Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, Vice-présidente de la Métropole de Lyon, a participé à la soirée d’ouverture de la troisième édition du Mois des Fiertés. Une initiative métropolitaine destinée à lutter contre toutes les formes de discriminations à l’égard des personnes LGBT+.
Je suis très heureuse d’être parmi vous pour cette soirée d’ouverture de la troisième édition du Mois des Fiertés de la Métropole de Lyon. Cet évènement, célébré chaque année en juin, est l’occasion de réaffirmer l’engagement de la Métropole à défendre les droits des personnes LGBT+ et à lutter contre toutes formes de LGBTphobies. Pour rappel, nous avions choisi l’an dernier d’interroger l’inclusion des personnes LGBT+ dans le sport. Cela nous avait semblé important d’aborder ce sujet à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris.
Cette année, nous avons décidé d’aborder la question des liens intergénérationnels au sein de la communauté LGBT+.
À nouveau, nous l’avons fait en partenariat avec les associations du territoire. Je les remercie chaleureusement pour leur implication : le Centre LGBTI+ de Lyon, Les Audacieuses & Les Audacieux et Mémoires minoritaires. Je tiens également à remercier l’association Femmes Ici et Ailleurs, qui nous a assisté dans la conception et la préparation de cet événement.
Pour commencer, place à la programmation de notre 3ème Mois des Fiertés, encore une fois très riche :
- A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 26 juin, nous présentons à l’Hôtel de Métropole l’exposition « Fier⸱es à tout âge ». En partenariat avec le centre LGBTI+ de Lyon et l’artiste Sow Ay dont les planches de bande dessinée seront exposées. Découvrez-les exceptionnellement ici ce soir au Musée des Moulages pour le vernissage de l’exposition !
- Aujourd’hui, le 5 juin, nous avons la chance d’ouvrir notre Mois des Fiertés au Musée des Moulages en présence de l’humoriste Lou TROTIGNON qui participe à notre table-ronde sur le thème « Être un·e jeune lgbt hier et aujourd’hui », aux côtés de Baume MOINET-MARILLAUD pour l’association Mémoires Minoritaires et de Valentin BROUTTIER, pour la Chaire LGBTQI+ de l’Université Lyon 1. Cet échange sera animé par Romain VALLET, ancien rédacteur en chef du magazine Hétéroclite. Je tiens à les remercier chaleureusement d’être parmi nous ce soir !
- Le 25 juin dès 14h, nous vous donnons rendez-vous Place du Lac pour un après-midi sportif et convivial. L’association Lyon Caracals Quadball proposera une initiation au Quadball, une pratique sportive collective mixte et inclusive de tous les genres.
- Le 26 juin, nous conclurons ce mois-événement par une conférence sur le thème « Vieux, vieilles et fier·es ». Elle se tiendra à l’Hôtel de Métropole en présence de Dominique LEFÈVRE pour l’association GreyPRIDE et de Christophe DERCAMP pour l’association les Audacieuses & les Audacieux à l’origine de l’ouverture de la première Maison de la diversité à Lyon. Un bénéficiaire de cet habitat visant à rompre l’isolement social des seniors LGBT+ viendra également livrer son témoignage. Enfin, la conférence sera animée par Diane ROUZIER, ancienne journaliste au magazine Hétéroclite.
En complément de ces événements ouverts au grand public, la Métropole a également tenu à organiser un temps dédié à ses agentes et agents lors de ce mois de juin :
- Un spectacle visant à aborder des sujets sérieux tels que l’inclusion des personnes LGBT+ au travail… mais avec humour ! Ce seul-en-scène sera proposé par le talentueux Julien VILLE, membre du collectif lyonnais Comedy PRIDE et sera suivi d’un échange avec les agentes et agents. Et ce, parce que les LGBTphobies ne s’arrêtent pas à la porte de notre organisation. La Métropole de Lyon s’engage aussi à lutter contre les LGBTphobies en tant qu’employeur.
Enfin, je terminerai cette introduction en remerciant chaleureusement toutes les associations partenaires de ce Mois des Fiertés.
Je suis très heureuse de cette collaboration, qui ne se limite pas à des événements comme celui-là, mais se poursuit tout au long de l’année dans le cadre de la politique de lutte contre les LGBTphobies déployée par la Métropole. Ces associations mènent un travail essentiel sur le terrain, au quotidien, auprès des personnes concernées. Et je tenais à le mettre en lumière à cette occasion.
