Journée de territoire dédié à la question des Violences faites aux femmes

Chaque année, les professionnels de la Métropole accueillent plus de 1 000 femmes victimes de violence.

Je suis très heureuse d’être parmi vous ce matin à l’occasion de cette journée de rencontre entre professionnels du territoire sur le thème des violences faites aux femmes. En tant que Vice-Présidente en charge de l’Egalité femmes-hommes, ce sujet des violences, de la vulnérabilité des femmes est évidemment un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

L’année 2022 fut encore une année noire en termes de violences avec plus de 106 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint l’année dernière. Le collectif « nous toutes » parle même de 146 féminicides au total (incluant la totalité des meurtres de femmes).

Sur le territoire rhodanien (Nouveau Rhône et Métropole) le préfet délégué à la sécurité nous indiquait que les services de police et de gendarmerie avaient reçus plus de 5 000 femmes victimes de violences en 2022. Et que notre territoire avait connu 5 féminicides.

Ces chiffres, qui s’annoncent et se répètent chaque année, représentent des familles brisées, des enfants orphelins de mère, et montrent aussi à quel point les croyances, les stéréotypes sont encore si fortement ancrées, et peuvent aboutir chez certains hommes à cette idée complètement rétrograde que leur femme leur appartiendrait. Ces chiffres témoignent d’une réalité souvent niée ou cachée, mais pourtant réelle, qu’un certain nombre de femmes ne peuvent quitter leur conjoint sans risquer un déferlement de violence, voir la mort.

Dans cette lutte contre les violences, la Métropole s’investit fortement depuis de nombreuses années au plus près des habitantes. Les Maisons de la Métropole, les CPEF, jouent en effet, un rôle important en matière d’accompagnement des victimes de violences et font partie de ce maillage territorial essentiel qui permet d’accueillir et d’accompagner au mieux les victimes près de chez elles en lien bien sûr avec les associations partenaires dont je salue les représentantes ici présentes (CIDFF, Le Mas, VIFFIL).

Chaque année, les professionnels de la Métropole accueillent plus de 1 000 femmes victimes de violence. 1 000 femmes ! Ce n’est pas rien !

Accueillir la parole des victimes et savoir comment y répondre, avoir les bons réflexes d’accompagnement et d’orientation, identifier les interlocuteurs des structures associatives ou institutionnelles qui sauront apporter l‘aide complémentaire dont aura besoin la victime et ses proches : autant de savoir-faire et savoir-être qui nécessitent un grand professionnalisme.

C’est aussi savoir s’adapter aux nouveaux dispositifs règlementaires, aux réalités de terrain qui ne sont pas toujours les mêmes en fonction du territoire. C’est accepter les allers-retours de la victime, ses hésitations et s’adapter à son rythme et ses capacités à l’instant T. Accompagner une victime de violence est une mission difficile, qui prend du temps, parfois ingrate et qui vous place dans des situations souvent inconfortables quand le temps de la victime ne rencontre pas le temps institutionnel par exemple.

Je tenais donc aujourd’hui à saluer le professionnalisme dont vous faites toutes et tous preuve dans cette mission d’accueil et d’accompagnement. Je dis bien toutes et tous, car même quand on ne travaille pas directement avec les victimes de violences conjugales, à travers les missions que vous menez sur le territoire, vous incarnez l’ensemble des politiques sociales métropolitaines qui visent à développer une société plus juste et donc moins violente.

Accompagner les jeunes dans leur vie affective et sexuelle, accompagner les femmes enceintes, accompagner les femmes âgées et handicapées, accompagner les femmes en extrême précarité, accompagner l’insertion économique des femmes, sont autant de politiques publiques en faveur des femmes, qui participent à plus d’égalité entre les femmes et les hommes, et qui permettent souvent de prévenir ou de contenir les violences.

Car les violences faites aux femmes, ce ne sont pas que les coups. Les coups sont évidemment la manifestation la plus excessive de la violence, mais la violence psychologique, la violence économique ou administrative sont des violences qui ont des conséquences elles aussi extrêmement dommageables pour les victimes. Et c’est bien parce que cette violence prend plusieurs formes et que les dispositifs de réponses s’enrichissent sans cesse, qu’il est essentiel de toujours interroger nos pratiques, nos modes d’organisation, de partager les réussites et les échecs pour toujours améliorer la réponse apportée aux victimes, et ce, en s’adaptant bien sûr aussi aux spécificités des différents territoires qui composent notre Métropole.

C’est l’enjeu de cette journée organisée sur le territoire Porte du Sud, qui est un territoire qui, en tant que Maire de Vénissieux, me tient évidemment particulièrement à cœur. J’espère que cette journée vous apportera des clés de lecture nouvelles, permettront des échanges fructueux entre vous toutes et tous.

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