Le sport occupe une place de plus en plus importante dans nos sociétés. Avec ses bienfaits, avec ses excès.
Pour une ville populaire comme la nôtre, il touche des domaines fondamentaux : l’éducation, l’insertion, le respect, l’enjeu sanitaire, le vivre ensemble, la valorisation de ses propres performances, de son club, de sa ville. Le sport renforce le sentiment d’appartenance à une histoire, à une identité collective, à une équipe, à un équipement, à un territoire. Il donne envie de progresser, de se dépasser, et ce n’est pas à vous, sportifs de haut niveau, que je vais l’apprendre.
Combien d’efforts, de sueur, d’entraînements, d’abnégation, de frustrations parfois, pour parvenir au geste juste ! On ne naît pas champion, on le devient, à force de volonté, grâce à son encadrement et à un talent que l’on travaille tous les jours. La ville de Vénissieux et ses habitants sont fiers de leurs sportifs de haut niveau, qu’ils suivent chaque week-end, après chaque compétition. Fiers de l’investissement dont vous faites preuve, fiers de l’image de notre ville que vous donnez, au niveau local, national, voire international. Vous êtes des ambassadeurs de Vénissieux, des représentants dignes des valeurs de fraternité et de solidarité que nous portons ensemble.
Vous apportez votre pierre à cet édifice de valorisation de notre ville, de ses clubs, de ses infrastructures, de sa dynamique actuelle. Le mouvement sportif vénissian, qui se porte bien, sait ce qu’il vous doit. Il est tiré par le haut, par l’excellence, à l’image des jeunes auxquels vous transmettez le goût de l’effort et le sens de l’humilité.
Nous remercions bien évidemment tous les sportifs récompensés ce soir, tous méritants et impressionnants dans leurs disciplines réciproques, mais j’aimerais mettre à l’honneur quelques performances, parmi d’autres, qui ont jalonné cette saison 2015. Celles de Roger Trioulaire du club Trans’Forme, 3ème aux Jeux Mondiaux des Transplantés en natation 100 m dos, et de Rudolph Geoffroy, qui a participé, et fini, !, l’ultra-trail de 135 miles dans la Vallée de la mort en Californie. 217 kilomètres, 4 000 mètres de dénivelée, et un mercure au-dessus des 40°, ça mérite les félicitations. Raphaëlle Abeille et Véronique Guichard du club Handisport Lyonnais, toutes deux championnes de France en natation, et enfin l’ensemble des athlètes de l’AFA Feyzin-Vénissieux ayant décroché une médaille lors des Championnats du monde vétérans d’athlétisme.
Bravo à vous, bravo aux clubs de l’AL Charréard, du Sen no Sen Karaté Vénissieux, de Taekwondo, de Bunkaï Karaté Do, vous montrez l’exemple à suivre, allier le sport pour tous et le sport de haut niveau, initier les jeunes et les guider vers l’excellence.
Je tiens à associer à l’ensemble de ces résultats tous ceux qui agissent dans l’ombre. Sans les bénévoles, les dirigeants et l’encadrement dans les clubs, vos talents auraient peut-être mis plus de temps à s’épanouir. Même dans les sports individuels, personne ne gagne jamais tout à fait seul. Dans les défaites non plus d’ailleurs. Les parents, les entraîneurs, les équipements mis à votre disposition ont façonné les étapes de votre carrière.
Tous ceux qui s’investissent sans compter dans la vie et la gestion des clubs, tous ceux qui contribuent au renforcement du Projet Sportif Vénissian, je pense bien sûr à l’OMS, méritent d’être salués. C’est à eux que je veux m’adresser à l’instant présent.
Vous le savez, cet été, Vénissieux a accueilli les Championnats du Monde Vétérans. Formidable événement de valorisation de notre commune au sein de l’agglomération et de promotion de l’athlétisme auprès des Vénissians.
Au terme de la compétition, les organisateurs m’ont adressé leurs remerciements pour l’investissement permanent des agents de la ville, des membres de l’AFA Feyzin-Vénissieux et des bénévoles. Ce trophée de la générosité, et en quelque sorte de la sportivité, c’est à vous qu’il est destiné. 100 grandes manifestations sportives par an ont lieu dans notre ville, et à chaque fois, une vraie ferveur, un vrai dévouement s’expriment.
L’année 2015 aura été une année forte, grâce à vous, grâce au cap politique que nous gardons pour faire avancer, main dans la main, le sport pour tous et le sport de haut niveau.
Le pôle athlétisme du stade Laurent Gérin est un équipement dont nous avions besoin. L’investissement a été lourd, je ne vous le cache pas, mais il a été porté par l’intérêt général. A qui vont profiter désormais ces nouvelles infrastructures ? Aux scolaires, aux clubs, à tous ceux qui pratiquent l’athlétisme.
2015, c’est aussi l’ouverture du nouveau Centre Nautique Intercommunal, dont la destruction par incendie criminel avait ému, peiné, bien au-delà des amoureux de la natation.
Le monde du sport vénissian dans son ensemble, le CMOV et les habitants ont fait preuve d’une solidarité et d’une volonté remarquables pour, dès les premiers instants, dépasser le stade de l’abattement et rejoindre notre volonté de sortir par le haut de ce sinistre. C’est presque une métaphore du sport, se relever après une déception et persévérer : le CNI, en tout cas, fait à nouveau partie du patrimoine vénissian.
Aider le sport dans toutes ses dimensions, et faire en sorte que le sport de haut niveau serve de modèle et de locomotive aux sportifs amateurs : voilà ce qui anime la ville de Vénissieux depuis maintenant de très nombreuses années. Le sport fait partie de ces politiques de proximité fondamentales pour animer la vie des quartiers, pour rapprocher les habitants, pour renforcer la cohésion sociale et briser les discriminations territoriales.
Or, au même titre que la culture, les politiques d’austérité qui s’abattent sur les collectivités mettent en péril la pratique du sport pour tous. Contraintes par les restrictions budgétaires imposées par l’Etat, des communes, cet été, ont dû fermer des piscines municipales ou reporter des réhabilitations d’équipements sportifs. En tant que maire, je suis obligée de tirer la sonnette d’alarme et de tenir un discours de vérité, au monde sportif comme aux habitants.
Oui, le risque est grand de voir se creuser le fossé entre le sport business d’un côté et le sport amateur de l’autre. Oui, le risque est grand de voir l’Etat se désengager toujours plus du sport local, pour le laisser à la charge des villes, des bénévoles et des parents.
7 millions d’euros en moins pour le budget de notre ville d’ici 2017, c’est l’équivalent d’une année et demie de maintenance de nos équipements. Va-t-on être obligé de choisir entre la rénovation d’une crèche ou la rénovation d’un gymnase ? Nous en sommes là, malheureusement, et je sais que ces inquiétudes légitimes ont gagné les milieux du sport et les milieux associatifs. Je sais aussi que les sportifs de haut niveau sont sensibles à ces questions, car vous savez d’où vous venez, de ce formidable vivier que forment le sport scolaire et le sport amateur.
La ville de Vénissieux est fière de ses champions, fière de pouvoir compter sur des champions-citoyens. Alors, bravo à chacun de vous, et bravo encore de porter aussi haut les couleurs de notre ville.
Je vous remercie.
