Pose de la 1ère pierre du Collège Katia Krafft

Ce matin, nous avons posé la 1ère pierre du collège Katia-Kraft. L’éducation n’est pas un milieu clos,
replié sur lui-même, au contraire, il est au centre et au carrefour de tout ce qui traverse notre société, dans ses forces comme dans ses faiblesses. Il est là où l’émancipation commence, où les potentialités de la jeunesse s’expriment, là où déjà des premiers chemins de vie se dessinent.

Dans un an, plus de 700 élèves prendront possession de leur nouvel établissement, le collège Katia Krafft. Les villes de Saint-Fons et de Vénissieux attendaient avec impatience ce projet et la pose de la première pierre en marque la concrétisation. Je remercie bien évidemment la Métropole et son Président, Bruno Bernard, pour cet investissement majeur, qui répond à des enjeux bien précis.

Ce n’est pas un collège a minima qui va sortir de terre, mais un collège ambitieux, fort de 32 salles de classe, d’un pôle de restauration scolaire, d’un pôle de vie scolaire, d’une salle polyvalente et d’activités sportives.

Je ne vais pas entrer dans les détails techniques, mais je tenais à saluer le travail de l’architecte. Et ce collège, mûrement réfléchi et exemplaire en termes de transition écologique, sera parfaitement desservi, par le prochain tramway T10 et par une piste cyclable.

Les défis que va relever le prochain collège Katia Krafft sont nombreux et de différentes natures.

A l’évidence, l’établissement va permettre d’améliorer l’attractivité de ce secteur et de faire face à l’augmentation des effectifs scolaires et à l’augmentation démographique. D’une façon générale, les collèges à Vénissieux et Saint-Fons sont fortement occupés, avec une moyenne de 110%.

Les bonnes conditions d’apprentissage, mais également d’enseignement pour les professeurs, doivent être réunies, dans les quartiers populaires comme dans les autres. C’est l’application du droit commun, tout simplement, qui agit en amont des politiques de la ville que nous déployons avec l’ensemble de nos partenaires.

Nous savons ce contre quoi nous devons lutter. Un accès inégal aux connaissances et à l’éducation, le décrochage scolaire, le déterminisme social, encore trop présent en France, sont des réalités que personne ne doit ignorer.

Nous devons nous donner les moyens de combattre toute ségrégation, qu’elle soit éducative ou territoriale. Le collège Katia Krafft saura répondre à n’en pas douter à ces défis. J’en veux pour preuve le travail engagé avec l’académie de Lyon, les inspecteurs de l’éducation et l’ensemble de la communauté enseignante concernée. Des concertations sont en cours pour la création d’options spécifiques dans les sciences et technologies, les langues étrangères et la création de projets innovants.

Il faut inscrire ce nouveau collège dans la spécificité de notre territoire, l’ouvrir au monde extérieur et aux filières d’avenir. L’éducation n’est pas un milieu clos, replié sur lui-même, au contraire, il est au centre et au carrefour de tout ce qui traverse notre société, dans ses forces comme dans ses faiblesses. Il est là où l’émancipation commence, où les potentialités de la jeunesse s’expriment, là où déjà des premiers chemins de vie se dessinent. Tous ces possibles-là doivent être présents dans nos écoles, collèges, puis lycées.

Je n’ignore pas non plus les difficultés du terrain, économiques, sociales, avec des taux de chômage trop élevés dans les quartiers Politique de la Ville.

Je mesure également les obstacles que doivent franchir les jeunes dans un monde qui se ferme à eux, un monde rongé par l’individualisme, l’égoïsme, la réussite à tout prix. La crise sanitaire a montré combien les 15-25 ans se sont sentis isolés, démunis, fragilisés dans leurs parcours comme dans leur affect psychologique.

C’est la raison pour laquelle nous réclamons plus de moyens éducatifs, plus d’équipes pédagogiques, nous réclamons toujours plus de droit commun dans les quartiers populaires.

C’est notre mission républicaine d’assurer l’égalité des chances et la diffusion des savoirs, connaissances et transmissions. Il faut s’y atteler avec détermination.

Dans une récente étude du journal Le Monde, il a été constaté que les collèges REP+, et dans une moindre mesure les collèges REP, qui scolarisent respectivement 7% et 14% des collégiens en France, concentrent des difficultés sociales qui impactent fortement le niveau des élèves. Cette précarité sociale a déjà joué sur les  parcours scolaires en amont de l’entrée au collège.

Ainsi en REP+, la moitié des collégiens fait état de difficultés en français en 6ème, contre 25% pour les élèves dans le public hors éducation prioritaire. Difficultés en mathématiques : 60% contre 30% hors éducation prioritaire. Pour autant, le travail remarquable accompli par les équipes enseignantes dans ces établissements porte ses fruits. L’étude révèle une plus-value certaine dans la réussite au brevet pour les élèves dans plus de 70% des collèges REP+.

Des dispositifs innovants sont mis en place : ateliers en lecture, cours en groupes restreints, possibilité d’intervention de deux professeurs dans le même cours. Des collèges REP et REP+ sont passés d’un taux de réussite au brevet de 60% à 89% en quelques années. Bien sûr, il faut que l’Etat alloue des moyens supplémentaires, mais ces résultats nous donnent envie de nous battre, de ne jamais accepter une éducation au rabais dans les zones les plus défavorisées.

Cette détermination à ne rien lâcher, Vénissieux en a toujours fait preuve, dans la qualité et la continuité de nos investissements éducatifs, telles les récentes extensions de nos groupes scolaires Jules Guesde et Joliot-Curie, ou encore la prochaine reconstruction de Charles-Perrault et reconfiguration de Léo Lagrange. Nous agissons également pour dresser des passerelles entre les jeunes et le monde du travail.

J’insiste et j’insisterai toujours sur cette équation fondamentale : éducation-formation-insertion-emploi. C’est d’ailleurs avec la Métropole que nous avons ouvert dans les locaux de l’AFPA la Maison Métropolitaine pour l’insertion et l’emploi de Vénissieux. Nous avons intégré le dispositif Cité Educative, multiplions les clauses d’insertion dans tous les chantiers de notre ville, publics ou privés.

Bref, nous sommes là pour aider, accompagner et informer les jeunes vénissians, nous sommes là pour les guider vers leur prochaine citoyenneté. Nous savons également que le travail en profondeur réalisé par la Métropole s’élargira ensuite à d’autres collèges vénissians, Elsa-Triolet, Aragon. Nos priorités éducatives se rejoignent et nous les portons ensemble pour défendre notre grande et belle école publique.

Nos quartiers populaires, souvent caricaturés, ont des potentialités incontestables, une énergie, une volonté de s’en sortir et des solidarités plus profondes. Lors de notre Grand Rendez-Vous, en septembre dernier, les parcours singuliers et exemplaires de nombreux jeunes ont montré combien la plupart d’entre eux se réalisent à travers des rêves qui deviennent des projets concrets.

C’est aussi cette mission, cette part de possibles, que va stimuler le futur collège Katia Krafft. Ce nom d’une grande vulcanologue française, choisi par le Conseil Municipal Enfants de Vénissieux, qui vient augmenter la visibilité des femmes dans l’espace public, ouvre des perspectives scientifiques dont les collégiens sauront s’inspirer.

Merci à tous nos partenaires et à l’ensemble des personnels de l’éducation pour la naissance d’un projet structurant et d’un nouveau lieu de vie et de savoirs entre Vénissieux et Saint-Fons.

Je vous remercie.

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