Mars 2025

Pourquoi avez-vous engagé cette consultation citoyenne autour des sujets de la sécurité, de la jeunesse et de l’espace public ?

Les questions de propreté, de sécurité et de stationnement sont récurrentes. Je suis régulièrement interpellée par les habitants sur ces sujets, que ce soit aux assemblées générales des conseils de quartier ou lorsque je les rencontre au quotidien. On peut se sentir exaspéré, en colère, face à l’usage irrespectueux et incivique de l’espace public. C’est légitime. Cette situation est exponentielle depuis la crise du covid durant laquelle les comportements déviants ont augmenté, mais nous ne devons pas rester dans le fatalisme. Je suis persuadée qu’une réponse collective, co-construite avec les habitants grâce à la discussion et la recherche de solutions, est bénéfique. Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de s’unir face à l’instrumentalisation de ces questions qui divisent, de parler sans tabou et de réfléchir ensemble, car nous avons tous un rôle à jouer.

Quelle analyse dressez-vous des résultats de cette consultation citoyenne ?

Je remarque qu’au-delà des chiffres, les habitants se sentent en sécurité. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes, mais qu’ils ne se sentent pas personnellement en insécurité malgré les trafics de drogues, les dépôts sauvages, les incivilités. Je trouve également la réponse des citoyens équilibrée : je vois des personnes qui veulent plus de sécurité et donc plus de moyens d’actions et de sanctions mais aussi des moyens de prévention et d’éducation. C’est, je le pense, un bon équilibre. Aussi, élargir la consultation aux assemblées générales des conseils de quartier a été très intéressant. Le fait que des fonctionnaires animent les tables rondes nous a permis d’avoir des remontées directes des habitants, de créer des moments d’échanges mais aussi de montrer que le service public a des visages, car le service public est humain.

Par quels moyens et dans quels délais est organisée la mise en place des différentes actions ?

Des actions seront menées rapidement comme, par exemple, l’installation de caméras spécifiques concernant les dépôts sauvages, en place pour le 1er trimestre 2025. La valorisation des initiatives des jeunes engagés sur le territoire aura lieu en juin 2025 dans le cadre du Festi’Jeunes. Nous allons tenir un tableau de suivi. Certaines actions arriveront au cours de l’année 2025, car elles nécessitent un temps de mise en oeuvre et, pour plusieurs, de travailler avec nos partenaires. Car nous allons mobiliser tous nos moyens communaux mais nous devons aussi, grâce à un travail partenarial, associer les acteurs concernés : les polices- nationale et municipale, la préfecture, les bailleurs, les associations, le Sytral, la justice, les commerçants, l’éducation nationale… Par exemple l’action 23 de travailler avec les services du Procureur de la République pour expérimenter le stage de citoyenneté obligatoire se fera au 4e trimestre 2025.

Si vous pouviez poser une question supplémentaire aux citoyens aujourd’hui, laquelle serait-elle et pourquoi ?

Je poserais la question des informations que nous leur adressons : comment les lisent-ils ? Comment les perçoivent-ils ? Je constate que de nombreux habitants méconnaissent les dispositifs existants. Pourtant, des outils de communication sont déjà en place. Il est donc essentiel d’améliorer cette transmission d’informations, car une meilleure connaissance des dispositifs existants permet de renforcer le lien entre citoyens et institutions, mais aussi de susciter davantage d’échanges et de propositions concrètes. L’information et la participation sont essentielles pour construire ensemble un cadre de vie plus serein. Il est important de rappeler que l’incivilité appelle l’incivilité. Chacun, à son échelle, a un rôle à jouer pour le respect et l’amélioration de son cadre de vie.

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