bénévoles de l’OMR, l’implication de nos services municipaux, de notre cuisine centrale et du lycée Hélène Boucher. Chacun apporte sa pierre à l’édifice pour ce moment chaleureux, festif, ce moment de complicité que nous apprécions tant et auquel nous tenons tant.
Au nom de tous les Vénissians, je vous souhaite, à tous et à toutes, d’excellentes fêtes de fin d’année auprès de votre famille, de vos proches ou de vos amis. Prenez soin de vous, et sachez que le respect qui est le nôtre et l’attention que nous vous portons sont ancrés en nous, forts et inaltérables.
Je vous remercie.
Par nos applaudissements, remercions chaleureusement, la Régie de restauration scolaire et sociale, les élèves du lycée Hélène Boucher, les bénévoles de l’OMR, & les services Ville, dont la DSAS qui contribuent à la réussite de ces journées.
