Intervention de Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, à l’occasion de la présentation de la saison théâtrale 2025/2026 de La Machinerie – Théâtre de Vénissieux.
C’est à chaque fois un plaisir de découvrir la prochaine saison de La Machinerie : chaque année, une programmation pluridisciplinaire riche se déploie et va à la rencontre des habitants.
Cette année, elle porte l’empreinte de la nouvelle directrice de l’équipement depuis le 1er septembre 2024, Duniému Bourobou, que je salue pour ce beau travail accompli, ainsi que l’ensemble des personnes impliquées.
Cet équipement nous prouve que la culture populaire, de proximité, n’est pas une utopie.
Notre politique culturelle est ambitieuse et dans les villes populaires comme ailleurs, elle doit être notre boussole.
La France a toujours nourri une ambition culturelle. Aujourd’hui, elle s’essouffle : elle est devenue une variable d’ajustement des politiques libérales.
Ne pas la considérer comme une marchandise est devenu l’exception et non la norme.
L’État se désengage, depuis plusieurs années maintenant, des financements culturels. Il n’y consacre que 0,6 % de son budget, laissant ainsi les collectivités porter ces politiques.
Pourtant, en parallèle, il remet en cause notre libre administration !
Le rôle des communes est certes central dans le financement de la culture, mais diminuer nos ressources revient directement à réduire nos marges de manœuvre dans les politiques culturelles.
Défendre la culture et défendre l’autonomie financière des collectivités vont donc ensemble.
Dans ce contexte budgétaire contraint, de nombreuses collectivités font le choix de baisser leurs subventions culturelles ; pire, certaines estiment que la culture est, j’ouvre les guillemets, « idéologisée », qu’elle véhicule des messages qu’il faudrait combattre.
Ces discours sont véritablement dangereux pour le secteur, la création artistique et sa diffusion auprès de tous.
Nous nous inscrivons résolument contre toutes ces tentatives de réduire la culture à un élément secondaire et anecdotique, surtout en temps de crise.
C’est pourquoi nous lui consacrons 9% de nos finances locales, et que notre mesure de revalorisation de 3,2% de l’enveloppe de subventions aux associations dans le budget 2024 a été prolongée dans notre budget 2025.
Nous nous tenons au plus près des acteurs du secteur et des directions et agents qui font vivre nos équipements, comme vous à La Machinerie.
Plus largement, les 12 engagements pour la culture de notre plan de mandat 2020-2026 ont été réalisés : parmi eux, par exemple le festival Vénissieux en rire dont la dernière édition s’est tenue ce week-end, ou encore la création d’un portail internet Culture Vénissieux pour valoriser l’agenda des manifestations culturelles, et qui a reçu plus de 228 000 visiteurs depuis sa mise en ligne en 2023.
Théâtre, musique, cinéma, lecture publique…nous déployons dans tous les pans de la culture des actions innovantes et nous investissons dans des équipements et initiatives qualitatifs et participatifs.
Par ces actions, nous favorisons l’émancipation, la curiosité, l’ouverture sur l’autre, et finalement le vivre ensemble, avec une culture pour tous à rebours de tout élitisme.
Et ça marche : la fréquentation du théâtre comme celle de Bizarre !, est en hausse.
Nous avons aussi célébré le mois dernier les 90 ans de gestion municipale progressiste et les 90 ans de la Maison du Peuple.
C’était pour nous l’occasion de revenir sur nos ambitions culturelles inchangées depuis ces 90 ans, et de réaffirmer ces engagements qui, dans ce mandat comme dans les précédents, ont été constants.
Contrairement à beaucoup d’autres collectivités, nous avons choisi de maintenir nos équipements culturels en régie, et ce n’est pas anodin : c’est un choix politique fort de maintenir la culture dans le giron de l’intérêt général, au service des habitants.
Cette année encore, la programmation est dense : 30 spectacles, dont trois créations originales, créées et répétées à La Machinerie.
Elle continue par ailleurs à cultiver son ancrage territorial avec La Fabrique des histoires, qui, cette saison, valorisera la diversité des langues parlées sur le territoire.
Par les langues, c’est bien la rencontre de l’autre et la cohésion sociale que nous cultivons.
Et, comme je l’ai dit, la culture ne doit pas être repliée sur elle-même ; à Vénissieux et en particulier à La Machinerie, notre ambition de démocratisation passe aussi par la jeunesse : c’est tout le sens de nos politiques d’aller-vers.
Cette saison, 8 spectacles lui sont spécifiquement proposés, des temps de pratique seront organisés pendant et hors du temps scolaire et, enfin, un projet de création théâtrale sera mené en partenariat avec le Théâtre Croix-Rousse et La Mouche à Saint-Genis-Laval.
Aussi, nous développons les partenariats métropolitains, qui sont des collaborations majeures pour la diffusion de la création artistique auprès de tous les habitants.
Dans le climat actuel où les divisions, les morcellements se multiplient, la culture est ce qui nous rassemble, nous unit, et même, nous élève, à tous les âges et dans tous les territoires.
Il ne faut pas sous-estimer sa force, mais la culture et l’art n’ont de portée qu’avec cette volonté politique forte et un volontarisme de tous les acteurs publics. Sinon, la culture est bel et bien en danger.
Ainsi grâce au maillage territorial de nos équipements culturels, nos politiques d’accessibilité et d’inclusivité, et cette volonté politique sans faille, nous maintenons nos ambitions.
Ces équipements – le théâtre et Bizarre ! bien sûr, mais aussi le cinéma Gérard Philipe, l’école de musique Jean-Wiener, ou encore le Centre d’art Madeleine Lambert – dessinent un véritable service public de la culture que nous cultivons pour répondre au mieux aux besoins des habitants.
Aussi, ce maillage continue de s’étoffer : nous poserons dans quelques jours la première pierre de notre future Maison des mémoires Olga Bancic.
En août prochain, nous inaugurerons l’équipement polyvalent Annie-Steiner aux Minguettes qui mettra l’accent sur la culture, la jeunesse et la citoyenneté. Ces deux rendez-vous seront des moments forts pour cette culture que nous aimons et valorisons.
Je remercie vivement l’ensemble des agents, le Conseil d’administration et la direction de La Machinerie qui par leur travail acharné font de la culture populaire et accessible une réalité de chaque jour. Enfin, je vous souhaite une excellente saison 2025-2026, une saison de découvertes, de partage et de créations artistiques libres et passionnées.
Je vous remercie.
