Monopoly Casino : le dernier mot est-il dit ?

Avec Casino, si vous passez par la case Cession, vous touchez un fonds de commerce de 3000 m2 au prix symbolique de 1 euro… Voilà en substance la partie de Monopoly que le groupe stéphanois dépecé par la finance a engagé sur le plateau des Minguettes. Merci pour ces 50 ans de vie commune et au revoir ! La loi du marché s’impose à nous avec tout le cynisme capitaliste qui l’accompagne. 

Je tiens tout d’abord à rétablir des faits. Au printemps 2024, le groupe Casino nous informait qu’il recherchait un repreneur pour son magasin de Vénissy. En septembre, j’apprenais dans la presse que l’enseigne Triangle pourrait s’installer prochainement. Entre les deux, silence radio… Il faut dire que le principe de liberté du commerce et de l’industrie confère une large autonomie d’actions et cela nous a été rappelé lors de nos échanges. Les marges de manœuvre des collectivités, en particulier des communes, sont minces. Pourtant une longue histoire lie le groupe Casino à la Ville de Vénissieux : 50 ans de présence sur le territoire, un travail commun dans le cadre de la rénovation urbaine du plateau des Minguettes, des millions d’euros de fonds publics investis pour transformer le quartier, le dynamiser et favoriser la mixité sociale. Et aujourd’hui, tous ces efforts conjugués seraient balayés du revers de la main impitoyable du capitalisme et du monde de la finance…

Je le refuse catégoriquement. L’offre d’alimentation générale doit être préservée sur les quartiers du plateau. C’est essentiel pour le vivre ensemble et l’intérêt général. Chaque habitant doit pouvoir trouver ce qu’il souhaite dans son magasin de proximité. 

J’ai tenté d’en appeler au sens civique du groupe Casino, car je considère qu’une entreprise vénissiane est intégrée à son territoire, elle est un acteur à part entière du développement de la ville. D’autant qu’avec la Métropole de Lyon, nous avons travaillé en quelques jours une autre possibilité : l’installation de deux enseignes dans une surface réaménagée, l’une d’alimentation générale et l’autre avec une offre commerciale nouvelle et complémentaire. Les contacts établis confirment l’intérêt des deux enseignes pour s’inscrire dans cette solution multiple, qui garantit la reprise de tout le personnel. 

Pour toute réponse, Casino nous signifiait froidement une fin de non-recevoir le 14 octobre aux alentours de 16 heures, avec des arguments inexacts et nous indiquant poursuivre son projet de cession à Triangle, seule enseigne à répondre à l’ensemble des critères requis selon eux. Quelle fourberie ! Le groupe Casino et l’enseigne Triangle signaient une heure plus tard, le 14 octobre aux alentours de 17 heures, une promesse d’achat. Circulez, il n’y plus rien à voir, c’est du business !

J’en appelle aux pouvoirs publics partenaires de la politique de la Ville, pour user de toute leur autorité. J’en appelle au procureur de la République pour examiner les conditions de cette cession au plus bas prix. Ne disposons-nous pas de moyens légaux pour agir ? Tous les éventuels repreneurs ont-ils eu la même opportunité sur les conditions de rachat, en particulier le prix de cession ? Concurrence déloyale ?  

J’en appelle aux habitants à se mobiliser nombreux dans les jours à venir à nos côtés dans toutes les actions entreprises.
Avec colère et détermination, habitants, salariés, bailleurs, entreprises, commerçants, collectivités et pouvoirs publics, refusons d’être les pions sacrifiés du Monopoly Casino. 

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