Quand le surendettement mène au suicide

5 octobre 2012

« J’ai 59 ans et je travaille à La Poste. Je suis en surendettement et je n’ai pas payé mon loyer depuis plusieurs mois. Un huissier est devant ma porte et il tient à la main un arrêté d’expulsion… Le maire est très en colère, il n’a pas été informé de cette démarche, ni par la Préfecture, ni par la société HLM qui gère mon appartement. Ma fille n’était pas au courant non plus de ma situation, je ne voulais pas qu’elle voie à quel degré de déchéance je suis tombé. Je la regarde qui pleure de tout son être parce que je viens de me jeter dans le vide depuis mon balcon situé au 3ème étage… je suis mort de désespoir, de souffrance, de culpabilisation et d’humiliation »…

5 octobre 2012


« J’ai 59 ans et je travaille à La Poste. Je suis en surendettement et je n’ai pas payé mon loyer depuis plusieurs mois. Un huissier est devant ma porte et il tient à la main un arrêté d’expulsion… Le maire est très en colère, il n’a pas été informé de cette démarche, ni par la Préfecture, ni par la société HLM qui gère mon appartement. Ma fille n’était pas au courant non plus de ma situation, je ne voulais pas qu’elle voie à quel degré de déchéance je suis tombé. Je la regarde qui pleure de tout son être parce que je viens de me jeter dans le vide depuis mon balcon situé au 3ème étage… je suis mort de désespoir, de souffrance, de culpabilisation et d’humiliation »


Ce Toulousain fait partie des 100 000 familles en situation d’être expulsés chaque année. En 2011, ce sont plus de 158 000 procédures qui ont été traitées, un chiffre en augmentation de 8 % en un an.

En tant que maires, nous sommes en première ligne et confrontés au quotidien à cette banalisation de la misère car l’État n’assure plus ses missions régaliennes. Il bafoue les droits fondamentaux qui sont inscrits dans la Constitution : sûreté d’emploi, de logement et d’accès aux soins.

Je considère qu’il est de mon devoir de maire de protéger les habitants. Prendre chaque année des arrêtés anti-expulsions et lutter contre la grande pauvreté est pour moi une question de dignité humaine. Ce doit être une priorité et une urgence nationale.

Stop à ces pratiques barbares d’un autre temps ! Il est inadmissible que des personnes surendettées en arrivent à de telles extrémités et mettent un terme à leur vie. Nous sommes dans l’obligation de ne pas laisser faire et de nous opposer énergiquement à ces poursuites injustes,  inhumaines et indignes qui ne font que rajouter de la misère à la misère.

Quand les seuils d’intolérances sont atteints, il faut savoir dire STOP !

 

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