J’aimerais maintenant vous dire quelques mots pour introduire le thème de cette soirée : « Etre un·e jeune LGBT, hier et aujourd’hui ».
Les témoignages de personnes gays et lesbiennes de différentes générations semblent montrer que l’entrée dans la vie sexuelle se fait plus souvent qu’autrefois avec un partenaire du même sexe. Et que la découverte de sa propre homosexualité peut être vécue, de façon sinon sereine, en tout cas plutôt moins brutale aujourd’hui. Pourtant, l’enjeu de la « sortie du placard » (ou coming out) – Doit-on révéler son homosexualité ? Quand ? Comment ? Et à qui ? – reste tout aussi central et le tabou semble encore peser tout particulièrement sur les familles. C’est pourquoi nous tenterons lors de cette table ronde de comprendre ce qui se joue pour la jeunesse LGBT+. Celle d’hier et d’aujourd’hui.
L’époque où le simple fait d’être une personne LGBT+ était criminalisé est tout sauf lointaine.
En l’espace de vingt ans, du début des années 1980 au début des années 2000, et ce grâce aux mobilisations des personnes concernées, le cadre juridique français est passé de la dépénalisation de l’homosexualité à la pénalisation de l’homophobie. Malgré cette avancée, force est de constater que certaines identités échappent alors à l’obtention d’un meilleur traitement. Notamment les personnes bisexuelles, transgenres, non-binaires et intersexes.
Au fur et à mesure de la progression des droits LGBT+ et de l’intégration progressive des diverses identités du spectre LGBT+, nous observons depuis une dizaine d’années que les personnes LGBT+ ont de moins en moins recours à la dissimulation. Ce qui marque la fin relative de leur invisibilisation sociale. Toutefois, face à cette plus grande visibilité, les discriminations, d’autres formes de délits voire des crimes à leur égard persistent. Et même, s’accentuent.
En effet, le rapport annuel 2024 de SOS Homophobie révèle une augmentation significative des violences, discriminations et actes de haine à l’encontre des personnes LGBT+ en France. En 2023, l’association a recensé 2 377 cas de LGBTphobie. Soit une hausse de 38 % par rapport à l’année précédente. Bien sûr, il faut prendre ces chiffres avec précaution. Car nombreux sont les facteurs qui peuvent conduire une personne victime à parler ou non. Nous savons que ces chiffres peuvent varier d’une année à l’autre, mais surtout, qu’ils sont toujours largement sous-estimés.
Ces actes de violence, physique ou verbale, subis par les personnes LGBT+ ne sont pas sans conséquences.
Ils conduisent très souvent les personnes à renoncer à leur identité pour se protéger. Avec toute la charge mentale que cela représente de ne pas pouvoir être soi-même en société. La nécessité de devoir esquiver des questions. De mentir par omission. D’être constamment en alerte pour ne pas dévoiler une information personnelle sans le vouloir. Voire de renoncer à transitionner pour vivre pleinement son identité… tout cela demeure une réalité pour plus de la moitié des personnes LGBT+ en France.
Le contexte actuel marque une banalisation de discours transphobes particulièrement violents et décomplexés. Mais aussi de recul des droits des personnes trans dans plusieurs pays. Cela constitue une réalité particulièrement préoccupante.
Je souhaite donc réaffirmer ici clairement que la Métropole de Lyon condamne toute expression de transphobie. Celle-ci n’est pas une opinion mais un délit, comme tous les actes de LGBTphobies. Nous sommes déterminés à poursuivre notre action en faveur d’une société où chacune et chacun, quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre, se sente accepté⸱e et respecté⸱e.
Avant de laisser la parole aux participants à la table-ronde, je souhaite les remercier chaleureusement pour avoir accepté notre invitation.
Nous sommes particulièrement fier⸱es de pouvoir lancer le Mois des Fiertés de la Métropole de Lyon avec vous, Lou TROTIGNON, mais aussi Valentin BROUTTIER, Baume MOINET-MARILLAUD et Romain VALLET, qui animerez les échanges qui s’annoncent passionnants.
Maintenant, place à la table-ronde. Je vous souhaite à toutes et tous une excellente soirée, et un très bon Mois des Fiertés !