Remise de diplômes et cartes électorales

Belle et double cérémonie : un diplôme et une vie professionnelle qui se dessine, une première carte électorale et une vie civique qui débute.

Hier soir, une cérémonie inédite était organisée au lycée Jacques Brel. Près de 150 jeunes diplômés ont reçu leur baccalauréat. Nous avons aussi remis leur carte électorale à près de 40 jeunes Vénissians parmi eux. L’occasion de rappeler l’importance d’exercer son droit de vote et de jouer un rôle essentiel dans la démocratie. Voter, c’est entrer dans le monde des droits et des devoirs. En un mot, devenir citoyen. C’est aussi s’inscrire dans l’histoire de notre pays. Le vote au suffrage universel fut le fruit d’un très long combat politique, sous l’ancien régime, l’empire, la restauration et sous la République. Félicitations à ces jeunes bacheliers et citoyens en devenir !

C’est une belle et double cérémonie : un diplôme et une vie professionnelle qui se dessine, une première carte électorale et une vie civique qui débute.

Le maire que je suis n’est pas là pour vous donner une leçon de vie, il est là pour vous dire une chose simple : ne laissez pas les autres décider à votre place ! Saisissez le monde qui vous entoure, donnez-lui un sens, pesez, agissez pour qu’il change, pour qu’il s’améliore, selon vos désirs et vos attentes. Ce diplôme et cette carte électorale, ce sont deux passeports qui vous ouvrent les portes de votre avenir, et de votre citoyenneté.

Vous le savez, notre démocratie ne se porte pas au mieux. Les urnes deviennent silencieuses, les Français leur tournent le dos, et la crise démocratique et politique est alarmante. A chaque scrutin, une abstention toujours plus forte. Que devient une démocratie faute d’électeurs ?

Lors des dernières élections Régionales, en juin dernier, deux Français sur trois ne se sont pas déplacés, et l’abstention chez les jeunes a atteint des sommets inédits et très inquiétants : 87% des 18-24 ans ne sont pas allés voter. La pandémie n’explique pas tout, le mouvement de fond est enclenché depuis un bon moment. Quel que soit le type de scrutin, pour les 18-24 ans, le taux de participation est inférieur de 10 points en moyenne, à celui de l’ensemble de la population. Au premier tour des Présidentielles 2017, un petit tiers des 18-24 ans seulement, s’est exprimé dans les urnes.

Alors que faire, comment renouer le fil civique avec les jeunes générations ? Il ne faut pas se tromper de constat.

Vous n’êtes pas indifférents à la politique, à l’engagement citoyen, à l’expression et l’incarnation de vos idées. Mais pour beaucoup d’entre vous, vos convictions peinent à se concrétiser, dans les partis politiques ou dans nos institutions. En clair, je ne crois pas à une génération dépolitisée, détachée de tout. J’en veux pour preuve, votre mobilisation importante dans les marches pour le climat, dans les manifestations, pétitions ou campagnes de sensibilisation sur le web, pour de nombreuses causes, de justice sociale, d’environnement.

Des études ont été menées à ce sujet. Elles montrent toutes que votre génération ne rejette pas la démocratie, qu’il n’y a pas d’érosion, mais des attentes fortes, pour une démocratie plus directe.

Certains avancent la mise en place du vote électronique, comme solution. Il faut y réfléchir bien sûr, à condition de ne pas creuser une fracture numérique, qui accentuerait les inégalités sociales, ou de favoriser les possibilités de fraudes électorales. Je ne crois pas à une solution miracle, mais plutôt à une solution parmi tant d’autres. Mais le cœur du problème à mon avis, c’est de faire revivre les idées dans l’espace public, et dans l’engagement citoyen, à travers des oppositions, des contradictions, à travers la recherche d’un équilibre qui s’appelle l’intérêt général. Nos institutions doivent s’interroger, c’est une évidence, et s’adapter au monde environnant, tout en assurant une égalité civique.

Mais n’oubliez pas une chose. En votant, vous portez dans le débat public, les thématiques qui vous mobilisent ou vous sont chères. En boudant les urnes, vous les faites disparaître de l’ordre du jour, et du champ politique.

Voter, c’est entrer dans le monde de vos droits, et de vos devoirs aussi. En un mot, devenir citoyen. Mais c’est aussi s’inscrire dans l’histoire de notre pays, où le vote au suffrage universel, qui nous paraît si naturel aujourd’hui, fut le fruit d’un très long combat politique, sous l’ancien régime, l’empire, la restauration et sous la République. C’est la majorité légale, qui passe de 21 à 18 ans en 1974. Ce sont les femmes qui obtiennent enfin, le droit de vote en 1944. Les Françaises furent parmi les dernières femmes du monde occidental, à acquérir ce droit, ainsi que celui de se faire élire.

C’est donc toute cette histoire et tous ces combats pour la démocratie, que vous rejoignez aujourd’hui.

Cette cérémonie est une première, qui a pu voir le jour grâce au travail entre la Ville, le lycée Jacques Brel et la Préfecture. Je remercie vivement M. Damien Coursodon, proviseur du lycée, et madame Christine Lauer, déléguée du préfet. Une cinquantaine d’élèves lauréats du baccalauréat, a été concernée par cette initiative, à renouveler je l’espère.

Nous vous adressons toutes nos félicitations pour l’obtention de votre diplôme, et votre réussite scolaire. Continuez comme ça, persévérez, et épanouissez-vous dans le cadre de vos études.

Alors, quand vous entrerez pour la première fois dans un isoloir, quel que soit votre choix, n’oubliez pas que c’est la démocratie que vous renforcez et pérennisez.

X